La voie politique est-elle efficace ?
En 1984, différents mouvements écologistes décidaient de s’unir pour former un nouveau parti politique : « Les Verts ». À cette époque, le commandant Cousteau qui depuis longtemps, par le biais de ses expéditions, de ses films, de ses conférences, avait fortement contribué à faire prendre conscience de l’importance des questions environnementales avait déclaré en substance que la politique n’était pas le moyen le plus approprié pour défendre l’écologie. Les trois décennies qui viennent de s’écouler et le démarrage de la campagne de la candidate écologiste à l’élection présidentielle de 2012 semblent lui donner raison.
Dans une compétition où la probabilité de victoire est nulle, on n’attend qu’une chose du candidat écologiste, c’est qu’il saisisse l’opportunité offerte par cette période pour faire passer, comme René Dumont avait su le faire en 1974, un message fort sur l’état de la planète, assorti de propositions concrètes pour amorcer le changement. Apparemment jusqu'à maintenant, ce n'est pas le cas.
Ce ratage est le dernier d’une longue série. Le plus grand échec de l’écologie politique a été, selon moi, son incapacité à promouvoir le nouveau mode de pensée apporté par l’écologie scientifique, en rupture avec la vision mécaniste du monde : la pensée complexe dont l’intérêt est de tenir compte des interdépendances, des complémentarités, des diversités, avant de prendre des décisions cohérentes qui demandent de réfléchir à leurs conséquences à long terme. Il est d’ailleurs curieux de constater de celui qui a le mieux parlé de la question, Edgar Morin, n'est pas un proche des Verts. Pourtant son livre récent La Voie peut être considéré comme un programme sérieux pour une gouvernance écologiste mondiale.
Ceux qui, devant la gravité de l’état de la planète, mènent l’action la plus efficace sont, me semble-t-il, les associations internationales telles que Greenpeace et des penseurs, des scientifiques : Edgar Morin naturellement, Hubert Reeves, Albert Jacquard, Jean-Marie Pelt, Yves Paccalet…
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