Barbara W.H
Chronique n° 5
Temps libre
Le temps libre est propice à l’émancipation des humains.
Il faut pour cela choisir librement des activités parmi une longue liste de possibilités : la lecture, la promenade, les voyages, le sport, les sorties culturelles, les jeux (par exemple les échecs), le jardinage…
De l’Antiquité au début du 20e siècle, dans des sociétés inégalitaires, une grande partie de la vie des gens était consacrée au travail et les loisirs étaient rares. Certains, comme la lecture et les voyages, étaient réservés aux plus riches et aux intellectuels. Le peuple se contentait de temps en temps de fêtes qui n’amélioraient pas leur sort. En effet, la fonction première de la fête, depuis des milliers d’année fut d’abord de faire oublier les difficultés de la vie quotidienne. C'était pour les plus pauvres l’occasion d’améliorer l’ordinaire, de manger de manière excessive pour compenser les privations qu’on connaissait tout au long de l’année, sans penser au lendemain et le moyen d’effacer pendant quelques heures les barrières sociales dans les carnavals qui permettaient aux subordonnés de choisir le déguisement, le masque, qui les transformaient en princes.
Il fallut attendre 1936 et l’arrivée au pouvoir du Front populaire pour que les travailleurs aient droit à des congés payés et pour qu’un membre du gouvernement soit nommé aux sports et aux loisirs.
En 1981, François Mitterrand devient président de la République. Dans le premier gouvernement, on note à nouveau la présence d’un ministre du Temps libre. Ce poste est occupé par André Henry qui a pour mission de « conduire par l’éducation populaire une action de loisir vrai et créateur. »
C'est dommage que ce ministère très intéressant n'ait jamais été reconduit.
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