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lundi 18 novembre 2024

solidarité.n°19

  

Barbara W.H.


Chronique n° 19



Solidarité


  Le vieil homme presque centenaire qui plante un arbre tout en sachant qu'aux lourds après-midi d'été il ne profitera pas de son ombre nous donne une leçon d'optimisme et de solidarité.

   Après moi le déluge, disait Louis XV. Il ne fut pas le seul à avoir un comportement égoïste. Les générations qui ont suivi − surtout à partir des années 1950 − se sont peu souciées de la planète qu’ils laisseront à leurs enfants et petits-enfants. Le geste du vieillard qui décide de planter un arbre montre son esprit solidaire. Il le plante avant tout pour les autres.

  Chacun de nous, même s'il n'en a pas conscience, est solidaire des autres. Nous sommes liés à ceux qui nous ont précédés, ancêtres anonymes, savants, inventeurs, écrivains, qui ont contribué à la marche en avant de l'humanité.

  Nous sommes liés à ceux grâce à qui nous vivons au quotidien, employés, paysans de notre région, d'Afrique, de Colombie et d'ailleurs. Le pain, la pomme, le gâteau que nous mangeons, le café que nous buvons, les meubles qui nous entourent, le journal que nous lisons, tout cela est le fruit du travail de milliers de personnes. 

  La solidarité qui nous lie à elles nous oblige à agir pour que ceux grâce à qui nous pouvons vivre ne soient pas les victimes d’exploitations inadmissibles. C’est le principe même de l’économie solidaire et du commerce équitable.


L’économie alternative, soutenable, équitable et solidaire, existe déjà sous différentes formes. Il y a l’économie conviviale, présente dans les activités sociales d’entraide, d’animation, de culture, basée sur le don, le bénévolat, le parrainage qui consiste par exemple à donner un peu de son temps pour aider des chômeurs à retrouver un travail.

Oui, la solidarité existe !


lundi 11 novembre 2024

réussir la transition n° 2

                                                         

                                                      Barbara W.H.
  

Chronique n° 18



                                     

           Comment réussir la transition



La France n’est pas la seule à négliger les questions écologiques. Les dirigeants de la plupart des pays ne placent pas l’écologie dans leur priorité. Il n’est pas étonnant que les conférences sur le climat se soient limitées jusqu’à présent à des discours alors qu’il fallait prendre des mesures d’urgence.


Dans ce contexte peu encourageant, l’espoir vient  des  jeunes  et des citoyens qui agissent en France et à travers le monde pour lutter pour  le climat.  Cela montre qu’il y a heureusement des gens qui ne se résignent pas à voir l’état de la planète se dégrader à grande vitesse.

Les manifestations sont une première étape. Mais que sera la suite ? Comment obtenir les décisions nécessaires dans un délai assez court ? Comment dans le même temps réussir à convaincre le maximum de personnes de changer leurs habitudes, de réduire leurs déplacements en avion et en voiture, de manger moins de viande (même si l’on note une diminution de la consommation) parce que la production industrielle de celle-ci est un désastre pour l’environnement, de boycotter les produits issus de l’agriculture intensive qui gaspille l’eau, pollue l’air, les rivières et les mers ? Comment concilier les libertés individuelles avec la nécessité d’agir ? Autant de questions qui demandent une réponse.

Les révolutions violentes ne sont plus acceptables. Nous savons qu’il faut changer d’ère. Comme je l’écrivais dans La société conviviale " il nous reste à inventer la méthode qui permettra de réussir la transition vers une société répondant aux besoins des siècles futurs". 

Le changement radical sera une révolution écologique s’appuyant sur des formes d’action pacifiques telles que la désobéissance civile.



lundi 4 novembre 2024

transition I n°17

 

                                                         

                                                    Barbara W.H.
    

Chronique n°17




Les périodes de transition (I)




Les périodes de transition ont toujours été marquées par le doute, l’incertitude, l’exploitation par des esprits conservateurs de la peur du futur en imaginant des scénarios catastrophiques. Nous avons droit à toutes ces manifestations depuis que nous avons changé de siècle.

Au Moyen-Âge, on annonçait la fin du monde ; de nos jours - parmi d’autres sornettes - c’est le fantasme du grand remplacement que portent quelques « intellectuels » persuadés que la civilisation française (et plus globalement occidentale) est appelée à disparaître à cause de l’immigration.

Bien sûr, même si elles ne sont basées sur aucun élément scientifique, toutes les théories fantaisistes doivent être combattues car elles polluent le débat démocratique et entretiennent un climat malsain de préjugés et de haine.

Un autre fait caractérise les périodes de transition : elles s’étalent sur un temps assez long, plusieurs décennies, voire plus d’un siècle. Ainsi, le passage du Moyen-Âge à la Renaissance que les historiens ont fixé à l'an 1453, ne s’est pas fait brutalement ; il a été préparé par des évolutions successives dès la moitié du quatorzième siècle.


En ce qui concerne notre époque, la société fraternelle, juste et émancipatrice imaginée par les philosophes du 18e et du 19e siècles n’est toujours pas mise en place. Pourtant il existe dans notre pays une demande forte d’évolution sociale et d’amélioration de la démocratie que le parlement actuel   ne représente pas.

D’autre part, la transition que nous vivons offre une particularité que les précédentes n’avaient pas : elle réclame des décisions urgentes pour lutter contre le désordre climatique. Nous avons seulement quelques décennies pour éviter que le processus devienne irréversible. Or cette lutte ne sera gagnée que si un changement radical en ce qui concerne la production, la consommation, le mode de vie, se produit.

( à suivre)



lundi 28 octobre 2024

où va le monde n°16

 

                                                         

                                                      Barbara W. H.

Chronique n° 16

        

                               Où va le monde ?


     Lorsque je  donnais des conférences sur l’écologie et sur les enjeux de la transition devant des publics variés : des étudiants, des personnes voulant créer leur entreprise et qui devaient dans ce cadre participer à un module sur la question, d’autres qui venaient pour s’informer, il arrivait qu'on me demande si mon regard sur l'avenir du monde est optimiste ou pessimiste. Je répondais : ─ J'essaie d'être lucide.    

  Je rappelais que l'état de la planète, tel qu'il se présente aujourd'hui n'incite pas à l'optimisme : le dérèglement climatique est en marche, l’appauvrissement de la biodiversité, l'avancée de la désertification, la pauvreté dans les pays du Sud et la malnutrition qui touche de plus en plus de gens, la permanence des conflits dans certaines zones, la montée de la précarité dans les pays riches, voilà des signes inquiétants. 

   Il faudrait être inconscient pour ignorer ces menaces. Ceux qui ne veulent pas entendre les mauvaises nouvelles afin de ne pas voir la tranquillité de leur quotidien perturbée sont des irresponsables. 

   Pourtant, je refuse la résignation et j’espère que nos maigres forces de fourmis pourront vaincre l'indifférence et la rapacité des pollueurs. C'est une forme d'optimisme.   Tout porte à penser que la jeune génération est prête à relever le défi. 

revolution n°16

 

                                                              

Barbara W.H.

    

Chronique n° 16





                       
Révolution  - deuxième partie

 



   Notre constitution vieille de soixante ans et faite sur mesure pour le général de Gaulle donne un pouvoir exorbitant au président. Un chef d’État moderne en aurait proposé une nouvelle.  

 Les droits de l’Homme qui ont longtemps été un symbole fort de la France sont mis à mal. La gestion de la question migratoire montre un manque flagrant d’humanité. 


Mais, dans le cadre de l’avenir de la planète, pour imaginer les chances de voir la société évoluer favorablement, on ne peut se contenter d’observer ce qui se passe en France. C’est le monde entier qui est concerné. La façon dont l’Europe traite les problèmes cruciaux, les  pays qui sont gouvernés par des dirigeants irresponsables, les régimes dictatoriaux où le peuple ne peut s’exprimer, voilà des signes qui montrent que les conditions ne sont pas réunies pour s’orienter dans des délais courts vers des politiques radicalement différentes, l'essentiel étant de prendre des mesures qui permettraient de limiter les dégâts de la planète.
L’ampleur des décisions à prendre pour aller vers une société soutenable et émancipatrice est telle qu’on peut penser que la seule solution possible est une révolution écologique, sociale et internationale.

Plus le dérèglement écologique s’aggravera, plus cette révolution risque d’être violente.


lundi 21 octobre 2024

revolution n°15

 


                                                                 

                                                   Barbara W. H.
 


Chronique n°15


               

Comme beaucoup d’autres, le mot révolution prête à confusion car il a plusieurs sens qui vont du mouvement d’un astre au renversement d’un régime par la force, en passant par une simple évolution ou une transformation (la révolution industrielle).


Cette multitude de sens a permis à l’ancien ministre E. Macron, alors candidat à l’élection présidentielle, de prendre ce mot pour titre d’un livre, sans risquer d’apparaître comme le nouveau Danton ou le Robespierre du 21e siècle.

Le mot révolutionnaire est plus clair : le révolutionnaire est celui « qui apporte des changements radicaux et soudains » lit-on dans le Robert.

Ces deux adjectifs sont importants : la radicalité s’oppose au réformisme, la soudaineté à l’évolution lente.

La Révolution éclate toujours pour mettre fin à un régime qu’une partie de la population juge insupportable à cause du manque de liberté, de la corruption des dirigeants, de la misère du peuple. C’est ce qui s’est produit à Cuba au milieu du 20e siècle. Un mouvement est né pour chasser du pouvoir le dictateur Batista. À sa tête, deux révolutionnaires indiscutables : Che Guevara et Fidel Castro.

Le premier connut un destin tragique. Exécuté en 1967 par l’armée bolivienne, il est aujourd’hui encore le symbole du révolutionnaire romantique. Des jeunes de tous les pays portent un tee-shirt orné de sa photo et ont accroché un poster du héros dans leur chambre. 

Le second n’a pas su éviter les dérives qu’on observe dans de nombreuses révolutions : le culte de la personnalité, la persécution des adversaires, les atteintes à la liberté d’expression…




lundi 14 octobre 2024

chronique Europe n° 14

 

                                                                   

    

                                                   Barbara W.H.

                               
Chronique n° 14



                               Un regard sur l'EUROPE


Très jeune, je me suis senti profondément européen pour des raisons culturelles. Michel-Ange, Montaigne, Cervantès, Dante, Bach, Chopin, Ravel, Renoir, Van Gogh, Baudelaire, Kundera, Galilée, Darwin, Pasteur... ont apporté leurs connaissances et enrichi nos pensées. 
 Beaucoup de familles comptent des gens venant de divers pays d’Europe, chacun d’eux ayant apporté une touche particulière qui se sent aujourd’hui dans la façon de vivre. 


En 1966, invité par de jeunes fédéralistes 
Allemands, j'ai eu à répondre à cette question :

- Comment voyez-vous l’Europe de demain ?

L'Europe des États – celle que voulait de Gaulle – ne me plaisait pas, cependant l'Europe fédérale me semblait prématurée. Je pensais que celle-ci était nécessaire, pour des raisons d'équilibre international (et je pense encore qu'elle s'imposera un jour car cela fait partie de l'évolution   du monde) mais je n'ignorais pas que les mentalités n'étaient pas prêtes à accepter un tel bouleversement.

Mon intervention consista donc à dire qu'il fallait préparer ce changement en rapprochant les peuples, en mettant en place des programmes permettant des échanges et des manifestations destinées à développer les rencontres autour de thèmes culturels et sportifs. Il fallait, disais-je, construire une Europe des citoyens, une Europe de la fraternité.

Cela a été fait plus tard avec la multiplication des jumelages de villes et les échanges proposés aux étudiants grâce au programme Erasmus.

Aujourd’hui l’Europe est en panne. L'extrême droite a fait une percée forte dans de nombreux pays : l'Italie,l'Autriche, la Finlande, la Hongrie, les Pays-Bas, la Belgique,  la France...

 Il faut se souvenir que le changement d’ère et la société nouvelle ne seront possibles que dans le cadre européen.

Celui-ci sera une étape importante, avant que dans un futur plus lointain, l'humanité décide d'unir toutes ses forces.

                                                    

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