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mardi 21 avril 2015

Carnet de bord. Bateaux : le rêve, la tragédie

Le Carnet de Bord livre chaque semaine des réflexions sur notre époque, inspirées par mes activités, mes loisirs, mes sorties et l'actualité. Ces libres cheminements ont pour but  de faire entendre « la rumeur du temps présent ».


Ces derniers jours, sur mon carnet de bord, j’ai noté : 
- 18 avril : départ de l’Hermione vers les Etats-Unis.
- dimanche 20 : Immigration ; drame en mer, des centaines de morts.

BATEAUX : le rêve, la tragédie

Deux bateaux ont fait l’actualité ces jours-ci. Le premier se nomme Hermione et appartient à l’histoire, le second est un chalutier transportant des gens qui voulaient fuir leur pays. Il nous rappelle que la misère et la  guerre tuent sans cesse.

L’Hermione
Les bateaux anciens font rêver beaucoup de gens. Il suffit qu’un trois-mâts tel que le Belem fasse escale dans un port pour que des milliers de visiteurs se pressent pour l’admirer.
On aime les vieux bateaux non seulement pour leur beauté mais pour ce qu’ils représentent : l’aventure, le goût de la découverte. 
Quand on évoque le nom de Christophe Colomb on y associe systématiquement les trois bateaux qui ont fait la traversée vers l’Amérique : la Santa-Maria, la Niña et la Pinta.
Après des années de travail pour construire une réplique de l’Hermione, la frégate sur laquelle La Fayette avait embarqué en 1780 pour aller soutenir les insurgés américains qui luttaient pour obtenir l’indépendance de leur pays, le bateau a entrepris le 18 avril le long voyage  de près de quatre mois qui le mènera à New York au début de juillet.
Ce voyage historique est avant tout un symbole de la lutte pour la liberté des peuples qui est sans doute la plus belle des aventures.
C’est le message qu’il nous envoie.

La tragédie
Dans la nuit de samedi à dimanche,  un chalutier transportant des centaines de passagers ( des personnes cherchant à quitter leur pays pour échapper à leur triste sort) s’échouait au large de la Libye. Ce matin, on estimait le nombre de noyés à environ 800.
Ce drame n’est pas le premier dans cette zone : en 2014, plus de 3 000 personnes sont mortes dans les mêmes circonstances.
Pendant plusieurs années, c’est l’Italie qui a géré seule cette situation. L’Union Européenne ne mettant pas les moyens nécessaires pour prendre en charge la question des réfugiés politiques, écologiques et économiques, l’Italie avait mis en place l’opération Mare Nostrum.
Celle-ci a permis de secourir  113 000  migrants. Grâce à elle, environ 500 passeurs ont pu être arrêtés.
Jusqu’à présent, ce problème humanitaire n’a pas eu de réponse satisfaisante. En de nombreux endroits, on entend plutôt des réactions négatives ( près de chez nous, on connaît bien le mépris de certains vis-à-vis des immigrés de Calais).
Pourtant, comme le rappelle l’AEDH (Association Européenne de Défense des Droits de l’Homme) « l’augmentation du nombre de migrants est essentiellement due à la situation internationale et en particulier à l’aggravation des crises dans les pays d’origine et de transit tels que l’Irak, l’Erythrée, la Libye, la Palestine ou encore la Syrie ».

La nouvelle mission Triton, opération de surveillance des frontières européennes, est jugée par les experts « absolument insuffisante pour faire face au phénomène ». 
La prochaine réunion européenne qui se tiendra jeudi prendra-t-elle des décisions qui soient à la hauteur des enjeux ?
On aimerait le croire mais rien n’est moins sûr.

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