En vacances, quand on est dans un joli cadre, bercé par la douceur de l'air, envoûté par la beauté du paysage, l'esprit libéré des pensées désagréables, on éprouve parfois un sentiment de plaisir que rien ne pourrait troubler. Ces instants de bonheur sont brefs, et nécessaires.
Dans son livre Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, Modiano raconte que son héros, Daragane, un homme qui adore lire les descriptions de Buffon, se souvient des propos d'une philosophe choquée d'avoir entendu une femme déclarer : " La guerre ne modifie pas mes rapports avec un brin d'herbe."
Plus compréhensif, Modiano estime que dans les périodes de détresse le regard peut s'accrocher à un arbre, une fleur, "comme à une bouée".
La poésie vous entraîne aussi dans un univers qui vous éloigne momentanément de la réalité.
Raymond Queneau a écrit :
" Un poème c'est bien peu de chose
à peine plus qu'un cyclone aux Antilles
qu'un typhon dans la mer de Chine..." **
Une façon ironique de dire que le poème, quelle que soit sa beauté, n'est pas le centre du monde ; il ne peut faire oublier les grands événements qui bouleversent le monde.
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