mois de mars
Le mois de MARS
mois de mars
les peintres
La culture n°3
Les peintres : Van Gogh
Van Gogh mit donc toute son énergie dans la peinture. Parmi tous les tableaux qu’il a réalisés, sur des thèmes très variés − des scènes de rue, des paysages, des portraits, des natures mortes il y en a deux que j’aime particulièrement. Ils représentent des objets de la vie quotidienne. Il s’agit de La chaise et la pipe, peint en Provence en 1888-1889 et Trois paires de souliers, peint en 1887 à Paris.
S’éloignant délibérément des sujets classiques de la nature morte qui nous montre des fruits, des légumes ou des fleurs, ces deux tableaux ont la particularité de nous montrer des objets ordinaires, ne présentant aucune beauté particulière : les souliers, posés sur un drap blanchâtre, avec des plis évoquant la mer, sont usés, ils « ont beaucoup voyagé » comme ceux que chantait Félix Leclerc. Quant à la chaise, posée sur un carrelage rouge, elle est faite de bois et de paille et elle est jaune. Tout cela pourrait être banal, mais la présence d’une pipe inattendue à cet endroit donne au tableau une note originale.
Van Gogh nous donne la preuve que c'est le génie de l'artiste qui transfigure l'objet ordinaire.
Dans les tableaux de la période provençale, Van Gogh est au sommet de son génie. Personne d'autre n'a peint aussi bien les champs de blé sous la chaleur lourde d’été. Personne n'a traduit ses états d'âme sur une toile en peignant ses soleils tourmentés et ses tournesols.
Chronique n° 27
L'importance de l' enfance
Je crois fortement à l’importance que l’enfance joue sur le reste de notre vie. Notamment en ce qui concerne les rêves que nous avons faits dans cette période. Je fais partie de ceux qui pensent que l’homme heureux est celui qui est resté fidèle à l’enfant qu’il a été.
Bien sûr, tout n’est pas figé à l’âge de douze ans. Certaines lectures, certaines rencontres, certains événements peuvent conduire à penser et agir autrement, à faire évoluer notre personnalité mais il est rare que celle-ci change radicalement.
Nous naissons porteurs de gènes hérités de nos parents et de nos ancêtres et nous grandissons dans un environnement qui va influencer notre pensée et notre façon d’agir.
Quand je parle d’environnement, je pense d’abord à la famille proche et aux enseignants mais aussi au cadre dans lequel on a vécu pendant l’enfance.
Les enseignants font partie de ceux qui nous aident à apprendre, à observer et comprendre le monde. Il y en a même à qui l’on doit beaucoup. C’est ce qu’Albert Camus a reconnu quand peu de temps après avoir reçu le prix Nobel de littérature, il a envoyé une lettre de remerciement à l’un de ses instituteurs, Monsieur Germain.
Et puis tout au long de notre vie, nous enrichissons notre pensée et notre culture en lisant les œuvres de romanciers, de philosophes et de poètes, en regardant les tableaux et les sculptures d’artistes, en voyageant, en découvrant la nature, nous développons notre sensibilité en écoutant des morceaux de musique parfois écrits il y a quatre ou cinq siècles et au contact des autres, nous trouvons ainsi ce qui nous contribue à former notre personnalité.
Cette ouverture sur le monde qu’apportent la culture, les voyages et les échanges contribue à l’émancipation des humains. Malheureusement beaucoup de gens n’y ont pas encore accès.
Victor Schœlcher
N° 3
Victor Schœlcher (1804-1893)
Victor Schœlcher est né à Paris. Intéressé par les questions culturelles, il fréquente dans sa jeunesse des écrivains tels que George Sand et des musiciens, notamment Berlioz et Liszt.
De 1828 à 1830, il est agent commercial au Mexique, aux États-Unis et à Cuba. C’est là qu’il découvre les horreurs de l’esclavage contre lequel il va lutter pendant des années.
De retour en France, il devient critique d’art. Cette passion pour la culture ne faiblira jamais. C’est elle qui le poussera à écrire plus tard une Vie de Haendel, un ouvrage salué par les spécialistes.
Schœlcher voyage beaucoup. Il écrit en 1833 un livre intitulé De l’esclavage des Noirs et de la législation coloniale. En 1834, il rejoint la Société française pour l’abolition de l’esclavage qui vient d’être créée. Il y croise le duc de Broglie et Lamartine. Il réclame l’instruction primaire pour tous les Noirs et il se déclare favorable à la République.
À la chute de Louis-Philippe en 1848, il est nommé sous-secrétaire d’État aux colonies et président de la commission d’abolition de l’esclavage dont il obtient la suppression au mois d’avril. Il commente ainsi cette décision :
« Toutes les libertés sont sœurs : le peuple français, en s'émancipant, devait émanciper les esclaves ; un des derniers devoirs pour la France, délivrée de la monarchie, était d'en finir avec les hontes de l'esclavage. Le gouvernement provisoire l'a compris, il n'a pas différé la réparation de ce grand crime commis envers l'humanité. »
Le 17 mai, il démissionne de son poste pour protester contre l’arrestation de militants d’extrême gauche. En 1849, il est élu en Guadeloupe. Invalidé, il est réélu en janvier 1850. L’année suivante, il demande, sans succès, l’abolition de la peine de mort.
Le 2 décembre 1851, a lieu le coup d’ état de Louis-Bonaparte. Schœlcher participe au comité de résistance au côté de son ami Victor Hugo, de Jules Favre et Carnot. Obligé de vivre dans la clandestinité il se rend en Suisse, en Belgique, en Angleterre puis il est accueilli à Jersey par Hugo. Il ne rentre en France qu’en août 1870, dès les premières défaites françaises devant la Prusse.
Il est élu dans la Seine aux élections législatives de 1871 et en 1875, il devient sénateur inamovible. Il poursuit ses combats dans les années 1880. Il meurt le 25 décembre 1893.
Ne s’étant jamais marié et n’ayant pas d’enfant, il fit don de tout ce qu’il possédait.