Voici aujourd'hui le dernier volet de la série de billets sur les anonymes. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce thème, mais il faut savoir s'arrêter !
En
ce mois de mars consacré aux mots, penchons-nous sur les auteurs
qui ont rendu hommage aux « gens ordinaires », ceux qui
vivent sans faire parler d'eux, qui travaillent dans des conditions
plus ou moins difficiles, à ces mères, ces pères, qui
accomplissent leur tâche de parents avec amour, à ces jeunes gens
qui sont morts dans les tranchées il y a juste cent ans, à ces
résistants anonymes qui se sont battus pour que notre pays
redevienne libre. Tous ces anonymes qui, avec leurs qualités et
leurs défauts, font preuve d' humanité.
De
nombreux romanciers et poètes ont évoqué ces héros du quotidien :
dans Germinal, Zola a dépeint la vie dure des mineurs ;
Victor Hugo a décrit la pauvreté dans ses romans et ses poèmes.
Oceano nox est un hommage au métier de marin. Avec eux je pourrais
citer Jean Richepin, Guillevic, Prévert, Neruda et bien d'autres encore...
Certains chanteurs ont eux aussi été inspirés par la vie des gens du peuple.
Pierre
Bachelet, homme du Nord, a connu les corons et les mineurs qui
abîmaient leurs poumons dans la poussière du charbon. Dans la
chanson Les corons, il évoque la silicose et les accidents dûs aux
coups de grisou.
Bernard
Lavilliers a chanté le travail des ouvriers des aciéries. Dans les
Mains d'or , il manifeste sa solidarité avec ces travailleurs
« aux mains
d'or ».
Et
puis il y a Brassens qui, dans de nombreuses chansons a parlé des gens modestes :
Pauvre
Martin, par exemple creusait la terre : " avec,
à l'âme, un grand courage, / Il s'en allait trimer aux champs ! "
Et l'on pense aussi à la
vieille épouse de Bonhomme « pauvre
vieille de
somme »
qui
dans le vent froid
d'hiver
« va
ramasser du bois mort / Pour chauffer Bonhomme. »
Quant
à la Chanson pour l'auvergnat, elle met en lumière la fraternité
de trois personnages ne possédant pas grand-chose ( l'Auvergnat,
l'hôtesse, l'étranger). Mais ils compatissent au malheur de celui qui n'a rien en
offrant, l'un, un peu de bois, l'autre un morceau de pain et le troisième
un sourire, alors que «
tous les gens bien intentionnés (lui) avaient fermé la porte au
nez. »
Une chanson qui parle de gens ordinaires et dépeint au passage les travers d'une certaine partie de la société qui, un demi-siècle plus tard, a peu changé.
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