Culture : le cinéma (n°1)
Le cinéma est apparu, à la fin du 19e siècle, il a révolutionné les arts. Il a permis à des milliers puis des millions de personnes de suivre sur un écran des histoires jouées par des acteurs, permettant ainsi d’enrichir la culture de masse, un peu comme l’imprimerie l’avait fait pour le livre. Le cinéma s’adressait à tous, il est vite devenu populaire.
Pourtant après la seconde guerre mondiale, aller au cinéma n’était pas si facile. Les salles étaient construites la plupart du temps dans les villes, et peu de gens possédaient une voiture. Dans ma commune, un seul endroit permettait de voir des films : c’était le patronage. C’est là qu’à partir de huit ans, j’ai fait connaissance avec le cinéma. On projetait parfois des films muets qui étaient soutenus par la musique que jouait une pianiste. C’est dans cette salle que j’ai découvert le personnage de Charlot et le duo formé par Laurel et Hardy.
Charlie Chaplin dont j’ai vu bien plus tard l’intégrale des œuvres était un réalisateur génial. Aujourd’hui encore, on est frappé par la modernité de son film Le dictateur.
Ma passion pour le cinéma m’a conduit dans ma jeunesse à créer un ciné-club dans ma commune. L’idée était de faire connaître à la population des films que les cinémas programmaient rarement et de débattre en toute simplicité sur les œuvres présentées. On projetait des films tels que La jetée de Chris Marker, Un chien andalou de Luis Buñuel ou Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda, Moi un noir de Jean Rouch. L’initiative était ambitieuse et risquée. À chaque séance, la salle était remplie. Ces films étonnaient le public et donnaient lieu à des discussions passionnantes.
À cette époque, il y avait plusieurs cinémas dans toutes les villes. Ils offraient des programmes variés. L'arrivée des complexes a rompu l'équilibre entre les grandes productions et le cinéma ambitieux qui survit difficilement.
(à suivre)
N° 5 : George Sand
Aurore Dupin est née en 1873 dans un milieu aisé et cultivé. Quand elle épousa à dix-huit ans Casimir Dudevant et qu’elle devint mère d’un garçon puis d’une fille, on aurait pu penser qu’elle mènerait la vie tranquille d’une bourgeoise de son siècle. Il n’en fut rien.
En rencontrant Jules Sandeau, elle décida de vivre en femme libre et manifesta son esprit rebelle en s’habillant comme un homme et en prenant un pseudonyme masculin, George Sand.
Ses amants sont célèbres, ce furent les poètes Alfred de Vigny et Musset, le musicien Frédéric Chopin. Mais sa vie amoureuse ne l’empêcha pas de mener un combat politique. Profondément républicaine, elle fut séduite par les idées socialistes et défendit les ouvriers, les paysans, les pauvres.
Georges Sand fut une autrice prolifique. Entre 1829 et 1846, elle écrivit une centaine de romans, nouvelles et récits. Deux d’entre eux ont marqué les lecteurs : la Mare au diable qui parut en feuilleton en 1846, et la Petite Fadette.
Le livre la Mare au diable a pour cadre le Berry et l’histoire a pour héros des gens simples : des paysans.
D'une histoire toute banale, elle va faire un livre engagé. Elle cite " l’ambitieux, le fourbe, le tyran, le débauché, tous ces pécheurs superbes qui abusent de la vie, et que la mort tient par les cheveux et qui vont être punis, sans doute. Mais l’aveugle, le mendiant, le fou, le pauvre paysan, sont-ils dédommagés de leur longue misère par la seule réflexion que la mort n’est pas un mal pour eux ? Non ! .."
Plus loin elle écrit : « Il faut que le laboureur, en semant son blé, sache qu’il travaille à l’œuvre de vie, et non qu’il se réjouisse de ce que la mort marche à ses côtés.
George Sand fut à son époque une belle figure de l'émancipation.
Barbara W.H.
Chronique n° 29
Un art de vivre : le silence
Notre époque produit un nombre impressionnant de bruits auxquels on finit par s’habituer. On oublie même alors qu’ils font partie des pollutions qui perturbent nos vies.
Une main se pose sur la joue. Selon la motivation du mouvement et la vitesse de la main quand elle arrive sur la peau, ce peut être une caresse ou une claque. Cet exemple montre qu'avant de porter un jugement sur un fait il faut tenir compte de la nature de ce fait et des circonstances dans lesquelles il se produit.
Ainsi dire « J’aime le silence et je déteste le bruit » n’a pas beaucoup de sens : il y a tant de formes de silences et tant de sortes de bruits qu’on ne peut se contenter d’une sentence aussi catégorique.
Assis devant la montagne, je contemple le paysage. De grands conifères recouvrent la pente, une rivière coule lentement, l’herbe est jaunissante. La nature offre des moments incomparables de silence propices à la méditation et à rêverie. Et si soudain je perçois un bruit, il est presque toujours agréable : c’est un oiseau qui siffle, des grenouilles qui chantent en chœur leur joie de vivre...
On aime le calme des grands espaces qui permet d’entendre les bruits naturels qui sont une manifestation de la vie : le chant des cigales, le gazouillis d’un oiseau, le clapotis du ruisseau, le murmure du vent dans les arbres.
De même, on commence par faire le silence dans une salle de spectacle quand l’orchestre entame une symphonie, non seulement par politesse mais aussi pour apprécier les sons qui vont sortir des instruments..