Dans
un monde qui manque de repères, le cycle des saisons continue
immuablement de rythmer la vie des hommes selon un calendrier
basé
sur la rotation de la terre autour du soleil. Nous voici donc en
automne depuis quelques jours. C’est
une saison que les uns adorent pour ses fruits et les belles couleurs
que prend la nature et que les autres détestent car ils la trouvent
triste à cause de la pluie, du brouillard, du manque
d’ensoleillement.
Une
chose est sûre, l’automne est source d’inspiration pour les
auteurs et les artistes. Intéressons-nous à un seul thème :
les couleurs de cette saison.
La
nature offre dès
la fin de septembre de magnifiques spectacles. Les forêts
canadiennes sont sans aucun doute les plus belles à cette époque
de l’année avec leurs feuilles d’érables rouges. Les
jardins offrent
une palette de couleurs variées ; sur les arbres quelques
feuilles sont encore vertes, d’autres sont rousses, jaunes,
rougeâtres, brunes, les haies, les pelouses ont gardé leur verdure.
Quand
ils décrivent l’automne, la plupart des poètes évoquent la
tristesse, la mélancolie, mais
ne semblent pas très inspirés par les couleurs des paysages. On trouve
cependant, chez François Coppée
une approche intéressante ; il nous dit qu’il reconnaît «
le chêne à sa feuille de cuivre,
l’érable
à sa feuille de sang » et il ajoute :
« Les
dernières, les plus rouillées,
tombent des branches dépouillées.
Une blonde lumière arrose
La nature.., »
tombent des branches dépouillées.
Une blonde lumière arrose
La nature.., »
Le poète ne nomme pas la couleur des feuilles, il utilise les mots cuivre, sang, rouillé.
Il
faut évidemment se tourner vers les peintres pour trouver des
évocations colorées de l’automne. Alfons Mucha, peintre et
graphiste (né en 1860 en Moravie, mort à Prague en 1939) est considéré
comme le maître de l’Art nouveau. Il a représenté les quatre
saisons par de jeunes femmes. Dans le tableau L’Automne,
cette saison est symbolisée par les cheveux roux de la femme, les
fruits de couleur orange, le jaune pâle de la robe, la large place
accordée aux tons rougeâtres et bruns.