Dans les années 1990, alors que les écologistes étaient à la tête de la Région Nord- Pas-de-Calais, quand nous proposions des mesures pour protéger
des espèces végétales et animales ou quand nous nous opposions à des projets incompatibles avec le respect de la biodiversité, nous avions droit à des remarques peu amènes
de la part de certains élus (la plupart de droite ou d’extrême droite) qui n’avaient rien compris aux conséquences qui résulteraient d’un appauvrissement de la biodiversité.
En 2007 un sommet sur la question eut lieu à Nagoya, au Japon ; 200 pays étaient représentés. Plus positif que celui de Copenhague sur le réchauffement
climatique (ce qui n'était pas difficile ) le sommet de Nagoya avait débouché sur un plan en 20 objectifs à l’horizon 2020.
Afin de ralentir la disparition des espèces, la politique de protection de zones terrestres et maritimes devait être amplifiée par la création de nouvelles
zones protégées et l’extension de certaines zones existantes.
Une mesure réclamée par les pays en développement devait voir le jour : il s’agissait d’un nouveau système de partage des bénéfices
réalisés par les industries pharmaceutiques qui exploitent les ressources végétales et animales, principalement dans les pays du Sud. Les États-Unis avaient refusé de signer cet accord qui ne réglerait pas le problème du déclin de la biodiversité mais constituait
une petite avancée.
On sait aujourd’hui ce que sont devenues ces intentions : l’état de la biodiversité a continué à se dégrader, entraînant la
disparition et la mise en danger de nombreuses espèces.
La biodiversité permet de nous nourrir, contribue à nous chauffer (grâce au bois, autrefois à la tourbe), à nous habiller, à nous abriter (bois,
chaume, torchis, brandes...), à nous soigner (herbes, infusions, mise au point de médicaments...). Elle rend à l'homme de multiples services. En effet elle intervient dans la régulation des
climats et dans la régulation des populations végétales et animales (chaîne alimentaire), elle joue un rôle de protection en stockant l'eau, ce qui limite les crues, en stoppant l'érosion
le long des berges. Elle assure l'épuration de l'eau en la filtrant, dans les milieux humides, ou en permettant le lagunage.
En assurant la pollinisation par des insectes (abeilles, papillons), elle intervient pour plus de 70% dans la production agricole (fruits, légumes). Enfin, elle nous apporte des
informations utiles sur l'état de l'environnement (le lichen par exemple nous informe sur la qualité de l'air).
Ces biens produits, ces services rendus, sont cependant limités. Pour avoir oublié les lois de la nature depuis deux siècles, l'homme s'est mis en danger.
La biodiversité s'est appauvrie et nous sommes arrivés à un point où l’urgence de remettre en cause les orientations économiques de notre société et nos modes de vie
apparaît de plus en plus nécessaire.
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