ECOLOGIE MEDIATIQUE :
Limites et ambiguïtés
Depuis
une trentaine d'années, l'écologie a ses hérauts.
Personnages
connus en raison de leurs activités médiatiques,
ils utilisent leur notoriété avec plus ou moins de talent et de
crédibilité pour faire passer auprès du grand public leur message
sur la crise écologique.
Le
commandant Cousteau fut le premier d'entre eux.
Sa
connaissance de la mer, la réalisation de films comme le
Monde du Silence et d'émissions de télévision,
contribuèrent fortement à sensibiliser les gens à la dégradation
des écosystèmes.
Jacques-Yves
Cousteau se contentait de faire de la pédagogie et refusait
d'intervenir dans le débat politique.
Nul
ne peut nier l'importance de son travail de sensibilisation.
En
ce début de siècle, l'écologie "médiatique" a changé
de visage et perd en crédibilité, qu'elle vienne du monde politique
(Al Gore) ou de celui des médias
(Yann
Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot).
Lorsque
Henry David Thoreau théorisait sur l'écologie ou la désobéissance
civile, lorsque Gandhi parlait de non-violence,
leur discours était crédible car il était en harmonie avec leur
façon de vivre.
Que
penser de nos hérauts modernes de l'écologie ?
Leur
mode de vie passée et actuelle, leurs liens avec le monde du
business, responsable de la crise écologique, brouillent
leur discours.
Alerter
les citoyens sur les risques encourus par l'humanité, leur demander
de faire chaque jour quelques gestes pour sauver la planète, les
culpabiliser parfois, est un combat vain
car il ne permet pas de s'attaquer aux racines de la crise, à ceux
qui poussent à produire toujours plus pour qu'on consomme toujours
plus et que leurs profits grandissent toujours plus.
Ce
discours salutaire, Nicolas Hulot ne peut le faire car il est lié à
ceux qui le font vivre ou qui financent sa fondation : TF1
symbole d'une télévision commerciale qui a en permanence l'œil
rivé sur l'audimat, l'Oréal, EDF pilier du
lobby
pro-nucléaire.
Le
combat écologiste ne peut s'appuyer sur ces messagers ambigus. Il a
besoin de l'engagement de citoyens du monde à
l'esprit libre, usant de leur pouvoir pour faire basculer les
politiques vers des pratiques écologiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire