Plage d'Hardelot (62) |
PLAGES
ET TENUES DE BAIN
L’été
est une saison à part. Pour Christophe Granger, c’est la saison
des apparences. Tel est le titre de son dernier livre dont le
sous-titre est Naissance
des corps d’été.
Juillet
et août sont avant tout les mois des vacances pour
les écoliers et les étudiants ; c’est aussi la période où
la plupart des gens qui travaillent prennent leurs congés. Ceux-ci
sont vécus comme une libération puisqu'il n'y a plus d'horaires à respecter, de contraintes liées au travail. Il y a un relâchement dans la façon de
s’habiller et pour certains un relâchement des mœurs. Dans les films, l'été est la saison des amours passagères : c'est le thème d'Un moment d'égarement de Claude Berri, Elle est terrible de Luciano Salce, L'année des méduses de Christopher Frank...
Dans
son livre, Christophe Granger s’intéresse surtout à l’exposition
estivale des corps. Celle-ci a évolué au cours des siècles en fonction
de la morale et des règles
sociales de
l’époque. Il
fut un temps où l’appartenance à la bourgeoisie exigeait d’avoir
un teint pâle ; le bronzage était réservé à ceux qui travaillaient en
plein air. Au début du 20e
siècle, les
femmes et les hommes qui allaient à la mer devaient couvrir presque
tout leur corps. Il fallut attendre les années 1950 pour voir
apparaître sur les plages le bikini (qui existait déjà dans
l’Antiquité), puis la surface de tissu des
maillots de bain diminua
peu à peu.
Certains, depuis le 18e
siècle, préconisaient la nudité au nom du retour à la nature. Ils pratiquaient le naturisme dans des endroits retirés et par
la suite dans des lieux autorisés.
À
la
plage, si les règles de la bourgeoisie ancienne ont disparu, les
clivages sociaux existent toujours. Certes, les réactions de classe sont moins brutales qu'à l'époque des premiers congés payés où des riches quittaient les plages fréquentées par des ouvriers, mais aujourd'hui la réputation de certaines
stations balnéaires et les prix qui y sont pratiqués ne permettent toujours pas la mixité sociale.
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