La
France entière est scandalisée à juste titre par l'affaire
Cahuzac. Qu'un ministre de la République ayant en charge le budget
et devant à ce titre lutter contre la fraude fiscale se soit permis
d'enfreindre la loi, c'est inadmissible et aucune excuse ne peut être
reçue, aucun pardon ne peut être accordé.
Que
ce même ministre ait pendant des mois menti à tous, y compris aux
représentants du peuple, est un manque de respect des citoyens.
Que
ses adversaires politiques s'engouffrent dans ce cataclysme pour en
retirer un bénéfice, c'était attendu, mais cela ne contribuera pas
à l'amélioration de la démocratie : chaque citoyen a en tête
bon nombre d'affaires du passé et du présent visant des
personnalités de l'autre camp et comprend que ce type d'évènement
a d'abord pour conséquence de jeter le discrédit
sur la classe politique qui compte, rappelons-le en passant, des gens sincères et conscients de leur responsabilité.
La
sagesse me semble être ailleurs : elle consiste à tirer le
plus objectivement possible la leçon de cette affaire.
Cette
leçon est double.
- Il
ne faudra pas oublier que nous devons à la presse indépendante, en
l'occurrence Mediapart, la connaissance de ce fait. Les pressions
exercées sur les journalistes ne cessent d'augmenter de nos jours.
La démocratie a besoin d'une presse libre afin que les citoyens
aient accès à une information non déformée.
- Une
société démocratique doit s'appuyer sur des valeurs morales qui
s'appliquent à tous ; ceux qui exercent une responsabilité
politique, économique ou dans tout autre domaine, ont le devoir
d'être exemplaires : l'honnêteté, le souci de vérité, la
transparence, le désir de se mettre au service des autres sans en
tirer d'avantages, sont des vertus qui ne peuvent accepter le moindre
écart. L'homme étant ce qu'il est, avec ses faiblesses devant la
tentation, il est nécessaire de mettre en place les dispositifs
permettant de réduire les risques de non-respect de ces principes. En ce qui concerne les élus,
prendre des mesures pour empêcher les carrières longues serait un
signe positif, il empêcherait le carriérisme ; rendre inéligible un politique condamné est indispensable, c'est
évidemment le minimum qu'on attend d'une démocratie.
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