Vacances, le mot de la semaine (81)

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   vacances

 Tout le monde s’accorde à dire que le principal intérêt des vacances est de changer d’horizon afin de rompre la monotonie de la vie quotidienne. Je constate avec tristesse que la majorité de ceux qui en auraient le plus besoin ne peuvent s'offrir ce plaisir.

Photographie

  Prendre une photo ou simplement en regarder une est devenu tellement habituel qu’on finit par oublier l’intérêt présenté par l’invention de la photographie.

Quel que soit le genre de photo, que le photographe soit un novice ou un artiste, une scène de la vie quotidienne, un grand évènement, les traits d’une personne, sont figés pour de nombreuses années sur le papier ou visibles sur un écran.

C’est ce qui permet aux familles d’aujourd’hui de connaître le visage des aïeux. Belle avancée démocratique car avant le 19e siècle, seuls les rois, les princes, les familles riches qui s’offraient les services d’un peintre, savaient à quoi ressemblaient leurs ancêtres.

 

  La photographie est aussi un moyen de communication incontournable pour comprendre l’actualité et un outil pédagogique indispensable pour illustrer les cours d’histoire, utile dans la plupart des matières.

 Elle complète le texte dans la recherche de la vérité. On peut regretter cependant que les techniques modernes permettent de travestir la réalité.

  Et puis, il y a ceux qui ne se contentent pas d’appuyer sur le déclencheur de l’appareil. Pour eux la photographie est un moyen d’expression artistique. J’ai proposé à l’un d’entre eux, Ramon Ciuret de Mulhouse, de contribuer pendant le mois d’août à la Rumeur du temps pour lui donner, à partir de quelques-unes de ses œuvres, un air de vacances. Ses photos, vous le constaterez, montrent la beauté des jours ordinaires.

Le loup et l'homme

Depuis des siècles le loup est victime d'une réputation injuste. L'acharnement des hommes à le poursuivre afin de l'abattre a failli conduire à la disparition de l'espèce.

Pourquoi cette attitude ? Pourquoi l'homme a-t-il domestiqué le chien avant d'en faire un compagnon fidèle alors qu'il n'a cessé d'exterminer le loup sauvage qui a tant de ressemblances avec le chien ? Deux réponses semblent évidentes. L'homme occidental a cru que la terre lui appartenait ; son envie de domination lui a fait oublier les règles de la nature et il a été incapable d'organiser la cohabitation entre ses activités d'éleveur, de chasseur, avec celles du loup ( et d'autres animaux dits nuisibles). Sa méconnaissance du comportement de cet animal dont l'organisation sociale peut, selon les spécialistes, être comparée à celle de la société humaine, a fait le reste,

Au cours des siècles, les fables, contes et légendes ont contribué à donner une image négative du loup.

Animal féroce, désagréable, pervers, selon le naturaliste Buffon, il est « hypocrite » dans la fable de La Fontaine Le loup devenu berger, il mange des êtres humains dans les contes.

Au 19e siècle, les persécutions s'intensifient : une loi du 3 août 1882 demande la destruction du loup  et l'année suivante plus d'un millier d'animaux sont tués.

Rares sont les auteurs qui donnent du loup une image positive. On peut citer Alfred de Vigny qui dans La mort du loup, après avoir décrit une scène de chasse au cours de laquelle le loup a été achevé à coups de couteaux, entame à la suite de cet acte une réflexion :

« Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d’Hommes,

Que j’ai honte de nous, débiles que nous sommes !

Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,

C’est vous qui le savez, sublimes animaux ! »

Au début du 20e siècle, Jack London exprime dans plusieurs ouvrages sa sympathie pour l'animal. De nos jours, l'intérêt pour le loup s'est développé, notamment grâce à l'action des associations environnementales telles que la FNE. Chez certains, on peut même parler de passion : c'est le cas de la pianiste Hélène Grimaud qui en dehors de la musique consacre une grande partie de sa vie aux loups ; on lui doit la réalisation du Wolf Conservation Center, aux USA,

En France, les défenseurs de la biodiversité restent mobilisés pour la préservation du loup car le plan national mis en place et autorisant dans certaines circonstances des « tirs de derniers recours » risque sous le poids du lobby des chasseurs de dériver dangereusement.

Documentaire-interview avec

d'Hélène  Grimaud (TV5 - le

Point) :

Hélène GRIMAUD

joue avec les loups

Il faut sauver l'Arctique

Je n'imagine pas que le magnifique ours blanc puisse disparaître en 2040

Les hommes ont-ils pris conscience du rôle essentiel que joue l’Arctique dans la régulation du climat, de son importance du point de vue de la biodiversité ? On peut en douter quand on constate qu'on n'a pas su éviter les dégradations subies depuis une trentaine d’années par la banquise (elle vient de perdre 30% de sa superficie), quand on sait les menaces qui pèsent sur cette région du globe où vivent de nombreuses espèces : baleines, phoques, ours polaires, oiseaux marins…

En effet cet écosystème superbe et fragile risque d’être détruit  à cause de l’avidité  de compagnies qui refusent de voir la réalité en face : la fin du pétrole est proche. Mais comme la demande des industriels  et des particuliers ne ralentit pas, les grands groupes pétroliers sont décidés à ignorer les précautions écologiques et à forer les hydrocarbures dans les conditions les plus dangereuses, en mer et dans des zones jusque-là préservées.

Et leur convoitise les pousse à exploiter les richesses de l'Arctique. Selon Greenpeace, 30% des réserves de gaz et 13% des réserves de pétrole non découvertes à ce jour y seraient renfermées.

«  Pour quelques gouttes de pétrole de plus… un crime impardonnable contre les générations à venir » écrit Greenpeace dans sa brochure Arctique l’innocence en danger.

Tous les citoyens du monde  sont appelés à agir pour protéger l’Arctique.

Ci-dessous, le lien pour en savoir plus sur cette campagne

Devenez défenseur de l’Arctique.

Boulogne prend des couleurs

Boulogne, ce mercredi 18 juillet. L’air est frais et le vent qui souffle par moments avec violence fait penser au vent de novembre qui a inspiré Emile Verhaeren. Malgré le temps maussade, il règne sur la vieille ville une ambiance joyeuse. Des groupes de touristes se pressent dans les ruelles et sur la place de la mairie qui a pris des airs de fête : depuis quelques semaines, Boulogne abrite une exposition du Centre Pompidou mobile consacrée aux chefs-d’œuvre de l’art contemporain et les services de la ville se sont inspirés des œuvres de Sonia Delaunay, Niki de Saint-Phalle, Fernand Léger…pour transformer la place en « terrain d’art ».  Une pelouse éphémère cache les pavés ; ici une grosse pomme évoque Mondrian, plus loin, les passants s’arrêtent devant une vache aux couleurs vives.

L’exposition mobile est placée sous le signe de la couleur. Les artistes du 20e siècle ont abandonné les contraintes que leurs prédécesseurs acceptaient. Ils ont utilisé les couleurs en toute liberté pour exprimer le mouvement, la vie. Ils ont cessé de représenter fidèlement la réalité pour la transfigurer, pour réinventer le monde. Cela a donné des œuvres d’une  beauté souvent surprenante.

En regardant ces tableaux, ces sculptures,  les gens échappent quelques instants à la réalité. ils oublient  les difficultés de la vie, le mauvais temps n‘a plus d'importance. L’art leur apporte un moment de bonheur. 

Anticiper, le mot de la semaine (80)

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion

 développée brièvement ( parfois de façon subjective). 

          Aujourd’hui,  le mot :   anticiper 

Les sportifs le savent, l'anticipation est une faculté indispensable pour vaincre. Elle leur permet, en prévoyant l'action de l'adversaire, de préparer la riposte. De la même façon, les grands joueurs d'échecs sont ceux qui ont la meilleure vision des coups à venir.

Dans la société, savoir anticiper est aussi une nécessité. Les drames sociaux auxquels de nombreux secteurs économiques sont confrontés actuellement sont dûs pour une part aux dérèglements de l'économie mondialisée et pour une autre à l'incapacité de certaines entreprises à se préparer aux bouleversements technologiques.

Dans le Nord/Pas-de-Calais qui fut longtemps une région d'activités traditionnelles (métallurgie, charbon, textile, pêche), les dernières décennies ont été difficiles. La plupart des personnes travaillant dans ces secteurs avaient peu de formation. Les entreprises n'ayant pas anticipé à temps les mutations, la reconversion des salariés s'est avérée compliquée et les zones de fort chômage sont encore nombreuses aujourd'hui.

La crise qui frappe en ce moment l'automobile révèle les mêmes carences. Certains constructeurs n'ont pas su s'adapter à temps au changement de comportement des clients, à la nécessité de mieux prendre en compte les exigences du développement soutenable, ils n'ont pas réorienté leur production vers des solutions écologiques. Ils en paient maintenant les conséquences.

Dans l'intérêt de la société, les facultés d'anticipation et d'innovation doivent être encouragées dès l'école.

Sur le vif (5) : Rencontres

Nous poursuivions notre découverte des villages du Causse de Sauveterre qui permettent de temps à autre de retrouver le Lot encore proche de sa source. 

C’était un dimanche après-midi et, en cette période où la météo est anormalement détraquée, il faisait une température digne de la  région, c’est-à-dire une trentaine de degrés à l’ombre.

Nous marchions d’un pas tranquille dans les ruelles où le macadam avait par endroits disparu, permettant à la nature de reprendre ses droits. Nous avancions entre les vieilles  maisons de pierre, aux toits couverts de lauze ; les escaliers, les balcons de fer forgé étaient fleuris. Le village était silencieux.

Puis nous nous sommes arrêtés pour admirer le paysage ; les Causses s’étendaient devant nous, c’était une symphonie verte, allant du vert le plus pâle au vert le plus sombre.

Un vieil homme est sorti de sa maison. Il s’est avancé jusqu’à nous et nous a dit quelques mots. Il a d’abord parlé du temps qu'il faisait.

— C’est très calme, ici, lui dis-je, voulant exprimer ainsi mon plaisir d’être au milieu de la nature, loin du bruit des villes.

Prit-il ma remarque pour un reproche ? Il s’évertua à me prouver que son village était bien vivant :

— La semaine dernière, il y avait ici ( il désignait du doigt un grand terrain devant nous) une centaine de personnes pour un grand tournoi de boules. Il y avait de l’animation !

La conversation se poursuivit quelques instants encore. Il nous souhaita bonne route.

Plus loin, nous rencontrâmes une vieille dame. Elle marchait allégrement sur le chemin pentu. Nous échangeâmes quelques mots. Elle avait sûrement eu une vie rude, comme toutes les fermières de sa génération. Nulle tristesse dans son regard, nulle lassitude, son visage était souriant et serein.

Si j’évoque aujourd’hui ces deux brèves rencontres, c’est parce que, dans le monde d’aujourd’hui où le passant et même le voisin sont souvent ignorés. de tels moments sont devenus rares. 

Rigueur, le mot de la semaine (79)

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   rigueur

Comme beaucoup de mots de la langue française, le nom rigueur souffre d’une ambiguïté due au fait qu’il a plusieurs sens. C’est ce qui explique que la plupart des politiques n’osent l’employer quand, pour faire face à une situation difficile comme celle que nous connaissons actuellement, il est nécessaire de gérer les budgets publics avec prudence, notamment en réduisant les dépenses, en gelant les salaires…

Dans son sens premier, le mot rigueur a une connotation négative. On l’emploie pour évoquer la sévérité d’une personne, la dureté extrême d’une action ( punition, répression…) L’utiliser pour parler de décisions politiques peut donc poser des problèmes.

Pourtant la rigueur est aussi une qualité indispensable : le scientifique, le médecin, le travailleur manuel ont besoin d’être rigoureux, c’est-à-dire précis, logiques, concentrés, pour effectuer un travail de recherche, examiner un malade ou installer une pièce de moteur.

Pour éviter l’ambiguïté du mot la seule solution possible pour un responsable politique est donc de faire de la pédagogie et d’expliquer son action en utilisant le langage de la vérité.

Sur le vif (scènes vues) 2

L'arc-en-ciel

Photos prises au plan d'eau de Booz, à La Canourgue (Lozère)

La journée avait été chaude et  l'orage menaçait.
Avant de disparaître derrière la montagne, le soleil éclairait les conifères longilignes qui surplombent la rivière. Une pluie fine se mit à tomber.
Au-dessus des monts une mince ligne courbe orangée perça le ciel, timide ébauche d'arc qui ne demande qu'à se développer.

Quelques instants plus tard, la courbe - où le rouge et le jaune dominaient - s'agrandit ; les deux extrémités de l'arc touchèrent bientôt  les grands arbres. Le ciel qui était si calme devint tourmenté et s'empourpra.

La nature qui, en quelques minutes, peut changer de visage nous offre ainsi de temps en temps d'étonnants  spectacles que la technique nous permet de fixer et que les mots essaieront de traduire .