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lundi 14 janvier 2019

Une crise ? n° 5



NON CE N'EST PAS UNE CRISE

   Depuis une quarantaine d'années, on entend parler de crises : crises écologique, morale, économique, politique, crise de la famille, crise de l'école...
En France, nous vivons depuis deux mois une série d'événements qu'on n'a jamais connus dans le passé. Comment qualifier ces actes de colère ? S'agit-il d'une crise ou d'un fait plus profond ?

   Il y a dans le mot crise une notion de brièveté, de soudaineté, de trouble passager, qu’on retrouve dans la crise de foie, la crise de nerfs, la crise de larmes et aussi dans la crise économique de 1929.
Dans son livre Le compte à rebours a commencé, Albert Jacquard s'élevait à juste titre contre l'utilisation du terme crise pour parler de l'état du monde. Employer ce mot, écrivait-il « c'est marquer notre confiance en la stabilité globale des équilibres auxquels nous participons ».
   Depuis 1972, date du rapport The limits to groth publié par le Club de Rome regroupant des scientifiques, des économistes et des fonctionnaires, on ne peut ignorer la gravité de la situation planétaire. L'état de la planète ne cesse de se dégrader ; les déséquilibres écologiques, économiques et sociaux sont la conséquence du système dominant basé sur la croissance, affirmait ce rapport. Croissance liée au profit.

   On ne peut parler de crise à propos de cette situation puisqu'il ne s'agit pas là d'un phénomène passager mais bien d'un désordre profond s'étalant sur la durée et dont on connaît la cause depuis près de cinquante ans. 

Les repères anciens, ceux de la société industrielle évoluée, doivent être abandonnés. Passons à autre chose. Inventons une autre France, une autre Europe, une autre mondialisation, sur d'autres bases : l'écologie, la justice, la solidarité et une démocratie renouvelée.















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