Réponse à Nicolas Hulot
L'environnementaliste et l'écologiste
«L’écologie
ne devrait pas être verte, elle devrait être bleu-blanc-rouge.»
Ces
mots ont été prononcés récemment par Nicolas Hulot.
Celui-ci
est connu depuis des années pour ses actions en faveur de
l’environnement. Il a notamment, grâce aux médias et en
particulier à la télévision, attiré l’attention du grand public
sur les questions environnementales, cela n’est pas négligeable ;
il est important que les gens participent dans leur vie quotidienne à
la préservation du vivant et des ressources naturelles mais cela ne
suffit pas pour faire face à l’ampleur des problèmes écologiques
qui mettent l’humanité – et en particulier les plus pauvres - en
danger.
Comme
beaucoup d’autres qui s’expriment sur ce sujet, Nicolas Hulot
fait partie des environnementalistes. Ceux-ci préconisent des
comportements vertueux (recycler, économiser l’énergie…) mais
n’ont pas la vision globale de l’écologiste.
Comme
son nom l’indique, l’environnementaliste se préoccupe avant
tout de son environnement, de manière anthropocentrique : il
craint la disparition des abeilles car cela serait catastrophique
pour les humains ; il veut, comme José Bové, tuer les loups car son
seul souci est le sort des éleveurs (et non celui des brebis qui
sont élevées pour être tuées).
L’environnementaliste
est spéciste, le véritable écologiste est antispéciste car sa
priorité est de défendre la vie, toutes les formes de vie.
La
phrase prononcée l’autre jour par Nicolas Hulot sur RTL montre
qu’il n’a rien
compris à l’écologie.
« L’écologie
n’est pas verte » dit-il. Il entend par là qu’elle ne doit
pas être portée par un parti. Encore faudrait-il que ce parti
défende l’écologie réelle, celle qui trouve ses racines dans
l’écologie scientifique et une éthique incompatible avec la
logique de la société ultralibérale.
Penser
par ailleurs qu’elle peut être portée par tous les partis est une
erreur : l’écologie ne peut se dissoudre dans le discours de
l’extrême droite, de la droite ou du social-libéralisme.
Et
puis vient cette incroyable affirmation : l’écologie
« devrait être bleu-blanc-rouge » !
Ces
trois couleurs, prises séparément, peuvent évoquer un des aspects
de l’écologie : le bleu symboliserait les océans en danger,
le blanc les glaciers et les icebergs qui ne cessent de fondre et
mettent en péril l’ours polaire, le rouge est le sang qui coule
sur les champs de bataille et dans les abattoirs.
Mais
le bleu-blanc-rouge, c’est bien sûr l'évocation du drapeau national, et cette vision d’une écologie recroquevillée dans les frontières
étroites d’un pays qui est celle de Nicolas Hulot est affligeante.
S’il
est une question qui ne peut être traitée qu’à l’échelle
mondiale, c’est bien l’écologie : le dérèglement
climatique, la pauvreté et la malnutrition, la question
migratoire...ne seront résolus que par des actions communes et
internationales.
Si l'on souhaite vraiment représenter la complexité et l’internationalité de l’écologie
par des couleurs, il faut utiliser toutes celles de
l’arc-en-ciel et y rajouter le blanc et le noir.
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