L'émeu, une des nombreuses espèces en danger |
Le
dernier rapport du WWF Planète
vivante consacré aux
vertébrés sauvages montre une altération croissante de la
biodiversité ( baisse de 60% entre 1970 et 2014). Mais celle-ci ne
concerne pas seulement les animaux dits emblématiques ( tigre, girafe,
rhinocéros, lémuriens...) elle touche de nombreuses espèces parmi
les oiseaux, les insectes, les invertébrés...ainsi que des
végétaux.
L'appauvrissement
de la biodiversité est l'un des faits marquants du désordre écologique. Malgré la communication menée par les associations et
les spécialistes de la biologie depuis une dizaine d'années, la
gravité de la situation reste assez mal perçue par une
majorité de personnes. Dans les milieux politiques notamment, les
signaux d'alarme lancés pour attirer l'attention sur la disparition
ou la mise en danger de nombreuses espèces ont été trop souvent tournés en dérision ou jugés secondaires.
- L'emploi d'abord ! disaient nos gouvernants.
Ils n'ont pas réussi à réduire le chômage et ils ont laissé s'appauvrir la Nature.
Ils n'ont pas compris l'importance de la biodiversité. Prenons le cas des abeilles.
- L'emploi d'abord ! disaient nos gouvernants.
Ils n'ont pas réussi à réduire le chômage et ils ont laissé s'appauvrir la Nature.
Ils n'ont pas compris l'importance de la biodiversité. Prenons le cas des abeilles.
En
2007, le taux de ruches abandonnées ou quasiment
désertées s'élevait de 70 à 80 % dans les régions les
plus touchées. Bien que les raisons de ce problème restent mal
définies (le rôle des pesticides et des insecticides, le
parasitisme, la contamination par des toxiques et les OGM, sont
fréquemment évoqués) on est certain que cette situation est liée
à la crise environnementale.
Cette
crise est grave. En effet, un tiers des végétaux a besoin
des insectes pollinisateurs pour produire les fruits.
Les pommiers, les avocatiers, les cerisiers, les oignons, les
concombres, le coton, l'arachide, le melon, par exemple,
dépendent à 90 %, voire à 100 % des abeilles. A l'
échelle des USA, les services rendus par les abeilles étaient
estimés en 2009 à environ quinze milliards de dollars par an.
La
défense de la biodiversité est donc loin d'être une cause futile
réservée à quelques poètes amoureux de petites fleurs et de
gentilles bestioles. Elle engage l'avenir de l' humanité, car
la production de ressources alimentaires, de médicaments, de
matériaux dépend d'elle. De même que les services écologiques
tels que le stockage du carbone ou la régulation des bassins
hydriques.
Mais
au-delà des aspects écologiques et économiques, il y a aussi
l'aspect moral.
Préserver la biodiversité demande une autre relation avec la nature ; cela implique d'abord de respecter le vivant. Les espèces disparues et celles qui sont en danger d'extinction sont les victimes d'actions humaines : la chasse pratiquée pour des motifs égoïstes ou mercantiles, l'urbanisation intensive, la suppression des forêts, l'assèchement des marais, la pollution des cours d'eau et des terres...
Le
changement nécessaire doit être basé sur un ménagement* des
territoires et de nouveaux modes de production et de
commercialisation. En ce qui concerne l'agriculture, elle doit
se tourner vers les procédés naturels afin de stopper le phénomène
destructeur en cours.
*
ménagement : procédé qui a pour but de ménager quelqu'un ou
quelque chose
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