Dans un récent billet, j'ai évoqué le bonheur de lire. A propos de l’acte d’écrire je n’associerai pas le mot «bonheur» car certains livres ou poèmes sont écrits dans la douleur, les auteurs cherchant à se reconstruire grâce à l’écriture ou à exister — je pense notamment à ceux qui vivent sous la dictature.
Mes réflexions sur la culture m’ont conduit depuis longtemps à privilégier la créativité plutôt que la « consommation » qui reste même, si elle est éclectique, un acte passif. Cela ne signifie pas qu’il faille négliger la seconde, au contraire. Tout écrivain se nourrit de ses lectures ; il en est de même pour le compositeur ou le peintre qui après avoir étudié l’œuvre de ses maîtres, s’émancipe de leur influence pour créer des morceaux ou des tableaux révélant leur originalité.
Les raisons qui poussent à écrire sont nombreuses. Dans certains cas, c’est la volonté de transmettre un savoir qui est le moteur. Le désir de convaincre pousse le philosophe, le scientifique, à s’exprimer : c’est ce qui explique le grand nombre de livres consacrés ces dernières années à l’avenir de la planète.
Certains écrivains veulent être des témoins de leur temps ; leurs personnages traduisent les travers de leur époque.
Pour d’autres, l’ambition est tout simplement de distraire, d’emmener le lecteur dans des aventures variées, en le conduisant dans des intrigues qui ménagent le suspens.
Tous (en principe) écrivent parce qu’ils aiment les mots et n’oublient pas qu’au-delà de l’histoire, des idées véhiculées, la littérature est appréciée pour la beauté et l’originalité du style.
Et puis il y a ceux qui s’expriment par le biais de la poésie. Leur exigence est très forte ; ils luttent avec les mots jusqu’à ce que jaillisse l’image qui n’a jamais été utilisée, l’assemblage qui surprendra le lecteur. Leur insatisfaction les pousse à retravailler longuement le vers qui a surgi, à supprimer ceux qui leur paraissent manquer de vigueur. Ceux-là sont dans un autre registre, celui de l’Art.
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