Célestin FREINET vers 1930 et quelques élèves imprimant un texte. Sa pédagogie n'a jamais été préconisée par les instructions officielles. * |
Les
anciennes méthodes utilisées par l'enseignement français dans la
première partie du 20e siècle ont toujours leurs nostalgiques.
Certes,
l'école de Jules Ferry a permis de sortir les jeunes Français de
l'illettrisme parce qu'elle était obligatoire et gratuite. Est-elle
parvenue à donner les mêmes chances à tous les élèves qui l'ont
fréquentée depuis plus d'un siècle ? Hélas, non, car
quelques exemples de réussites d'enfants issus de familles modestes
accédant à des postes prestigieux ne constituent pas une règle.
Pourtant,
à l'heure où l'école traverse depuis quatre décennies une période
de doute et suscite des interrogations, certains continuent de
prétendre qu'il suffirait de retrouver « l'esprit
républicain » des premiers temps de l'école laïque pour que
tous les problèmes soient réglés.
Cette
école du passé produisait moins d'exclusions que celle
d'aujourd'hui. Le mérite n'en revient pas aux méthodes d'autrefois,
axées sur le par-cœur et la répétition, il provient du fait que
la société était alors différente : l'école primaire avait
pour but de mener le plus grand nombre d'élèves au certificat
d'études, une petite minorité (10% pour ceux de ma génération)
allait au collège puis au lycée. Cet objectif modeste a conduit à
maintenir pendant un siècle les clivages sociaux.
D'une
manière générale, le niveau de formation des jeunes était faible.
Dans une région comme la mienne – les Hauts–de-France - cela ne
posait pas trop de problèmes ; on pouvait travailler en mer, à
la mine ou à l'usine sans diplômes. Mais lorsque la société a
évolué, c'est ce manque de formation qui a handicapé la région,
c'est ce qui a rendu sa reconversion si difficile.
Dans
la société d'aujourd'hui (et plus encore dans celle de demain) le
besoin de connaissances ne cesse de grandir, les compétences
permettant de s'adapter en permanence aux évolutions, aux
technologies nouvelles, sont devenues indispensables.
L'importance
de l'éducation n'a jamais été aussi forte. L'école a donc un rôle
capital à jouer. (Rappelons cependant qu'elle ne porte pas seule le
poids de l'éducation : les parents, les associations, les
collectivités locales, les médias, sont aussi concernés).
Qu'attend-on de l'école du 21e siècle ?
Pour
répondre à cette question, il faut d'abord distinguer les
différents niveaux d'enseignement :
- L'école maternelle et l'école élémentaire ont un rôle essentiel dans le parcours des élèves. Elles doivent réduire les inégalités liées au milieu social. Elles sont des lieux où chaque élève doit s'épanouir, où on lui donne les outils de base qui lui permettront de communiquer, de comprendre le monde qui l'entoure, d'acquérir l'esprit de curiosité qui conduit à la démarche scientifique, qui donne l'envie de se cultiver, où il devient de plus en plus autonome.
- Ces objectifs se prolongent au collège où l'on devrait développer l'esprit critique et le goût d'entreprendre. Le collège puis le lycée doivent donner une solide base de connaissances générales qui permettront aux jeunes de s'adapter aux évolutions de la société et de passer ainsi plus facilement d'un métier à un autre.
L'école
est aussi le lieu qui prépare le futur citoyen. Actuellement
celui-ci est conditionné par la société industrielle avancée. Les
publicitaires, la plupart des médias et des politiques manipulent
les esprits. Cette manipulation affaiblit les libertés
individuelles. Aujourd'hui, des lobbies, de grandes entreprises
réussissent à influencer l'école, par exemple en fournissant des documents
forcément orientés (c'est le cas d' EDF faisant la promotion du
nucléaire).
Le
rôle de l'école est de développer l'esprit critique des élèves.
Les cours de morale, d'histoire, de sciences... pourraient contribuer à former
des esprits libres sensibilisés à la nécessité de se comporter de manière éthique.
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