En se retrouvant seul devant l’immensité de la mer, en traversant une forêt pleine de mystères, en regardant le ciel étoilé une belle nuit d’été, l’homme sage avait compris que la Nature en savait plus que lui.
L’homme de la société industrielle avancée n’a pas accepté cette réalité. Il a voulu dominer la Nature, conquérir des territoires, imposer sa loi à des peuples qu’il appelait sauvages.
Il a cru pouvoir domestiquer les fleuves, il a pollué les océans, chassé les animaux de leur forêt, de leur prairie, anéanti la vie partout où il est passé.
L’homme émancipé vivra en osmose avec la Nature.
C'est par la dégradation des espaces naturels, la succession des pollutions touchant les rivières et les mers, l'air et les sols, les atteintes à la biodiversité, la multiplication de violentes tempêtes, d'ouragans et d'inondations, qu'on a pris conscience à la moitié du 20e siècle de la crise écologique. Celle-ci impose au plus vite une réconciliation de l'homme avec la nature.
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Réconcilier l'homme et la nature, ce n'est pas un retour vers le passé, c'est donner au futur la possibilité d'exister.
Quels rapports voulons-nous avoir avec la nature ? Pourquoi cette question est-elle essentielle ?
Parce que la civilisation occidentale (qui a réussi à faire évoluer favorablement les rapports humains en passant, étape après étape, de la domination la plus abjecte, l'esclavage, à l'idée de liberté et d'égalité entre les hommes et les femmes, certes imparfaitement appliquée jusqu'à ce jour), a eu un comportement irresponsable vis -à -vis de la Nature.
Celui-ci a consisté à modifier en profondeur la Nature, à détruire des espèces, ce qui a eu les conséquences que l'on connaît : dérèglement climatique, pollutions, appauvrissement de la biodiversité...
En ce qui concerne le comportement humain vis-à-vis des animaux, il s'est à la fois appuyé sur le principe de domination et sur une idée fausse pendant des siècles : celle de leur insensibilité à la douleur ; au nom de cette croyance, des actes de barbarie ont été accomplis.