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lundi 18 novembre 2019

Le grain de sel




 Patrie

  
 Jusqu'au milieu du 20e siècle, en raison des conflits qui ont opposé pendant des siècles la plupart des pays, parfois regroupés dans des coalitions, la notion de patrie était forte. Elle grandissait lorsqu'une nation était sous la menace d'une guerre.
Mais la fierté d'appartenir à une communauté - quelle que soit sa taille – est dangereuse car elle peut très vite se muer en chauvinisme puis en nationalisme et en xénophobie.
Pour de multiples raisons (nostalgie, besoin d'enracinement... ) chacun de nous peut aimer la région où il est né, celle où il a passé sa jeunesse, chacun peut aimer son pays pour ses paysages, sa culture... Ainsi, quand on demandait à Camus son avis sur la patrie, il répondait :
« Ma patrie, c'est la langue française ». C'était une réponse originale qui, à l'époque où elle a été prononcée, avait étonné car elle associait à l'idée de patrie un attachement culturel.
Un siècle plus tôt, Lamartine avait une vision beaucoup plus engagée ; il disait : « L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie ; la fraternité n'en a pas ». Il préparait déjà les siècle à venir.
   

lundi 11 novembre 2019

Pensées n° 9 : la guerre



La guerre


Pensées

1. Il existe une activité qui persiste  depuis l’antiquité et qui ne grandit pas l’homme : c’est la guerre avec ses ravages, ses exactions, la guerre et  ses morts (parmi lesquels des civils de tous âges), ses bombardements, ses prisonniers, ses affamés, ses martyrs..

2.  Traverser les longues allées d'un cimetière militaire, comme ceux de Colleville et d'Arlington, procure toujours une forte impression de tristesse car cela nous fait penser à toutes ces vies interrompues, aux bonheurs que ces hommes jeunes n'ont jamais pu connaître.

3. Pour cacher la vérité, on utilise parfois un vocabulaire plus soft dans certaines circonstances : le mot guerre, trop effrayant, est alors remplacé par conflit ou opération militaire.

4. La permanence de guerres dans certains continents devient un anachronisme. Si l’on remarque (notamment dans l’éducation et dans la manière de concevoir les commémorations des guerres) une progression des discours appelant à la paix, on sait que le chemin menant à celle-ci sera encore long.

5. Nous vivons malheureusement  dans un monde où rien ne garantit la paix car le poids des intérêts économiques (liés notamment au pétrole, à l'armement...) est si fort qu'il est confronté à des situations difficilement gérables, frôlant souvent l'absurde.

 6. Dans notre société, les pacifistes apparaissent comme des utopistes déconnectés de la réalité. C’est le signe d’une civilisation qui n’a pas encore atteint sa maturité. Si l'espèce humaine est par nature belliqueuse, ce qu'on peut penser en se référant à l'Histoire, il appartient à la culture - donc à l'éducation - d'apprendre la tolérance, la fraternité, le respect de la vie.

8. Le pacifisme sera la prochaine étape de l’évolution de l’humanité.

lundi 4 novembre 2019

Sécurité


Photo Prosaica  pixabay.com
Le phare assure la sécurité des marins.

Sécurité
    Dans toutes les langues, le sens des mots évolue et il est intéressant d'étudier ces évolutions car elles correspondent à l'état d'esprit d'une société à un moment donné. Le mot sécurité révèle ces changements.
Si nous ouvrons le Robert, nous lisons d'abord la première définition du mot :
« état d'esprit confiant et tranquille d'une personne qui se croit à l'abri du danger » (1190). Il est intéressant de noter qu'il est spécifié que ce sentiment de confiance n'est pas forcément justifié puisqu'une personne « qui se croit à l'abri » ne l'est peut-être pas.
La sécurité a donc été pendant des siècles une impression de tranquillité.
  À partir de 1780, selon le Robert, le mot sécurité change de sens : s'il définit toujours un état d'esprit tranquille, il résulte dorénavant d'une absence réelle de danger ; le sentiment de sécurité devient objectif.
  Une autre évolution conduit à assimiler ce mot à l'organisation politique, économique, sociale contribuant à créer l'état d'esprit de confiance et de tranquillité et l'on note depuis quelques décennies une tendance à réduire le sens du mot sécurité à la question du maintien de l'ordre. Il s'agit là d'une erreur de langage sur laquelle certains jouent pour créer des clivages.
   Redonnons donc au mot son  vrai sens. Nous pourrons dire alors que, dans le monde d'aujourd'hui, chacun aspire à la sécurité dans son sens global : sécurité de l’emploi, sécurité sur la route, sécurité au travail, sécurité alimentaire, sécurité écologique qui n’existe pas actuellement à cause des perturbations climatiques (causant inondations et tempêtes...)  et des pollutions qui rendent malades les gens et les animaux et qui les tuent.


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