Ce lundi, Jean-Louis Etienne a quitté le Spitzberg
en rozière ─ ballon mixte contenant de l'hélium
et de l'air chaud ─ pour effectuer le survol du Pôle
Nord, une traversée de 3500 km qui le conduira
en Alaska.
Il s'agit d'une mission scientifique effectuée dans
le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
Plusieurs mesures seront faites concernant la
quantité de dioxyde de carbone, le champ magnétique,
les particules en suspension, l'ozone troposphérique
ou " mauvais ozone" qui résulte de la pollution
près de la surface de la terre.
Cette mission scientifique est importante car elle
permettra de mieux connaître l'état écologique de
la planète. Et on ne peut que souhaiter son succès.
On peut regretter cependant qu'une telle expédition
apparaisse aussi comme une action publicitaire, le
nom d'un assureur s'affichant en grosses lettres sur
le ballon de Jean-Louis Etienne. Parmi les partenaires
on retrouve également le CEA, bien connu pour son
engagement dans le nucléaire.
L'appui apporté à de telles missions par les sponsors
est gênant pour deux raisons. Il peut d'abord jeter un
discrédit sur celles-ci. On se souvient de l'expédition
avortée de Jean-Louis Etienne, il y a deux ans : son
dirigeable ( abîmé par une tempête) avait été financé
par l'affrêteur impliqué dans le naufrage du pétrolier
Erika qui avait causé la pollution de 400km de côtes
et la mort de 150 000 oiseaux mazoutés.
Ce parrainage avait fait bondir les écologistes !
La deuxième raison est que, pour garantir son
indépendance, toute mission scientifique devrait
s'affranchir de tout lien commercial ou financier.
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