«
Ça ne fait rien, nous vivons un temps bien singulier ”
(
Georges Brassens - L’épave)
L’école,
la propagande et la publicité
Le
rôle de l’école est bien sûr d’instruire les élèves et de
contribuer à leur éducation (notamment l’éducation civique).
Or depuis
cent ans, les écoles ont laissé pénétrer chez elles la propagande
et, depuis une vingtaine d’années, la publicité.
Plusieurs
générations d’élèves du cours moyen, sous la troisième
République, ont eu comme livre de lecture Le tour de France par deux
enfants. Celui-ci est l’exemple type de l'ouvrage au service du conditionnement. Il
contenait des affirmations affligeantes. Citons-en quelques-unes.
Un
chapitre est consacré aux « races ». On y lit cette
phrase :
« La
race blanche (est) la plus parfaite des races humaines !» (page
184 de la 411e édition).
Ailleurs,
on fait le bilan des progrès techniques en France, on en profite pour faire l'apologie du colonialisme :
« Voilà
de belles inventions… Sans compter l’augmentation de nos
colonies. »
Plus
loin, un enfant récite un compliment appris à l’école. Dans
celui-ci, il déclame : « À l’école nous serons
dociles » !
La
docilité était une qualité appréciée. Elle l’est encore
aujourd’hui.
Les
rapports avec les animaux étaient abordés sans surprise, compte
tenu de la mentalité de l’époque : dans une scène, le
petit Julien visite le jardin des Plantes ; il s’inquiète de
voir les animaux enfermés dans des cages. On pourrait penser qu'il préfèrerait les voir en liberté. Non, ce qu'il craint, c'est que les pauvres s'échappent !
Son
oncle lui répond « en souriant » que les barreaux
sont en fer et qu'il n’y a aucun danger !
Au
début des années 1970, les choses avaient peu évolué. C’est
ainsi que dans les livres d’histoire, les habitants rencontrés par
Christophe Colomb en Amérique sont appelés « les sauvages ».
Depuis
une vingtaine d’années, un autre fait s’est introduit dans
l’école : la publicité.
Si
celle-ci pénétrait dans les classes pour développer l’esprit
critique des élèves en présentant d’un côté les arguments
publicitaires et de l’autre les faits scientifiques, ce serait
plutôt une bonne chose.
Mais
ce n’est pas le cas.
Ces
derniers jours, on a appris que le lobby de la viande, inquiet de voir
l’impact produit par les images horribles d’animaux torturés
dans les abattoirs ou en souffrance dans les poulaillers industriels,
allait faire la promotion de la viande pendant cinq mois dans les
cantines des écoles primaires alors que l’OMS a confirmé les
dangers de la viande et que les instances scientifiques demandent
pour des raisons écologiques le basculement vers une alimentation
végétale, (à cela s’ajoutent les raisons éthiques),
Il
est intolérable de voir l’école associée à ces sinistres
manœuvres.
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