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mardi 20 décembre 2016

Humeurs n° 18 : Les couleurs de l'écologie


Réponse à Nicolas Hulot

L'environnementaliste et l'écologiste



«L’écologie ne devrait pas être verte, elle devrait être bleu-blanc-rouge.»
Ces mots ont été prononcés récemment par Nicolas Hulot.

   Celui-ci est connu depuis des années pour ses actions en faveur de l’environnement. Il a notamment, grâce aux médias et en particulier à la télévision, attiré l’attention du grand public sur les questions environnementales, cela n’est pas négligeable ; il est important que les gens participent dans leur vie quotidienne à la préservation du vivant et des ressources naturelles mais cela ne suffit pas pour faire face à l’ampleur des problèmes écologiques qui mettent l’humanité – et en particulier les plus pauvres - en danger.

  Comme beaucoup d’autres qui s’expriment sur ce sujet, Nicolas Hulot fait partie des environnementalistes. Ceux-ci préconisent des comportements vertueux (recycler, économiser l’énergie…) mais n’ont pas la vision globale de l’écologiste.
Comme son nom l’indique, l’environnementaliste se préoccupe avant tout de son environnement, de manière anthropocentrique : il craint la disparition des abeilles car cela serait catastrophique pour les humains ; il veut, comme José Bové, tuer les loups car son seul souci est le sort des éleveurs (et non celui des brebis qui sont élevées pour être tuées).
L’environnementaliste est spéciste, le véritable écologiste est antispéciste car sa priorité est de défendre la vie, toutes les formes de vie.

La phrase prononcée l’autre jour par Nicolas Hulot sur RTL montre qu’il n’a rien compris à l’écologie.
« L’écologie n’est pas verte » dit-il. Il entend par là qu’elle ne doit pas être portée par un parti. Encore faudrait-il que ce parti défende l’écologie réelle, celle qui trouve ses racines dans l’écologie scientifique et une éthique incompatible avec la logique de la société ultralibérale.
Penser par ailleurs qu’elle peut être portée par tous les partis est une erreur : l’écologie ne peut se dissoudre dans le discours de l’extrême droite, de la droite ou du social-libéralisme.

   Et puis vient cette incroyable affirmation : l’écologie « devrait être bleu-blanc-rouge » !
Ces trois couleurs, prises séparément, peuvent évoquer un des aspects de l’écologie : le bleu symboliserait les océans en danger, le blanc les glaciers et les icebergs qui ne cessent de fondre et mettent en péril l’ours polaire, le rouge est le sang qui coule sur les champs de bataille et dans les abattoirs.
Mais le bleu-blanc-rouge, c’est bien sûr l'évocation du drapeau national, et cette vision d’une écologie recroquevillée dans les frontières étroites d’un pays  qui est celle de Nicolas Hulot est affligeante.
  S’il est une question qui ne peut être traitée qu’à l’échelle mondiale, c’est bien l’écologie : le dérèglement climatique, la pauvreté et la malnutrition, la question migratoire...ne seront résolus que par des actions communes et internationales.

Si l'on souhaite vraiment représenter la complexité et l’internationalité de l’écologie par des couleurs, il faut utiliser toutes celles de l’arc-en-ciel et y  rajouter le blanc et le noir.



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