J'ai déjà
eu l'occasion d'évoquer L'ironie du sort, le livre dans lequel Paul
Guimard propose plusieurs scénarios en incorporant des détails liés
au hasard et qui, selon qu'ils interviennent ou qu'ils n'aient pas
lieu, bouleversent la vie des personnages.
Ce livre
tend à prouver que nos destinées dépendent des circonstances. Mais
cela ne signifie pas pour autant que nous sommes les jouets du
destin.
Encore
faut-il, quand c'est possible, avoir la volonté de changer le cours
des choses.
Ces
dernières années, dans les activités que je mène, j'ai été
frappé par deux phénomènes : la résignation, le
découragement de certaines personnes qui traversent une période
difficile – le chômage par exemple – et l'impossibilité pour
d'autres, bien installés dans la société ( cadres, banquiers,
entrepreneurs...), de se projeter dans l'avenir, d'envisager une
société différente de celle dans laquelle nous vivons.
Les premiers
ont une excuse : ils ont frappé à toutes les portes, ont
répondu à des centaines d'annonces sans succès et vivant depuis
l'enfance dans une société qui leur a appris que la reconnaissance
sociale était dans le travail, ils ont perdu toute confiance en eux et ont
beaucoup de mal à imaginer qu'ils pourraient vivre autrement, en
utilisant les passions, les talents, qu'ils n'ont jamais pu
mettre en valeur, ou en abandonnant le statut de salarié pour créer
avec d'autres ou seuls une petite entreprise.
En ce qui
concerne les seconds, je vois deux explications à leur
comportement : enfermés dans leurs habitudes et la routine,
ils sont incapables d'envisager le changement ; ou bien, tout en
ayant conscience de la nécessité de celui-ci, ils défendent
coûte que coûte leur prébende.
Vivre c'est
créer, c'est retrouver la liberté de l'enfant qui barbouille la
feuille blanche, c'est chercher sous le masque l'essence des êtres
et des choses, c'est prendre des chemins que les autres délaissent.
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