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lundi 25 mars 2013

Les minorités ( première partie)




Le fait minoritaire peut être vu sous différents angles. Je limiterai aujourd'hui la réflexion à deux aspects : les minorités du point de vue des libertés et de la démocratie, les minorités "actives" et l'innovation sociale.

Qu'il s'agisse du premier ou du deuxième sens, j'ai toujours éprouvé de l'empathie pour les minoritaires, ceux qui sont privés de la liberté de penser, de pratiquer leur religion, de parler la langue de leur région et les autres, ceux qui avancent à contre-courant de la pensée dominante pour faire germer des idées nouvelles.

Dès l'école primaire, les souffrances endurées par les minorités m'ont révolté. C'est ainsi que le récit des persécutions subies sous Louis XIV par les communautés protestantes - lors des dragonnades – m'horrifiait ; la suppression de l'édit de Nantes qui conduisit, en 1685, à l'exil en Hollande ou en Suisse un grand nombre d'entre eux m'était apparu comme un acte ignoble d'intolérance.

Aujourd'hui encore, dans de nombreux pays, les brimades subies par des gens en raison de leur appartenance à une religion minoritaire perdurent. Cela démontre que la croyance religieuse qui devrait se limiter à la sphère privée et être garantie pour tous dans tous les pays est dans la réalité un fait social qui peut être instrumentalisé par des chefs d'état totalitaires ou par des hiérarchies religieuses essayant d'imposer à tous leur vision des choses.

Par ailleurs, dans une démocratie où nul ne devrait être inquiété en raison de ses opinions politiques et philosophiques, l'existence de réseaux extrémistes constitue un danger pour les droits de l'homme : ces réseaux ne cessent d'exprimer leur haine envers ceux qui pratiquent une autre religion que la leur.

D'autres minorités existent, traitées durement dans certains pays : minorités ethniques telles que les Kurdes de Turquie et d'Irak, les Indiens des Etats-Unis, minorités victimes de discrimination à cause de leurs orientations sexuelles...

Sur un autre plan, dans une démocratie comme la France, le sort des minorités politiques n'est pas enviable : en effet le poids qu'elles représentent dans l'électorat est fortement réduit en raison d'un système bipolaire qui amplifie les résultats des grands partis. Il s'agit là d'une injustice : seule la proportionnelle intégrale peut exprimer la réalité de diversité des opinions des citoyens.

Enfin j'évoquerai une autre forme de minorité, celle qui regroupe en France ( d'autres pays sont plus évolués) les végétariens. Certes leur cas paraît moins insoutenable que celui des minorités évoquées plus haut. Il n'en reste pas moins que les personnes qui ont fait ce choix pour des raisons éthiques, écologiques ou personnelles, sont trop souvent l'objet de moqueries et voient leurs idées contrariées dans la vie de tous les jours : en de nombreux lieux ( cantines, réunions de travail...), la liberté de manger selon leurs convictions n'existe pas.

En ce qui concerne le respect des minorités, beaucoup de progrès restent donc à faire.

(À suivre)

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