Le mois de mars s'achève
et avec lui le mois des mots, organisé pour mettre en valeur la
langue française et notre littérature.
PARLER
Si la plupart des œuvres
littéraires sont faites pour être lues, certaines ont vocation à
être déclamées.
Dans l'Antiquité, il y
avait un débat entre la valeur de l'oral et celle de l'écrit,
certains préférant la pensée vivante exprimée oralement. Et l'on
sait que Socrate n'a pas écrit la moindre ligne.
Bossuet,
considéré comme l'un des meilleurs orateurs de tous les temps, considérait que ses sermons et ses oraisons funèbres n'étaient pas
de la littérature. La plupart de ceux-ci n'étaient pas rédigés ;
il se servait des quelques notes qu'il avait prises avant de parler
et comptait beaucoup sur l'improvisation pour fournir un discours
susceptible de captiver ses auditeurs.
Cette
méthode est encore utilisée par les orateurs modernes.
Quant
à la pièce de théâtre, elle est faite pour être jouée :
ce sont les comédiens et le metteur en scène qui font vivre le
texte.
Enfin,
en ce qui concerne la poésie, certains pensent qu'il n'est pas
souhaitable qu'elle soit déclamée, qu'il faut l'apprécier avec
les yeux. En effet, on sait qu'un bon comédien peut embellir un
texte banal.
LIRE
Lire pose un
problème cornélien : soit vous voulez connaître les auteurs le
mieux possible et vous lisez toutes leurs œuvres ; vous passez
alors à côté de chefs d’œuvre que vous n’aurez pas le temps
de lire ; soit vous lisez peu d’ouvrages de nombreux auteurs
représentant les cultures les plus variées et vous ne connaîtrez
jamais profondément l’un d’eux.
On constate
aussi que les goûts littéraires changent selon les périodes de la
vie, ce qui permet au fil du temps de se plonger dans des univers
différents.
ÉCRIRE
Que
l'on fasse partie du commun des mortels ou qu'on soit un auteur
renommé, on a l'obligation de respecter ceux qui vont vous lire,
c'est-à-dire d'écrire clairement, en respectant les règles de la
langue.
J'entendais
la semaine dernière Christine Angot - venue présenter à la
télévision son dernier ouvrage – justifier, au nom du talent et
de l'inventivité disait-elle, de grossières fautes de français.
La
qualité d'un écrivain ne peut être dans le massacre d'une langue,
elle est dans l'originalité des idées ou des situations présentées,
dans la sincérité, dans la recherche du mot juste, dans l'effet de
surprise créé par une tournure...et dans le plaisir que son style
procure au lecteur.