CHOIX DE TEXTE n°2
Voilà
ce que j’écrivais le 14 décembre 2010 à
l’issue de la conférence de Cancún
sur
les changements climatiques :
Le
texte ayant conclu le sommet de Cancún n’est pas parfait, loin de
là. Il montre les limites du développement durable qui s’inscrit
dans le cadre d’une société dominée par un économisme qui
oublie les problèmes écologiques et sociaux.
Il
contient cependant quelques points qui reconnaissent le dérèglement
climatique comme un phénomène qu’il faut enrayer.
Demander
aux pays industrialisés de diminuer d’ici 2020 de 25 à 40 % (par
rapport à 1990) les émissions de gaz à effet de serre est-il assez
volontariste ? Je ne le pense pas. Voir une nouvelle fois les
États-Unis refuser ce point de
l’accord est une mauvaise nouvelle pour la planète.
Pour
le reste, on est davantage dans l’univers des promesses lointaines
que des engagements fermes. Ainsi l’aide aux pays envoie de
développement serait de 100 milliards de dollars par an, à partir
de 2020. Pourquoi attendre 10 ans encore ?
La
réduction de la déforestation est inscrite dans le texte en termes
vagues.
Enfin,
en ce qui concerne le protocole de Kyoto dont la première période
s’achève en 2012, rien aujourd’hui ne garantit qu’il sera
poursuivi dans des conditions convenables car trois grands pays, le
Japon, la Russie, le Canada, ont fait part de leurs réticences.
Le
sommet de Copenhague s’était achevé lamentablement, celui
de Cancún ne mérite pas qu’on manifeste une grande joie.
Mise
à jour – 15 décembre 2017
En
relisant ce billet je m’aperçois que sept ans plus tard on est
toujours dans la même situation. Les États-Unis
qui étaient alors dirigés par Barack
Obama avaient déjà eu
un
positionnement affligeant ; l’arrivée au pouvoir de Trump
n’a rien arrangé. Les COP qui ont suivi ont été dans la
continuité de Cancún ;
on
a eu
droit à
des discours qui se voulaient rassurants, à
des promesses non chiffrées. Mais
rien de concret.
Le
sommet qui vient d’avoir lieu à Paris, à l’initiative du
Président de la République, est avant tout un acte de
communication. Il ne suffit pas d’inviter quelques dizaines
de personnages
connus pour changer le cours des choses. La seule issue possible pour
éviter la catastrophe à venir est de mener
à
tous les niveaux de décision des politiques différentes basées
sur
la sobriété énergétique, une
agriculture naturelle, une
réduction des inégalités...
Dans
la politique qu’il mène depuis son
élection,
Emmanuel Macron n’a donné aucun signe qui marquerait un virage
vers la société écologique et
solidaire.
C’est
le contraire qui a été fait : acceptation
du CETA, recul
sur le nucléaire, mesures
antisociales...Pendant
ce temps, le réchauffement climatique se poursuit inexorablement.