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lundi 28 octobre 2024

où va le monde n°16

 

                                                         

                                                      Barbara W. H.

Chronique n° 16

        

                               Où va le monde ?


     Lorsque je  donnais des conférences sur l’écologie et sur les enjeux de la transition devant des publics variés : des étudiants, des personnes voulant créer leur entreprise et qui devaient dans ce cadre participer à un module sur la question, d’autres qui venaient pour s’informer, il arrivait qu'on me demande si mon regard sur l'avenir du monde est optimiste ou pessimiste. Je répondais : ─ J'essaie d'être lucide.    

  Je rappelais que l'état de la planète, tel qu'il se présente aujourd'hui n'incite pas à l'optimisme : le dérèglement climatique est en marche, l’appauvrissement de la biodiversité, l'avancée de la désertification, la pauvreté dans les pays du Sud et la malnutrition qui touche de plus en plus de gens, la permanence des conflits dans certaines zones, la montée de la précarité dans les pays riches, voilà des signes inquiétants. 

   Il faudrait être inconscient pour ignorer ces menaces. Ceux qui ne veulent pas entendre les mauvaises nouvelles afin de ne pas voir la tranquillité de leur quotidien perturbée sont des irresponsables. 

   Pourtant, je refuse la résignation et j’espère que nos maigres forces de fourmis pourront vaincre l'indifférence et la rapacité des pollueurs. C'est une forme d'optimisme.   Tout porte à penser que la jeune génération est prête à relever le défi. 

revolution n°16

 

                                                              

Barbara W.H.

    

Chronique n° 16





                       
Révolution  - deuxième partie

 



   Notre constitution vieille de soixante ans et faite sur mesure pour le général de Gaulle donne un pouvoir exorbitant au président. Un chef d’État moderne en aurait proposé une nouvelle.  

 Les droits de l’Homme qui ont longtemps été un symbole fort de la France sont mis à mal. La gestion de la question migratoire montre un manque flagrant d’humanité. 


Mais, dans le cadre de l’avenir de la planète, pour imaginer les chances de voir la société évoluer favorablement, on ne peut se contenter d’observer ce qui se passe en France. C’est le monde entier qui est concerné. La façon dont l’Europe traite les problèmes cruciaux, les  pays qui sont gouvernés par des dirigeants irresponsables, les régimes dictatoriaux où le peuple ne peut s’exprimer, voilà des signes qui montrent que les conditions ne sont pas réunies pour s’orienter dans des délais courts vers des politiques radicalement différentes, l'essentiel étant de prendre des mesures qui permettraient de limiter les dégâts de la planète.
L’ampleur des décisions à prendre pour aller vers une société soutenable et émancipatrice est telle qu’on peut penser que la seule solution possible est une révolution écologique, sociale et internationale.

Plus le dérèglement écologique s’aggravera, plus cette révolution risque d’être violente.


lundi 21 octobre 2024

revolution n°15

 


                                                                 

                                                   Barbara W. H.
 


Chronique n°15


               

Comme beaucoup d’autres, le mot révolution prête à confusion car il a plusieurs sens qui vont du mouvement d’un astre au renversement d’un régime par la force, en passant par une simple évolution ou une transformation (la révolution industrielle).


Cette multitude de sens a permis à l’ancien ministre E. Macron, alors candidat à l’élection présidentielle, de prendre ce mot pour titre d’un livre, sans risquer d’apparaître comme le nouveau Danton ou le Robespierre du 21e siècle.

Le mot révolutionnaire est plus clair : le révolutionnaire est celui « qui apporte des changements radicaux et soudains » lit-on dans le Robert.

Ces deux adjectifs sont importants : la radicalité s’oppose au réformisme, la soudaineté à l’évolution lente.

La Révolution éclate toujours pour mettre fin à un régime qu’une partie de la population juge insupportable à cause du manque de liberté, de la corruption des dirigeants, de la misère du peuple. C’est ce qui s’est produit à Cuba au milieu du 20e siècle. Un mouvement est né pour chasser du pouvoir le dictateur Batista. À sa tête, deux révolutionnaires indiscutables : Che Guevara et Fidel Castro.

Le premier connut un destin tragique. Exécuté en 1967 par l’armée bolivienne, il est aujourd’hui encore le symbole du révolutionnaire romantique. Des jeunes de tous les pays portent un tee-shirt orné de sa photo et ont accroché un poster du héros dans leur chambre. 

Le second n’a pas su éviter les dérives qu’on observe dans de nombreuses révolutions : le culte de la personnalité, la persécution des adversaires, les atteintes à la liberté d’expression…




lundi 14 octobre 2024

chronique Europe n° 14

 

                                                                   

    

                                                   Barbara W.H.

                               
Chronique n° 14



                               Un regard sur l'EUROPE


Très jeune, je me suis senti profondément européen pour des raisons culturelles. Michel-Ange, Montaigne, Cervantès, Dante, Bach, Chopin, Ravel, Renoir, Van Gogh, Baudelaire, Kundera, Galilée, Darwin, Pasteur... ont apporté leurs connaissances et enrichi nos pensées. 
 Beaucoup de familles comptent des gens venant de divers pays d’Europe, chacun d’eux ayant apporté une touche particulière qui se sent aujourd’hui dans la façon de vivre. 


En 1966, invité par de jeunes fédéralistes 
Allemands, j'ai eu à répondre à cette question :

- Comment voyez-vous l’Europe de demain ?

L'Europe des États – celle que voulait de Gaulle – ne me plaisait pas, cependant l'Europe fédérale me semblait prématurée. Je pensais que celle-ci était nécessaire, pour des raisons d'équilibre international (et je pense encore qu'elle s'imposera un jour car cela fait partie de l'évolution   du monde) mais je n'ignorais pas que les mentalités n'étaient pas prêtes à accepter un tel bouleversement.

Mon intervention consista donc à dire qu'il fallait préparer ce changement en rapprochant les peuples, en mettant en place des programmes permettant des échanges et des manifestations destinées à développer les rencontres autour de thèmes culturels et sportifs. Il fallait, disais-je, construire une Europe des citoyens, une Europe de la fraternité.

Cela a été fait plus tard avec la multiplication des jumelages de villes et les échanges proposés aux étudiants grâce au programme Erasmus.

Aujourd’hui l’Europe est en panne. L'extrême droite a fait une percée forte dans de nombreux pays : l'Italie,l'Autriche, la Finlande, la Hongrie, les Pays-Bas, la Belgique,  la France...

 Il faut se souvenir que le changement d’ère et la société nouvelle ne seront possibles que dans le cadre européen.

Celui-ci sera une étape importante, avant que dans un futur plus lointain, l'humanité décide d'unir toutes ses forces.

                                                    

lundi 7 octobre 2024

l'art pour tous


Barbara. W.H.


Chronique n° 13



L'art pour tous



Les spécialistes de l'art ont fait beaucoup de tort en se livrant à des commentaires savants qui ont fini par faire croire que le plaisir devant une œuvre de Van Gogh, Baudelaire ou Mozart demande une solide culture esthétique.


 «Quand viennent s’installer les estrades pompeuses de la culture, sauvez-vous vite : l’art a peu de chance d’être de ce côté. » On doit cette phrase à Jean Dubuffet.


   On sait que ceux qui fréquentent régulièrement les théâtres, qui assistent à des concerts de musique classique, ceux qui vont voir une exposition de peinture, font partie des classes moyennes ou aisées. Si le prix de certains spectacles peut expliquer ce fait, c’est aussi la conception actuelle de la culture qui est en cause.   En disséquant les textes littéraires jusqu’aux moindres détails, ainsi que les morceaux de musique et les tableaux, l’enseignement et les spécialistes enlèvent ce qui est essentiel : le plaisir de lire, d’écouter, de regarder.


  Vous êtes par exemple dans un musée et vous vous arrêtez devant un tableau de Vermeer, la vue de Delft. Même si vous n’êtes pas Proust, quelque chose se passe qu’il serait difficile d’expliquer. Vous restez un bon moment devant l’œuvre qui vous émeut et vous procure un instant de bonheur. Vous ne cherchez pas à vous remémorer tout ce qu’on a pu écrire sur la beauté, de Platon à Kant, en passant par Hegel et Baudelaire, vous pensez sans hésiter que ce tableau est beau.

  Rien ne sert de tout savoir sur un artiste si l’on ne fait pas appel à sa sensibilité et à son imagination.



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