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lundi 28 janvier 2019

Le local et le global



 C’est un des principes de l’écologie : il faut agir localement et penser globalement. 
 
    Telle qu’elle est conçue actuellement la mondialisation a de nombreux effets négatifs. C’est pourtant un concept qu'on ne peut rejeter. La recherche de la paix, les questions environnementales, les équilibres économiques, nécessitent des prises de décisions communes au niveau mondial.

   Dans le domaine culturel, le développement du livre, du disque, et les nouveaux moyens de communication permettent d'avoir une plus grande ouverture d'esprit que par le passé. Le métissage des cultures est aussi un facteur de paix. S'il a des effets bénéfiques, il présente cependant un danger lié au système économique mondialisé, celui de l'uniformisation et du risque de disparition de certaines cultures locales.
En ce qui concerne les langues par exemple, le processus est déjà engagé.

    C'est la raison pour laquelle la mondialisation idéale, celle que conçoivent les altermondialistes, doit se construire en conciliant à la fois le local et le global. En ce qui concerne les langues, par exemple, il serait bien sûr utile d'avoir un moyen unique de communiquer à travers le monde (l'espéranto avait été créé dans ce but, l'anglais tend à jouer ce rôle au niveau économique), tout en restant attaché aux langues nationales et régionales qui constituent un patrimoine qu'on doit préserver.
    Dans le domaine économique, la nécessité de repenser la mondialisation est encore plus évidente. Il faut mettre un terme à la déréglementation des échanges et de la finance qui écrase les pays pauvres, crée un chômage insupportable dans les pays développés, épuise les ressources naturelles, pollue l'air, l'eau et les sols.

   L'altermondialisation va de pair avec la relocalisation qui développe l'économie locale tout en diminuant les pollutions dues aux transports. Elle est l’alternative crédible au repli nationaliste qui hélas gagne de plus en plus de terrain.

vendredi 25 janvier 2019

POÈTES ET POLITIQUES





  Certaines personnes comprennent difficilement qu’on peut à la fois consacrer une grande partie de sa vie à la fois à la poésie et à la politique, l’une étant, selon elles, associée à la rêverie et à une déconnexion totale avec la réalité, l’autre exigeant de traiter des problèmes concrets et demandant, si l’on veut bien assumer sa fonction, beaucoup de sérieux.
  Le premier argument pour prouver à ces gens qu’ils se trompent est de citer plusieurs personnalités qui ont brillé dans les deux domaines : Victor Hugo, Lamartine, Léopold Senghor, Aimé Césaire...
En partant de ces quatre cas, il est facile de démontrer que leur activité littéraire et leur activité politique ne sont pas contradictoires ; au contraire, elles se complètent et elles ont un même but. Car, ainsi que l’écrivait Alain Jouffroy dans la préface de Ciel et Terre, d’André Breton » les vrais poètes sont ceux qui participent à la transformation du monde ».
Le poète moderne ne s’enferme pas dans une tour d’ivoire. Il n’ignore pas les maux dont souffre la société. Il observe le monde, il dénonce la misère, il s’insurge contre l’injustice ou le racisme. Il apprécie la beauté d’une rose mais il connaît aussi ce qu’il s’est passé à Hiroshima.

  L’autre dénominateur commun entre poésie et politique, c’est l’utopie.
Pour le poète, le combat est difficile. La marche de manœuvre est étroite entre la facilité et l’hermétisme. Le politique - du moins celui qui croit à l’utilité de son action - doit lui aussi choisir l’utopie, faute de quoi il se contente de gérer. Il gère plus ou moins bien les crises et n’apporte que des solutions de pis-aller.
Les vrais poètes et les politiques sincères ont souvent le sentiment d’une certaine impuissance, les uns devant la feuille blanche qui résiste, les autres devant l’ampleur des problèmes à résoudre. Mais ils poursuivent inlassablement leur combat par le biais de l’écriture et de l’action.

lundi 21 janvier 2019

OBSCURANTISTE




« L'obscurantisme est revenu mais cette fois, nous avons affaire à des gens qui se recommandent de la raison. Face à cela, on ne peut pas se taire. »

Pierre Bourdieu -1999 


   L'obscurantisme consiste à refuser de reconnaître que des choses scientifiquement démontrées sont vraies et à empêcher la diffusion de nouvelles connaissances. Les motivations de cette attitude sont diverses : elles peuvent venir de la crainte de perdre le pouvoir exercé sur les gens ou, dans le monde moderne, certains lobbies peuvent voir dans de nouveaux savoirs un ennemi qui mettrait en péril leurs activités juteuses.
En ce qui concerne les individus, l'obscurantisme provient d'une crainte du futur, d'une incapacité à s'adapter, c'est parfois aussi la conséquence d'une aliénation, un enfermement irrationnel dans une croyance qu'on n'ose pas remettre en cause.
    Agir pour empêcher la diffusion du savoir, nier les faits reconnus scientifiquement, voilà des attitudes qui furent courantes dans le passé.
    Au cours de l'histoire, les religions ont souvent fait preuve d'obscurantisme. En 1634, par exemple, l'Église catholique refusait d'admettre la découverte de l'héliocentrisme par Galilée (la rotation de la Terre autour du soleil) et condamnait le savant. En 1859, la publication de l'ouvrage de Darwin L'origine des espèces – qui contredisait la Bible et l'idée d'un monde créé par Dieu en six jours – fut l'objet de nombreuses critiques. Au 21e siècle, particulièrement aux États-Unis, les créationnistes continuent de nier la théorie de l'évolution, malgré toutes les preuves ayant confirmé les travaux de Darwin.
     Aujourd'hui, l'obscurantisme a pris un nouveau visage. Les vérités scientifiques ne sont plus combattues au nom de la défense d'une croyance religieuse. Elles le sont au nom d'intérêts financiers, et parfois avec le soutien de scientifiques qui agissent ainsi parce qu'ils sont liés à des lobbies dont le but est de maintenir leur activité et leurs profits.
Les exemples ne manquent pas.
Le lobby nucléaire continue de nier la dangerosité de ses centrales, malgré Tchernobyl et Fukushima, et masque la vérité des prix en ne prenant pas en compte certains paramètres (le démantèlement, la gestion des déchets...)
Le lobby de la viande refuse d'entendre les preuves scientifiques prouvant les conséquences de la production de viande en matière d'environnement, et les risques pour la santé en cas de consommation trop importante ...et poursuit sa propagande.
Les climatosceptiques, malgré l'accumulation des preuves démontrant le rôle des activités humaines dans le dérèglement climatique, prétendent que toutes les menaces pesant sur la planète sont pure invention et disent qu'il n'y a aucune raison de changer nos modes de vie.
Quand ils sont au pouvoir, comme c'est le cas de Trump, c'est l'humanité qui est mise en péril.











vendredi 18 janvier 2019

Pensées n° 4: le débat




    Les manifestations qui se sont déroulées en France depuis deux mois ont poussé le Président à organiser un débat national dont on ignore à ce jour s'il débouchera sur des avancées sociales, écologiques et démocratiques ou s'il deviendra une vaste consultation sans effet.
À cette occasion, voici quelques réflexions sur le débat :

   

Nous ne sommes pas aujourd’hui dans cette démocratie idéale où l'on est d'accord sur les principes de base (la liberté, le respect des autres, la justice), où les arguments sont basés sur une réalité vérifiable par les chiffres, nous sommes dans le monde du mensonge, de l’aliénation provoquée par une accumulation d’images, de paroles qui déforment la réalité pour imposer une façon de vivre, pour orienter le vote dans un certain sens, celui qui convient aux dominants. 


 Au cœur de l'expression démocratique, il y a le débat. Celui-ci doit concerner tous les citoyens et garantir la liberté de parole de toutes les parties concernées. Le débat est la confrontation d'idées différentes ; il doit se dérouler dans une ambiance sereine et chacun doit écouter les autres.

Pour qu'un débat soit sincère et juste il faut que les participants puissent s’exprimer librement et que tous soient en possession des informations qui leur permettront de prendre leur décision en connaissance de cause.

Le but du débat n’est pas d'imposer ses idées, car penser qu’on est le seul à avoir raison est la négation de la démocratie. Il faut prendre en compte les propositions qui ont enrichi la discussion. Au final, la décision qui est prise doit garantir l'intérêt général.

Certains pensent que le débat devrait avoir pour but la recherche du consensus. Si celui-ci peut être obtenu dans certaines circonstances, dans de nombreux cas il est nécessaire de faire un choix entre des propositions contradictoires.


 Le débat n’a pas lieu seulement entre des personnes ayant des idées opposées. Il est aussi nécessaire à l’intérieur d’un groupe défendant une même cause. La perte de crédit des partis politiques est due en grande partie au manque de démocratie interne.


















lundi 14 janvier 2019

Une crise ? n° 5



NON CE N'EST PAS UNE CRISE

   Depuis une quarantaine d'années, on entend parler de crises : crises écologique, morale, économique, politique, crise de la famille, crise de l'école...
En France, nous vivons depuis deux mois une série d'événements qu'on n'a jamais connus dans le passé. Comment qualifier ces actes de colère ? S'agit-il d'une crise ou d'un fait plus profond ?

   Il y a dans le mot crise une notion de brièveté, de soudaineté, de trouble passager, qu’on retrouve dans la crise de foie, la crise de nerfs, la crise de larmes et aussi dans la crise économique de 1929.
Dans son livre Le compte à rebours a commencé, Albert Jacquard s'élevait à juste titre contre l'utilisation du terme crise pour parler de l'état du monde. Employer ce mot, écrivait-il « c'est marquer notre confiance en la stabilité globale des équilibres auxquels nous participons ».
   Depuis 1972, date du rapport The limits to groth publié par le Club de Rome regroupant des scientifiques, des économistes et des fonctionnaires, on ne peut ignorer la gravité de la situation planétaire. L'état de la planète ne cesse de se dégrader ; les déséquilibres écologiques, économiques et sociaux sont la conséquence du système dominant basé sur la croissance, affirmait ce rapport. Croissance liée au profit.

   On ne peut parler de crise à propos de cette situation puisqu'il ne s'agit pas là d'un phénomène passager mais bien d'un désordre profond s'étalant sur la durée et dont on connaît la cause depuis près de cinquante ans. 

Les repères anciens, ceux de la société industrielle évoluée, doivent être abandonnés. Passons à autre chose. Inventons une autre France, une autre Europe, une autre mondialisation, sur d'autres bases : l'écologie, la justice, la solidarité et une démocratie renouvelée.















samedi 5 janvier 2019

Le beau et l'utile




     Nous avons tous été élevés en apprenant dès l'enfance que tout individu doit se rendre utile. Le chômeur est malheureux non seulement parce que ses revenus sont bas mais surtout parce qu'il se sent inutile.
   Dans la société moderne, le statut de l'humain est surtout déterminé par le poste qu'il occupe. Les qualités humaines, le talent manifesté dans d'autres activités, comptent peu. Ce que l'entreprise ou l'administration attend de lui, c'est un rendement maximal.
La logique de la société industrielle est simple : l'homme et la femme travaillent pour produire et pour consommer.
    Faut-il s'étonner que dans un tel contexte la poésie intéresse si peu de gens alors que d'autres activités culturelles comme la peinture, la musique et le cinéma connaissent un beau succès ?
- Non, car la poésie ne répond pas aux critères mis en valeur par la société.
    D'abord parce qu'elle génère très peu de profit. Quelques feuilles de papier et un stylo suffisent au poète pour écrire et les éditeurs ne font pas fortune. Ce qui n'est pas le cas de la peinture, de la musique et du cinéma où l'on brasse des millions de dollars.
Mais aussi parce que le mode de vie moderne ne laisse pas beaucoup de place à la contemplation, à la rêverie.
Cela est bien dommage.
Théophile Gautier a écrit : «  Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid. »
Seul un poète pouvait exprimer une telle idée. Osons rejeter les repères qu'on nous impose. La poésie est synonyme de beauté et de liberté.
                                                  
                                                   *

mercredi 2 janvier 2019

Des vœux et l'horizon 2050

    
     Le passage d'une année à l'autre, fêté de différentes manières selon les traditions, nous rappelle régulièrement notre appartenance à l'univers.

Un an, c'est avant toute chose le temps qu'il faut à la Terre pour accomplir sa révolution autour du soleil et le cycle des saisons qui y est lié nous rappelle en permanence le lien que nous avons avec la nature.

    Ce qui a été une évidence pendant des siècles pour nos ancêtres (et qui l'est encore aujourd'hui pour les rares peuples indigènes qui survivent) a été oublié par la société moderne pour laquelle tout événement est devenu l'occasion de relancer la consommation.


     Le début de l'année nouvelle est l'occasion de présenter ses vœux aux membres de la famille et aux amis. La tradition veut qu'on leur souhaite du bonheur et une bonne santé.

Les vœux officiels ont une autre ambition. Ils peuvent servir à rassurer ou à présenter des lignes d'action pour le futur. C'est ce qu'on attend en principe d'un président de la République. Ce ne fut pas le cas du nôtre qui se contenta lundi soir d'injurier ceux qui luttent en les assimilant à « des foules haineuses » et de défendre « l'ordre républicain » préféré à la justice sociale et à la solidarité.


   Et puis, le souhait collectif le plus urgent ne devrait-il pas être de voir les humains retrouver l'humilité et la sobriété qui conduisent au respect de la nature et qui permettraient à l'ensemble des habitants de notre planète de vivre dans des conditions acceptables dans une  biodiversité de qualité ?

  Ces deux qualités partagées par chaque membre de la communauté humaine conduiraient à une modification des rapports humains ; elles signifieraient la fin des exploitations honteuses, elles ouvriraient la voie à la solidarité qui doit l'emporter sur les égoïsmes.

    À chacun-e d'entre vous, je souhaite une bonne année 2019. Qu'elle soit celle du renouveau  qui préparera un horizon 2050 serein !

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