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dimanche 30 novembre 2025

 

                                      

                                              



                                  Le mois de Novembre 


Le  11 : Armistice 1918

J’étais le 11 novembre à Etaples, dans le Pas- de- Calais dans le cimetière où reposent  environ 11 100 soldats  morts entre 1914 et 1918. 
Sur un mur étaient inscrites les nationalités des victimes. Il y avait des Britanniques (8817), des Canadiens (1145), des Australiens, des Néo-Zélandais, des Sud Africains, des Indiens, des Belges et des Allemands.
 Les uns venus du monde entier pour sauver la liberté des Français, les autres obligés d’obéir.

L’histoire, de nos jours, ne peut se limiter au cadre étroit de la France. Elle doit traduire notre appartenance à la même planète.


Les migrants

 Ils  sont passés par milliers à Calais, venant de pays en guerre, fuyant la misère ou les persécutions. Leur rêve : atteindre l’Angleterre. Un objectif de plus en plus difficile à atteindre. 

Depuis des années, des associations ont fait le maximum pour les aider. Aujourd’hui les bénévoles n’en peuvent plus ; ils sont débordés par l’afflux des migrants : leur nombre a quadruplé depuis le début de l’année, ils sont près de 2000. Les incidents se multiplient, dernièrement une Ethiopienne de 16 ans a été tuée en traversant l’autoroute.
La réponse apportée par le gouvernement paraît dérisoire : cent policiers supplémentaires ont été annoncés.
C’est devant un problème aussi important que celui des migrations (dues aux contextes de la politique et de l'économie) que l’Europe pourrait montrer sa raison d’être et son efficacité.

jeudi 27 novembre 2025

figures n°11

 

                         Figures de l'école émancipatrice n°2

                                        

                                                   Barbara W. H


                    Condorcet (1741-1794) était membre de l’Académie des Sciences. Député faisant partie des Girondins, il a été chargé en 1792 de bâtir un projet pour l’école. Certains lui reprochent son utopisme. Il pensait en effet qu’instruire le peuple permettrait de parvenir au bonheur universel. Disons plutôt qu’il avait une vision optimiste de l’Homme.

Il faut lui reconnaître le mérite d’avoir pensé que l’instruction ne devait pas s’arrêter  au niveau de l’école primaire et qu’elle devait se poursuivre toute la vie. Il a ainsi lancé le concept d’éducation permanente.


 Ovide Decroly (1871-1932) est un médecin et pédagogue belge qui s’est d’abord intéressé aux enfants anormaux avant d’ouvrir une école ouverte aux enfants sans problème, l’école de l’Ermitage, dans les environs de Bruxelles.  Son enseignement s’appuie sur le principe  « l’école par la vie, pour la vie ». Il s’agit d’une méthode active basée  sur le centre d’intérêt. À partir d’un thème qui peut se rapporter à une saison, un événement, une visite faite par la classe, une question d’intérêt général telle que l’eau, tous les exercices de la semaine (la lecture, la rédaction, les problèmes, les sciences, le dessin…) se rapportent au thème  choisi.

L’enseignant propose des enquêtes, les élèves font leurs propres recherches ; les travaux peuvent également être faits en groupe. L’un des intérêts de cette méthode  est d’apprendre aux élèves à aborder les questions globalement, l’autre étant de les conduire vers l’autonomie.





jeudi 20 novembre 2025

Carmen

 


Une héroïne de roman, d’opéra et de cinéma  :


CARMEN



                                                        

   Carmen est un bel exemple du pouvoir de la création : la gitane rebelle  née de l’imagination de Prosper Mérimée est devenue grâce à l’opéra de Bizet une héroïne connue dans le monde entier. Les cantatrices lui ont donné une voix et un visage, puis le cinéma a amplifié le phénomène au point de rendre éternelle Carmen, la femme libre, séductrice et bohémienne que tout le monde aime.

   Prosper Mérimée (1803-1870) est connu pour avoir écrit de nombreuses nouvelles, par exemple Colomba qui raconte l’histoire d’une vendetta, mais aussi des essais historiques et des récits de voyages.

    L’histoire se passe en Andalousie. L’héroïne est une jeune gitane d’une grande beauté, une rebelle qui fréquente des contrebandiers. Le brigadier Don José chargé de la conduire en prison tombe sous le charme de la bohémienne. Il la laisse s’échapper, devient bandit par amour. Mais Carmen est une femme libre. Don José l’apprend à ses dépens. Fou de jalousie il finit par la tuer.

    Qui aurait pu imaginer que cette héroïne allait susciter un formidable engouement dans le monde entier, comparable à celui suscité par Esméralda, gitane elle aussi, née de l’imagination de Victor Hugo quelques années plus tôt, en 1831 !

  Une chose est certaine : c’est l’opéra de Georges Bizet, composé en 1875, qui a contribué à créer la légende de Carmen. Bizet n’a pu connaître le succès retentissant de son œuvre. Il est mort quelques mois plus tard, à l’âge de trente-sept ans.

   L’opéra de Bizet fascine tous ceux  qui l’ont vu et entendu. On ne se lasse pas des airs de Carmen. Certains ont été fredonnés par des millions de gens :

« L'amour est un oiseau rebelle

Que nul ne peut apprivoiser….

L'amour est enfant de bohème

Il n'a jamais, jamais, connu de loi

Si tu ne m'aimes pas, je t'aime

Et si je t'aime, prends garde à toi... »

 Une vingtaine de films ont été réalisés sur le thème de Carmen. Citons-en quelques-uns : le film muet de Cecil B. De Mille réalisé en 1915 qu’on a pu voir ces dernières années projeté avec un accompagnement musical de l’Orchestre National de Lille, Carmen Jones (réorchestré en jazz), film d’Otto Preminger avec Dorothy Dandridge et Harry Belafonte. Carmen, de Francesco Rosi avec Julia Migenes-Johnson, le film de Carlos Saura avec Laura del Sol. Et avec beaucoup d'autres...

jeudi 13 novembre 2025

figures n°10

 


                   Figures de l'école émancipatrice n° 1

                                         

                                                   Barbara W. H


   De l’Antiquité à nos jours, philosophes et pédagogues ont élaboré des  doctrines pédagogiques souvent adaptées  aux besoins et à l’esprit de leur époque. C’est ainsi que pour Platon l’éducation courante doit préparer les futurs guerriers et la discipline doit être ferme. Au Moyen-Âge, on met l’accent sur l’éducation physique importante pour les chevaliers et sur la doctrine chrétienne. 


   Il faut attendre la Renaissance pour voir apparaître des conceptions humanistes  avec Érasme (1467-1556) qui rêve de former des esprits éclairés et cultivés.

Rabelais (1483-1553) peut être considéré comme le premier partisan d’une école émancipatrice. Il préconise l’épanouissement des personnes, la liberté et le culte de la Nature.

Montaigne (1533-1592) fait des propositions intéressantes : il est contre les contraintes et l’enseignement livresque ; l’éducation doit contribuer à affirmer les personnalités. Malheureusement sa vision est aristocratique.


   Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) a conçu une pédagogie qui est un des éléments importants de son projet de société. Condamnant la société de son époque qu’il juge immorale, il  décrit  dans l’Émile une société idéale où « aucun homme n’a  une autorité naturelle sur son semblable. » Pour lui tous les hommes sont égaux et l’éducation doit être populaire. Émile reçoit « l’éducation de la nature », il n’est pas nécessaire qu’il devienne un savant ou un lettré, l’essentiel est le développement de son jugement.

  Si le programme de Rousseau est révolutionnaire  et mène à l’émancipation du garçon, il n’en est pas de même pour l’éducation de la fille que le philosophe  soumet à la domination de l’homme. 


   

jeudi 6 novembre 2025

la contemplation

 

                                                      

                                                      

                                              Barbara W.H.         

                                   

 

Un art de vivre : la contemplation


    Schopenhauer a écrit dans Le monde comme volonté et comme représentation, cette phrase :

 « Ainsi un seul et libre regard jeté sur la nature suffit-il pour rafraîchir, égayer et réconforter d’un seul coup celui que tourmentent les passions, les besoins, les soucis...» 

 

   Ce que dit Schopenhauer dans cette phrase nous concerne tous. Il nous rappelle que les passions - même si elles sont nécessaires - font souvent souffrir, qu’il en est de même pour le désir car dès que celui-ci est satisfait, de nouveaux besoins surgissent. Quant aux soucis, ils font partie de la vie quotidienne : soucis de santé, fins de mois difficiles, stress au travail, crainte du chômage, difficultés dans les relations humaines...

  Il existe une façon simple de trouver l’apaisement  et elle est à la portée de tous : il suffit de regarder ce qui est beau. 

   De nombreux poètes ont adopté cette démarche, en particulier ceux de la Renaissance.  Ils ont chanté le charme de la nature, invitant leurs lecteurs à profiter pleinement de l’instant présent. C’est seulement à partir du 19e siècle - avec le romantisme - quand ils se sont repliés sur eux-mêmes que les poètes ont exprimé leur tristesse, leur mal-être.

    Contempler un paysage, c'est se retirer momentanément du monde extérieur, c'est oublier nos propres problèmes, nos envies, c'est apprécier la beauté de la forêt qui est devant nous, c'est ouvrir les yeux, écouter le moindre bruit, sentir les parfums qui montent vers nous. Et accessoirement tenter plus tard de traduire sur le papier ce que nous avons ressenti. 

 

  Les musées abritent des tableaux, des sculptures et d’intéressantes traces du passé. La contemplation d'un tableau, par exemple une toile de Gauguin, procure un plaisir aussi fort que celui qu'on éprouve devant la nature. On apprécie la composition du tableau, le contraste des couleurs, la grâce des personnages. Le génie de l'artiste est de recréer la nature, d'immortaliser une scène en la transcendant.

  Les églises et les cathédrales sont des lieux de prières, ouverts à tous. Chacun peut y entrer, quelles que soient ses convictions, pour se soustraire quelques instants aux bruits de la ville. Ce sont des lieux où   le corps s'imprègne du silence intense qui l'entoure pareil à celui des forêts anciennes. 

  Dans cette ambiance calme, le visiteur apprécie la splendeur   de l’architecture, des tableaux et des statues.


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