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samedi 28 juin 2014

Un monde sans repères, dit-on

Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, les souvenirs personnels et la théorie.


 Un monde sans repères, dit-on

Repères. Le titre de cette rubrique n'a pas été choisi par hasard. Je crois à l'importance des repères qui permettent, selon la définition du Robert « de reconnaître, retrouver une chose dans un ensemble » ; je trouve indispensables les points de repère «  qui permettent de se retrouver ».

Les repères structurent la pensée, permettent de situer les évènements sur l'échelle du temps  (ce qui justifie qu'on connaisse les dates essentielles de l'histoire), ils aident à se situer dans l'espace ( d'où l'utilité des cartes).
Les repères rassurent parce qu'ils apportent des références utiles, parce qu'ils fixent des règles et des caps à atteindre.

Nous avons tous nos repères personnels : ce sont les dates qui ont marqué notre vie et celle de nos proches. La plupart  d'entre elles appartiennent au domaine intime : évènements agréables ou tristes qui contribuent à façonner les caractères, les personnalités.

Et puis il y a  tous ces points de repère immuables qui rythment la  vie des hommes  depuis toujours : le cycle des saisons ( quelque peu perturbé aujourd'hui par les activités humaines) et – selon les civilisations – les fêtes religieuses et profanes qui depuis longtemps conduisent les gens à avoir, certains jours de l'année, des comportements semblables.
Gravés dans nos mémoires ou inscrits sur des agendas, tous ces repères nous sont utiles.

Pourtant on ne cesse de répéter que le monde d'aujourd'hui n'a plus de repères.
De quels repères s'agit-il ? 
Ils touchent plusieurs domaines :  la famille, l'éducation, la religion, le travail...
Oui, la famille n'est plus ce qu'elle était au siècle dernier. Oui, l'école  a changé  et les professeurs n'ont  plus l'autorité d'autrefois. Oui les églises, les temples, se vident et le travail n'est plus garanti pour tous à la sortie de l'école.
Les repères de jadis qui enfermaient les gens dans la tradition et les habitudes et dont certains gardent la nostalgie se sont effondrés, signe d'un monde en fin de course.
On peut comprendre le désarroi de ceux qui se sentent – ou sont réellement - victimes de cette période d'incertitude.
Mais il ne sert à rien d'idéaliser le passé.
S'il est nécessaire de garder les valeurs conformes à la morale universelle, il faut aussi les faire évoluer en tenant compte des connaissances du présent, tout en sachant que celles-ci continueront de progresser dans le futur.
Prenons un exemple. On enseigne aux  gens depuis 2 000 ans un « Tu ne tueras point » signifiant : « Ne tue pas d'êtres humains »  . Ce qu'on sait aujourd'hui de la sensibilité animale pousse à étendre ce commandement à l'ensemble des êtres vivants.
L'école, la famille, l'entreprise,,, sont en crise. Certaines évolutions sont en cours, d'autres auront lieu prochainement. De nouveaux repères seront  fixés afin de mieux respecter la liberté, la dignité, l'épanouissement  de chacun.

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