Nous avons tous été élevés en apprenant dès l'enfance que tout
individu doit se rendre utile. Le chômeur est malheureux non
seulement parce que ses revenus sont bas mais surtout parce qu'il
se sent inutile.
Dans la société moderne, le statut de l'humain est surtout
déterminé par le poste qu'il occupe. Les qualités humaines, le
talent manifesté dans d'autres activités, comptent peu. Ce que
l'entreprise ou l'administration attend de lui, c'est un rendement
maximal.
La logique de la société industrielle est simple : l'homme et
la femme travaillent pour produire et pour consommer.
Faut-il s'étonner que dans un tel contexte la poésie intéresse si
peu de gens alors que d'autres activités culturelles comme la
peinture, la musique et le cinéma connaissent un beau succès ?
- Non, car la poésie ne répond pas aux critères mis en valeur par la
société.
D'abord parce qu'elle génère très peu de profit. Quelques
feuilles de papier et un stylo suffisent au poète pour écrire et les éditeurs
ne font pas fortune. Ce qui n'est pas le cas de la peinture, de la
musique et du cinéma où l'on brasse des millions de dollars.
Mais aussi parce que le mode de vie moderne ne laisse pas beaucoup de
place à la contemplation, à la rêverie.
Cela est bien dommage.
Théophile Gautier a écrit : « Il n'y a de vraiment
beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile
est laid. »
Seul un poète pouvait exprimer une telle idée. Osons rejeter les
repères qu'on nous impose. La poésie est synonyme de beauté et de liberté.
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