Rechercher dans ce blog

lundi 31 octobre 2011

QUAND LE TRAVAIL TUE...


La trempe de l'acier ( le Tour de France par deux enfants)
Les jeunes qui, en mai 1968, répétaient qu’ils ne voulaient par perdre leur vie à la gagner soulevaient un problème réel. Quatre décennies plus tard, leurs petits-enfants pourraient leur reprocher de s’être trop vite résignés et de ne pas avoir changé les choses : le travail, en effet, continue de faire des victimes partout dans le monde.
L’Organisation Internationale du Travail a publié à ce sujet des chiffres édifiants. En 2009  2,3 millions de personnes sont décédées à cause de leur travail, 360 000 dans des accidents et les autres à la suite de maladies professionnelles incurables.

Avant l’industrialisation, certains métiers étaient déjà réputés dangereux. C’était vrai  notamment pour les métiers du bâtiment, pour les marins passant par-dessus bord ou dont les bateaux sombraient  dans la tempête. Pour ces deux métiers, les risques sont encore grands de nos jours. Dans un rapport de l’HASSMAR ( haute autorité pour la sécurité maritime), on peut lire que « plus de 4 000 marins sénégalais  ont péri en mer ces dix dernières années. »
Le 19e siècle a vu se développer les maladies liées à l’empoisonnement  causé par la présence et  la manipulation de métaux lourds  : plomb, phosphore, mercure…
Le 20e siècle a vu surgir les maladies dues aux poussières. On pense d’abord à l’amiante dont la dangerosité fut connue dès 1906. On continua pourtant de l’utiliser en France jusqu’à la fin de 1996. On estime à 100 000 le nombre de personnes qui seront décédées à l’horizon 2025  à cause de l’amiante.
Quant à la silicose, provoquée par les poussières de silice cristalline, elle continue de toucher des milliers de personnes dans le monde. Le métier de mineur reste l’un des plus exposés : en dehors de cette maladie, des mineurs continuent d’être victimes d’éboulements ou d’explosions. L’an dernier, plus de 2400 mineurs ont ainsi péri en Chine.
La situation s’améliore-t-elle au 21e siècle ?
Celui-ci a débuté par de multiples catastrophes : en France, on peut citer l’explosion de l’usine AZF de Toulouse en septembre2001, et la plus récente au Japon, à Fukushima. Les conséquences précises pour les employés des centrales incriminées et pour la population ne sont pas encore connues à ce jour.
Et l’on voit aussi croître  un profond malaise des salariés dû à un management déshumanisé, à une exigence de rendement qui va au-delà du supportable. Dans l’enseignement, dans les télécommunications, dans les usines, on assiste à une augmentation du stress et des dépressions ; parfois le drame survient : certains, qui n’en peuvent plus, décident d’en finir avec la vie.
Triste monde où l'on voit des hommes et des femmes entrer dans le monde du travail pour y mourir !

vendredi 28 octobre 2011

Sobriété, le mot de la semaine (52)


Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   sobriété



Pour comprendre la crise de l’euro (qu’on nous annonce — un peu trop rapidement — sauvé) et la question de la dette publique, il ne faut pas s’en remettre aux économistes car il s'agit avant tout d'une crise de civilisation.
Si l’endettement des pays n’est pas une nouveauté, la cause en est bien une. Autrefois, l’endettement était dû aux guerres, très coûteuses, ou à des troubles profonds comme la Révolution française.
La révolution industrielle au 19e siècle puis la mondialisation au siècle suivant, ont modifié les comportements des gens et des états.
Quand la France était encore un pays rural, les paysans qui constituaient la majorité de la population vivaient sobrement, se nourrissaient à partir de leur propre production et avaient peu de besoins. C’était alors une civilisation de l’économie ( dans le sens qui a donné le verbe économiser.) On dépensait selon ce qu’on gagnait et la publicité n’avait pas encore le pouvoir de créer de faux besoins.
Dans la deuxième moitié du 20e siècle, on a cru connaître l’opulence. Les habitudes ancestrales (économiser le pain, réparer les objets, raccommoder les habits…) ont été oubliées.
Poussés par l’envahissement de la publicité, les gens se sont mis à acheter au-delà de leurs moyens en ayant recours à des prêts.
Nous sommes alors entrés dans la civilisation du gaspillage, du jetable, du gadget, de l’objet qu’il faut sans cesse renouveler pour être dans le vent.
Pour se sortir de ce cercle infernal, il est temps de réapprendre la sobriété.  




mercredi 26 octobre 2011

Biodiversité et collectivités locales


Du sentier on aperçoit la masse blanche du château


L'EXEMPLE DE CONDETTE (62)

Stopper l’appauvrissement de la biodiversité est une des priorités du combat écologique qui s’impose à nous.
J’ai eu l’occasion, dans de précédents billets, de parler des causes et des conséquences de ce problème ainsi que des solutions mises en œuvre pour inverser la tendance. 
De nombreux acteurs sont mobilisés pour améliorer la situation. Je voudrais aujourd’hui  évoquer le rôle des collectivités locales et en particulier celui des communes.
Certaines d’entre elles ont compris que leur développement ne passait pas forcément par une extension urbaine qui réduit les espaces agricoles et détruit les espaces naturels, mais au contraire, elles ont choisi de privilégier la qualité de vie de leurs habitants en protégeant des espaces menacés et en les requalifiant afin qu’ils retrouvent une biodiversité plus riche.
Tel est le cas de Condette, une petite commune du Boulonnais ( 2700 habitants) qui avait sur son territoire, à proximité d’un château en mauvais état, un marais  abritant des plantes classées, appelé Lac des Miroirs. Celui-ci avait dans le passé accueilli un bar, des jeux pour les enfants, un espace réservé aux pédalos. Une route menant à la station voisine d’Hardelot traversait le site.
Alors que le Département décidait de restaurer le château et d’en faire le Centre Culturel de l’Entente Cordiale (qui vient d’abriter une passionnante exposition sur Charles Dickens), la commune a entrepris de restaurer le marais pour en faire une réserve naturelle qui est devenue un important corridor écologique comprenant, outre la zone marécageuse, des espaces ouverts (prairies) et des espaces fermés (forêts d’Ecault et d’Hardelot)
Cet effort en faveur de la biodiversité porte déjà ses fruits ; on y compte 345 espèces végétales, 81 espèces d’oiseaux, des amphibiens et parmi les mammifères : l’écureuil roux.
La route a été interdite aux voitures. Aujourd'hui, les gens se promènent dans un cadre exceptionnel qui est aussi devenu un bel outil pédagogique.
C’est bien la preuve qu’une forte volonté politique peut aboutir à des résultats positifs.

La  faune et la  flore du marais comptent de nombreuses espèces


vendredi 21 octobre 2011

Violences, espérances


DOUTES ET QUESTIONS



L’actualité de ce jeudi fait se croiser deux événements éloignés l’un de l’autre mais qui ont un point commun : tous deux ont été marqués par la violence et sont porteurs d’espoir et d’interrogations.
Nous avons donc appris hier soir la décision de l’organisation séparatiste basque, ETA, de renoncer à la violence. Ainsi, après 40 années de luttes qui ont causé la mort de plus de 800 personnes, l’ETA abandonne le terrorisme. Certes, on peut considérer que c’est une victoire de la démocratie.  Il faudra cependant refermer les plaies de quatre décennies de combats et faire en sorte que la minorité basque repentie se sente à l’aise au sein  de la communauté espagnole et que les familles touchées par le terrorisme n'expriment pas de rancœur. 
.
L’autre événement, c’est bien sûr la mort de Kadhafi. Comme beaucoup de tyrans, celui qui pendant 42 ans avait réduit au silence le peuple libyen et était responsable de la mort de milliers de personnes a été tué dans des circonstances encore mal définies et qui devront être éclaircies. On sait que la dernière bataille de Syrte a donné lieu à des scènes de haine, de vengeance, qu’on peut expliquer par les souffrances terribles subies par les Libyens mais qui posent des questions pour l’avenir : dans ce climat, comment s’installera la démocratie ?
La mort de Kadhafi signifie aussi que le procès qui aurait fait éclater la vérité sur les agissements du dictateur et sur la part de responsabilités de certains pays n'aura jamais lieu.

mercredi 19 octobre 2011

Démocratie, le mot de la semaine (51)


Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   démocratie




On disait les gens fatigués de la politique ; l'actualité démontre que les citoyens s'intéressent toujours à la chose publique.

En France, les électeurs de gauche appelés à voter pour désigner le candidat socialiste à la présidentielle de 2012 ont été près de trois millions à se déplacer.
Ailleurs, le mouvement des Indignés lancé au printemps à Madrid ne cesse de se propager pour réclamer de véritables démocraties et une réforme du système économique et financier.


L'observation de ces  événements totalement différents aboutit à la même conclusion : tous  les citoyens qui se mobilisent aujourd'hui ne supportent plus le système politique actuel avec ses injustices et son manque de démocratie. Ils espèrent un changement profond,  veulent être entendus, ils ne supportent plus la corruption, ils refusent l'austérité qu'on leur impose pendant qu'une petite minorité s'enrichit.

Vue à l'échelle de l'histoire de l'homme, la démocratie est encore un système jeune. Ce système est perfectible.


Cela nécessite que les dirigeants de demain entendent les messages envoyés par les citoyens, par les associations, les syndicats...
Une démocratie vivante a besoin de responsables politiques à l'écoute des gens et de contre-pouvoirs inventifs.

vendredi 14 octobre 2011

TRAVAIL, le mot de la semaine (50)


Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   travail


La question du travail ( qui nous oblige dans le contexte  actuel à  y adjoindre  celle du chômage) est au cœur des préoccupations des gens.
C’est une question complexe, d’où l’ambiguïté n’est pas absente.
J’aurai l’occasion dans de prochains billets d’en évoquer différents aspects. Auparavant, commençons par revoir rapidement l’histoire du mot.
Selon Alain Rey, le mot travail est apparu au 12e siècle. Il désignait alors l’état d’une personne tourmentée, d’une personne qui souffre. Dans un sens voisin, on l’utilise encore de nos jours pour parler des douleurs de l’enfantement.
Dans la religion chrétienne, le travail était perçu comme la conséquence du péché originel et c’est dans cet esprit que les moines se livraient à des tâches manuelles.
C’est dans la deuxième moitié du 15e siècle que le mot  prend  son sens moderne : le travail devient « l’ensemble des activités humaines en vue de produire ».
Quelles que soient les époques, le travail a toujours été l’objet de souffrances et soumis au principe de domination, d’abord dans le travail forcé imposé aux esclaves,  aux serfs et plus récemment aux victimes du nazisme obligées de travailler en Allemagne (STO). A partir de la révolution industrielle, les conditions inhumaines dans lesquelles travaillaient les ouvriers de tous âges  interdisent toute libération par le travail.
Qu'en est-il de nos jours ?
Si ces conditions se sont améliorées au fil du temps,  c’est la crainte de l’avenir, la peur du chômage, le mode de management, qui  contribuent à associer encore le mot travail au mot souffrance.



mercredi 12 octobre 2011

Contes brefs : Confidences d'une inconnue (fin)


Sur un banc, dans le parc, un livre abandonné. A l’intérieur, une feuille. Un titre : Mes confidences… (Voir le billet précédent)



Antoine  découvrait, avec un plaisir certain, les confidences de l’inconnue :

Quelle est la couleur que vous préférez ?
-  C’est celle de la mer au cap Fréhel, quand le soleil se couche.
Quelle est votre odeur favorite ?
-  J’aime l’odeur des bois au début de l’automne.
Quelle fleur trouvez-vous la plus belle ?
-  C’est le tournesol, surtout quand il est  peint par Van Gogh.
Quel animal vous est le plus sympathique ?
-  J’aime trop les animaux pour en désigner un en particulier.
Quelle couleur d’yeux et de cheveux préférez-vous ?
- La question est stupide ; je passe.
Quelle est, selon vous, la vertu la plus estimable ?
-  Sans hésiter, je réponds : être  tolérant.
Quel vice détestez-vous le plus ?
-  L’appât de l’argent.
Quelle est votre occupation favorite ?
- Marcher dans la nature.
Quel est votre loisir préféré ?
- La lecture.
Quel est pour vous l’idéal du bonheur terrestre ?
- Pourquoi terrestre ?
Quel sort vous semble le plus à plaindre ?
- Celui des gens qui meurent de faim.
Quel est votre âge ?
- J’ai 29 ans.
Quel personnage historique vous semble le plus sympathique ?
- Ghandi.
Quel est le personnage de roman que vous préférez ?
- Modesta, l’héroïne de L’art de la joie, de Goliarda Sapienza, m’a beaucoup touchée.
Dans quel pays aimeriez-vous  habiter ?
- Je me sens bien partout où l’on est libre.
Quel écrivain préférez-vous ?
-  Milan Kundera.
Quel peintre ?
- Van Gogh 
Quel musicien ?
- Debussy
Avez-vous une  devise ?
-Non.
Quel est le chef d’œuvre de la nature ?
- C’est  chaque retour du printemps.
Quel site  vous a laissé le meilleur souvenir ?
- Il y en a plusieurs : ceux que j’ai visités avec une personne aimée.
Quel est votre mets préféré ?
- Une poêlée de champignons des bois.
Quel peuple étranger vous semble le plus sympathique ?
- Je ne réponds pas à cette question. Je me sens citoyenne du monde.
Ecrivez une de  vos pensées ou une citation :
- « Le grand obstacle au bonheur, c’est de s’attendre à un trop grand bonheur. » (Fontenelle)
…………………………………………………............................
Antoine  n’avait jamais vu  Beatrix, il n’avait pas croisé son regard, il ne pouvait qu’imaginer la silhouette de  la jeune femme, son sourire, sa façon de s'habiller, mais il pensait déjà la connaître. Il aurait tant aimé la rencontrer, lui parler, en savoir davantage sur elle…

Cette histoire de livre abandonné est arrivée il y a juste un an.
Pendant quelque temps, Antoine a cherché à retrouver  Beatrix M. 
Sans succès.
Et aujourd’hui, quand il écoute Les passantes de Brassens, il a l’impression d’entendre son histoire.

lundi 10 octobre 2011

Contes brefs( 13) : Confidences d'une inconnue




Depuis deux jours, Antoine  participait à un séminaire peu passionnant. Toute la journée, il était resté enfermé dans une grande salle surchauffée et avant de rejoindre son hôtel, il avait envie de prendre l’air. Il entreprit une promenade à travers la ville qu’il ne connaissait pas. Après une demi-heure de marche, il aperçut un parc qui lui paraissait assez étendu. Il y entra.
Il parcourait les allées quand soudain un livre  posé sur un banc attira son regard. Il s’approcha du banc, vit le titre du livre. Il s’agissait de L’insoutenable  légèreté de l’être.
Immédiatement, Antoine eut de la personne qui avait abandonné le roman une impression favorable. 
Il s’assit, feuilleta machinalement le livre qui était un de ceux qu’il préférait. Sur l’une des premières pages, il découvrit une signature bien lisible. Il lut : Beatrix M. 

Au milieu du livre, il y avait une feuille pliée en quatre. Il examina l’écriture : les mots étaient serrés, les lettres  bien formées.
Il hésita d’abord à entreprendre la lecture de la feuille car il jugeait indiscret de s’immiscer ainsi dans la vie d’une personne inconnue. Puis, ayant la conviction que le livre avait été abandonné volontairement, il se mit à lire….Il s’arrêta sur les premiers mots : Mes confidences.
Tout de suite, Antoine avait reconnu un questionnaire qui avait été à la mode à la fin du 19e siècle.
La démarche l’intriguait…Curieux, il se plongea dans la lecture des confidences.

( à suivre)

vendredi 7 octobre 2011

Le barrage de la Rance


Pour se rendre de Saint-Malo à Dinard, on ne peut échapper au barrage de la Rance et à ses fréquents embouteillages.


Utiliser l’énergie produite par les marées n’est pas une idée récente. Au Moyen-Age déjà,  des moulins à marée existaient.
Dans la seconde moitié du 20e siècle, en France, on décidait d’exploiter l’énergie marémotrice en construisant sur l’estuaire de la Rance un barrage qui fut inauguré en novembre 1968.
Economiquement, cette initiative était intéressante. Elle permet de produire une électricité  qui coûte deux fois moins cher que l’énergie nucléaire et fournit du travail à près de 70 personnes.
Mais peut-on dire que l’énergie marémotrice a de l’avenir ? 
- Non parce que les sites favorables à l’exploitation de cette énergie sont peu nombreux : en France, l’estuaire de la Rance est le seul possible.

La force des vagues est bien visible le long du barrage

Du point de vue environnemental, le bilan est mitigé : si cette énergie est propre, naturelle, inépuisable et donc renouvelable, elle a de nombreux inconvénients.
Les estuaires étant des zones écologiquement fragiles, les modifications produites par le barrage sont néfastes au milieu.
L’estuaire de la Rance s’est rapidement transformé en lac d’eau douce,  ce qui introduit des modifications écologiques lourdes de conséquences. De gros dépôts de limons sont observés en amont de l’estuaire. D’autre part le barrage interdit pratiquement le passage des poissons vers le fleuve.
Pour toutes ces raisons on ne peut compter  l’énergie marémotrice parmi les énergies renouvelables ayant de l’avenir.

mardi 4 octobre 2011

RENONCER, le mot de la semaine (49)


Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   renoncer



Quand un homme politique qui avait annoncé quelques mois plus tôt sa candidature à l’élection présidentielle déclare soudainement qu’il renonce à se présenter, on peut estimer dans une première hypothèse que cette décision est une reculade et qu’il a baissé les bras pour diverses raisons ( les obstacles rencontrés étaient trop importants, la tâche envisagée trop lourde à porter, le score espéré trop difficile à  atteindre…) 
Pris dans ce sens, le mot renoncer n’est jamais glorieux car il évoque un manque de courage, de détermination.

Par contre, le renoncement donne de la personne qui le pratique une image positive car elle décide de mettre fin à une situation dont elle tirait profit pour respecter une valeur qu’elle juge plus haute. Ainsi voit-on de temps en temps des hommes fortunés abandonner leur vie de luxe pour vivre dans la sobriété. 

Dans la réalité, le verbe renoncer est plus souvent utilisé pour exprimer le premier sens que le second.




Chroniques les plus lues