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mardi 25 octobre 2016

Choses vues, lues, entendues



Cette rubrique - Choses vues, lues, entendues – est en quelque sorte un carnet de bord. On y trouve des impressions et des réflexions nées de scènes que j’ai vues (dans la réalité ou sur des écrans), de propos entendus, d’autres inspirées par des lectures (articles, livres)...


Vu : Les déracinés


   Les images qu’en donne la télévision sont d’une profonde tristesse. Un jeune homme qui ne doit pas avoir plus de seize ans montre à une journaliste sa sacoche : dedans, il n’y a que quelques sous-vêtements, des crayons, des cahiers, un ou deux livres. C’est tout ce qu’il possède.
   Le commentaire est affligeant. On a pris l’habitude d’appeler ce lieu où vivent plusieurs milliers d’êtres humains la jungle. Pourquoi employer ce mot qui n’a que deux sens : c’est un lieu où vivent les grands fauves, ou un endroit où les plus forts imposent leur loi.

   À Calais, survivent des femmes, des hommes, des enfants qui ont tout perdu. Leur vie était devenue un enfer, ils ont quitté leur village ou leur ville pour trouver la liberté, pour vivre normalement. Ce sont des victimes des dictatures, des guerres qui enrichissent les marchands d’armes ; ils subissent les injustices générées par la société globalisée.

   Ils sont partis parce qu’ils espéraient trouver sur leur chemin un peu de solidarité. Celle-ci existe mais de façon très insuffisante. De nombreux pays refusent de les accueillir ; en France, dans les communes qui doivent les recevoir, des xénophobes et des racistes manifestent leur colère. Le bidonville sera rasé car le gouvernement français a choisi, une fois encore, la voie du démantèlement. Il est probable que celui-ci ne résoudra rien.
La façon dont les réfugiés, déracinés malgré eux, sont traités en dit long sur le monde d’aujourd’hui, incapable de gestes d'empathie et de justice.

Lu : La grande histoire du monde

   En me promenant dans les allées d’une librairie, j’ai découvert un livre qui vient de sortir : La grande histoire du monde, de François Reynaert (700 pages).
Cet ouvrage sort dans une période qui voit les pays se replier sur eux-mêmes, où l’Occident n’a pas encore compris que le temps de la domination s’achève.
Depuis une vingtaine d’années, des historiens ont cessé de regarder le monde avec la vision étriquée des Occidentaux, ils ont développé une nouvelle façon de concevoir l’histoire : la global history.
L’auteur adresse un message clair aux nationalistes : 
« ...le strict enfermement dans ses frontières, sa culture, ses grands hommes, son passé, n’est pas un service à rendre à son pays »
François Reynaert, adepte de l’histoire globale, contribue avec cet ouvrage à ouvrir les esprits.

Entendu : Le diable (Brel)

   Un autre regard intéressant sur le monde, c’est celui de Jacques Brel. Bien avant les multiples crises qui ont secoué la planète, il dénonçait dans son premier disque, en 1954, la haine et la bêtise ; avec optimisme, il nous invitait à regarder, au-delà de la saleté « ce qu’il y a de beau ». C’était l’époque où Brassens le taquinait gentiment en l’appelant «  l’Abbé ».
Dans ce disque figurait la chanson Le diable dans laquelle Brel dit notamment :

«  Les hommes s'amusent comme des fous /Aux dangereux jeux de la guerre, ça va... 

Rien ne se vend mais tout s'achète/ L'honneur et même la sainteté ça va »


Soixante ans plus tard, certains continuent de dire : ça va !

Ecouter Le Diable




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