Célestin Freinet (N°2)
L’école moderne est l’école de l'émancipation.
Freinet souhaite « des têtes bien faites et des mains expertes ». Il accorde une large place aux travaux manuels souvent délaissés dans les classes traditionnelles.
La discipline doit être rationnelle ; elle est l’émanation du travail organisé. Freinet répond ainsi à ses détracteurs qui l’accusent de concevoir une école anarchique.
L’école doit adapter ses locaux, ses outils pédagogiques et ses programmes aux outils de son époque. Cette réadaptation doit se faire en partant de la base. La révolution pédagogique doit tenir compte de la complexité sociale. Freinet précise qu’elle ne se fera pas dans la contrainte mais qu’il faudra convaincre non par des discours mais en démontrant par les faits les qualités de sa pédagogie.
Le dernier principe énoncé est clairement politique. Faisant le constat que depuis la féodalité l’école s’est adaptée à la société, il préconise un système éducatif préparant à un monde nouveau qui sera celui de l’émancipation.
Voyons maintenant comment fonctionne une école où l’on enseigne selon les principes de Freinet.
Alors que dans les écoles traditionnelles certains élèves sont en situation d’échec et s’ennuient, ceux qui sont dans des classes Freinet connaissent une ambiance différente. Ils sont stimulés par l’attitude de l’enseignant qui les encourage et leur confie des tâches qui sont à leur portée. La variété des activités permet à chacun d’exprimer son talent.
La leçon magistrale a disparu. L’apprentissage des notions de base se fait de manière naturelle. On apprend les règles du français en écrivant un texte libre, en envoyant des documents qu’on a écrits à la classe avec laquelle on correspond. On imprime à tour de rôle le journal scolaire. On dessine pour illustrer le texte qu’on vient d’écrire. À la campagne, on cultive des plantes dans le jardin de l’école, en ville les cultures se font dans des pots et des bacs.
Tous les élèves apprennent à être autonomes. Au début de la semaine, chacun a un plan de travail qu’il doit gérer. Il s’agit essentiellement de faire des exercices de calcul et de français à partir de fichiers auto-correctifs. D’autres travaux, les exposés par exemple, peuvent être faits en groupe. Mais afin de développer les qualités orales, les élèves présentent seuls ou à deux ce que Freinet appelle une conférence. L’enfant lit son texte, montre des documents. Ses camarades lui posent des questions. Si l’auteur ne peut répondre, des recherches ultérieures pourront être faites collectivement.
L’apprentissage de la citoyenneté se fait notamment par la gestion de la coopérative dont les responsables sont élus. Celle-ci est « une vraie société d’enfants, capable d’administrer la presque intégralité de la vie scolaire ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire