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jeudi 8 décembre 2016

Le moineau


   Cet été, dans le village de Lozère où je passais mes vacances, assis sur la terrasse, je regardais le paysage. Des oiseaux allaient et venaient, se posaient dans les herbes hautes puis repartaient plus loin. Pour les voir de plus près, je lançai quelques morceaux de pain dur et quelques petits fruits. Aussitôt, ils vinrent se poser à trois ou quatre mètres de moi. La plupart d’entre eux étaient des moineaux ; quelques oiseaux plus gros se mêlèrent au groupe.
  J’observais, amusé, la stratégie des uns et des autres.
Un moineau isolé se fit voler son bout de pain par un merle noir qui disparut aussitôt, le butin dans le bec ; d’autres moineaux plus malins s’emparaient brusquement du morceau et repartaient pour le manger à l’abri des regards, cachés sous une haie.
Cela démontrait une fois de plus que l’oiseau manifeste une forme d'intelligence et que chacun a son caractère.



   Le moineau domestique est un animal familier. Rien chez lui n’attire l’attention : la femelle a un plumage terne, brun et gris, les couleurs du mâle sont plus vives et son corps présente des taches blanches et noires. Le moineau est un petit être ordinaire, on entend à peine son pépiement. On pourrait penser qu’il est davantage à l’aise dans la cour des maisons modestes qu’on voit près des usines plutôt que dans les jardins sophistiqués des résidences de riches propriétaires.

   On s’est tellement habitué à la présence du moineau qu’une certaine indifférence à son égard est née et on ne s’est pas aperçu que l’espèce ne cessait de décliner depuis une trentaine d'années. Et ce phénomène touche tous les oiseaux communs : l’alouette des champs, la linotte mélodieuse, l’hirondelle rustique, le bruant jaune...
   En Europe, 420 millions d’oiseaux ont disparu depuis 1986.
La biodiversité ne cesse de se dégrader. Les actions menées par les associations mettent souvent en avant la préservation d’espèces emblématiques : le panda, le tigre, l’éléphant, les grands singes, la cigogne …
Nous ne devons pas oublier que tout ce qui vit dans un écosystème - le végétal et l’animal - contribue à l’équilibre de celui-ci.

   On ne peut se résigner à voir disparaître l’anonyme moineau.


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