Nous poursuivions notre découverte des villages du Causse de Sauveterre qui permettent de temps à autre de retrouver le Lot encore proche de sa source.
C’était un dimanche après-midi et, en cette période où la météo est anormalement détraquée, il faisait une température digne de la région, c’est-à-dire une trentaine de degrés à l’ombre.
Nous marchions d’un pas tranquille dans les ruelles où le macadam avait par endroits disparu, permettant à la nature de reprendre ses droits. Nous avancions entre les vieilles maisons de pierre, aux toits couverts de lauze ; les escaliers, les balcons de fer forgé étaient fleuris. Le village était silencieux.
Puis nous nous sommes arrêtés pour admirer le paysage ; les Causses s’étendaient devant nous, c’était une symphonie verte, allant du vert le plus pâle au vert le plus sombre.
Un vieil homme est sorti de sa maison. Il s’est avancé jusqu’à nous et nous a dit quelques mots. Il a d’abord parlé du temps qu'il faisait.
— C’est très calme, ici, lui dis-je, voulant exprimer ainsi mon plaisir d’être au milieu de la nature, loin du bruit des villes.
Prit-il ma remarque pour un reproche ? Il s’évertua à me prouver que son village était bien vivant :
— La semaine dernière, il y avait ici ( il désignait du doigt un grand terrain devant nous) une centaine de personnes pour un grand tournoi de boules. Il y avait de l’animation !
La conversation se poursuivit quelques instants encore. Il nous souhaita bonne route.
Plus loin, nous rencontrâmes une vieille dame. Elle marchait allégrement sur le chemin pentu. Nous échangeâmes quelques mots. Elle avait sûrement eu une vie rude, comme toutes les fermières de sa génération. Nulle tristesse dans son regard, nulle lassitude, son visage était souriant et serein.
Si j’évoque aujourd’hui ces deux brèves rencontres, c’est parce que, dans le monde d’aujourd’hui où le passant et même le voisin sont souvent ignorés. de tels moments sont devenus rares.
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