Rentrée(s)
29 août 2018
Après une pause
de quatre semaines, je reprends aujourd’hui ce blog. Cette reprise
est déjà la dixième. Bienvenue à ceux qui découvrent ce blog, merci aux lecteurs et lectrices fidèles.
Pour chacun de nous, les rentrées se suivent
et se ressemblent plus ou moins. Chacun a ses
propres souvenirs de rentrée. Parlons d’abord de celle des
écoliers. En ce qui me concerne, celles-ci étaient attendues avec
impatience. Deux mois et demi de vacances (à l’époque), cela
paraissait très long. Lorsque j’étais élève, les retrouvailles
avec l’école étaient un plaisir. La classe sentait le neuf :
les cahiers, les crayons, l’ardoise, le cartable, la blouse que
nous portions, tout était nouveau.
Plus tard, quand
je me suis retrouvé devant des élèves, ce fut le même
enthousiasme. L’école était un espace où l’enseignant était
une personne respectée des élèves et des parents. Malgré des
classes souvent surchargées, l’instituteur ou le professeur
réussissait à accomplir sa tache avec un certain bonheur. Ce n’est
plus le cas aujourd’hui. La profession a été dévalorisée, le
comportement des parents et de leurs enfants vis-à-vis des
enseignants a changé, à tel point que les candidats au poste de
professeur sont de moins en moins nombreux.
La rentrée des
politiques est marquée depuis plusieurs décennies par des réunions
qui ont pour but de remotiver les adhérents. Qu’il s’agisse
d’universités d’été ou de journées d’été, ces rencontres
permettent aussi aux leaders de faire leur retour médiatique avec
plus ou moins de succès.
La rentrée des
travailleurs s’effectue dans une certaine morosité. La crainte du
chômage est toujours présente et ceux qui sont sans travail ne
voient pas la situation économique s’améliorer.
Et que dire du
contexte mondial ? Les effets négatifs de la société
industrielle moderne que Marcuse dénonçait déjà à la fin des
années 1960 se font sentir de plus en plus. Leur aspect le plus
grave est surtout visible dans la détérioration du vivant, dans le
dérèglement climatique qui provoque des catastrophes à
répétition : les inondations et les ouragans se multiplient,
causant des morts et des dégâts matériels importants.
Le monde entier a
été frappé cet été par l’effondrement d’un pont à Gênes
faisant une quarantaine de morts. Il n’est pas normal de perdre la
vie en empruntant un pont. Cette catastrophe ne relève pas de la
fatalité, elle est la conséquence d’un modèle de développement
qui met l’humanité en péril.
Ce pont a cédé car
il n’était pas adapté à la charge qu’il supportait chaque jour
depuis plusieurs décennies. Les camions qui polluent l’atmosphère
sont de plus en plus nombreux sur les routes. Les alternatives
écologiques – le ferroviaire et la voie d’eau – dont on parle
depuis trente ans n’ont pas été mises en place. Parallèlement
rien n’a été fait pour garantir la sécurité des usagers.
Nous devons abandonner les projets pharaoniques dangereux et énergivores et redécouvrir la sobriété et la sagesse.
Les gouvernants de
la plupart des pays n’ont pas encore pris conscience des
conséquences de leur désintérêt pour la question écologique. Un
sondage réalisé en janvier 2018 pour l’Express indiquait qu’une majorité de Français était préoccupée par l’état de la
planète. Mais plus de 60 % des sondés montraient leur
pessimisme pour l’avenir. Ce chiffre est le signe d'un manque de confiance envers leurs dirigeants.
Il faut que ces personnes comprennent que le pessimisme n’est pas la solution. Agir
massivement est le seul moyen d’éviter la catastrophe. Tel est le vœu que je formule en cette rentrée.
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