Le drame des exilés
dans le Nord de la France
"Je hais ces matins gris
de barques trop chargées
et la vague qui tue
les rêves clandestins."
(extrait du poème Tristes matins)
***
Depuis la fin des année 1990 des réfugiés de nombreux pays arrivaient à Calais pour tenter de se rendre en Angleterre où certains avaient de la famille.
Dans le passé, la région avait accueilli de nombreux étrangers, des Polonais, des Espagnols, des Italiens...qui venaient dans le Nord pour trouver un travail ou pour des raisons politiques.
À la fin du 20e siècle les représentants de l'État se sont acharnés à faire partir les exilés qui s'installaient dans des conditions pénibles dans les environs de Calais et de Dunkerque.
Les mesures répressives ont montré leur inefficacité.
Prétendre contrôler toutes les frontières était une utopie et n'avait pas de sens. Se livrer à des opérations spectaculaires comme
le démantèlement de la "Jungle" de Calais (l'espace où s'installaient les réfugiés) n'a rien résolu.
Le 4 novembre 2002, le ministre de l'Intérieur Sarkozy donnait l'ordre de fermer le hangar de Sangatte où certains jours plus de 1000 personnes étaient regroupées. Il affirmait alors que " le problème était réglé".
Quelques semaines plus tard, des centaines d'exilés se retrouvaient dans une zone de la ville où ils vécurent dans des conditions très précaires .
Une semaine après l'opération très médiatisée du démantèlement, les
Afghans étaient de retour à Calais. Ils dormaient désormais sous les ponts ou se cachaient dans les bosquets.
Des associations continuaient d'apporter leur soutien à ces hommes et ces femmes qui avait quitté leur pays par obligation (la guerre, la misère...) Leur rêve était toujours le même : traverser la Manche pour se rendre en Angleterre.
Vingt ans plus tard, le drame est toujours là. Il s'est même aggravé.
On ne compte plus le nombre d'hommes, de femmes et d'enfants qui montent dans des bateaux de fortune et qui n'arriveront jamais en Angleterre. Certains trouvent la mort après le naufrage de leur embarcation.
Dans la côte d'Opale, des gens n'acceptent pas le drame des exilés. C'est le cas d'associations telles que Salam qui leur distribue de la nourriture.
Le drame des exilés est inadmissible. Hélas, la politique française, conduite par le ministre de l'Intérieur avec le soutien du président (qui choisissent désormais des idées de l'extrême droite) n'est pas celle qui prendra les bonnes décisions.
Et de nombreux pays, hélas, ont une position semblable !
NB : Alors que mon billet était déjà écrit, on apprenait hier soir qu'un nouveau drame venait de se produire dans le Boulonnais, à Wimereux.
Pendant la nuit il venait d'y avoir un nouveau naufrage. Des exilés tentaient de se rendre en Angleterre quand ils furent éjectés de leur
embarcation.
72 personnes ont été sauvées. Mais cinq d'entre elles ont perdu la vie.
Tristesse !
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