Chaque
semaine, voici - à partir d’un mot - une réflexion
développée brièvement... et sans a priori.
Aujourd’hui,
le mot : sérendipité
Ceux
qui écrivent, et en particulier les poètes, ont un regard personnel
sur les mots. Ils n'ont pas besoin d'en connaître forcément le sens
précis pour faire travailler leur imagination : c'est la
sonorité des syllabes qui déclenche des sensations agréables, des
effets de surprise, des images d'évasion (Nabuchodonosor,
Kilimandjaro...)
Le
néologisme sérendipité, créé à partir d'un concept
anglais inventé au 18ème siècle et qui vient d'entrer cette année
dans les dictionnaires, fait partie de ces mots qui attirent la
curiosité.
Ce
nom que William Boyd définit comme la faculté de « faire par
hasard des découvertes heureuses» est appelé à être de plus en
plus utilisé ; le journal Le Monde, dans son édition du 24
août a consacré sous le titre Sérénité deux pages « aux
heureux hasards de la médecine ».Le concept n'intéresse pas
seulement les milieux scientifiques, les entreprises commencent à
l'intégrer dans leur stratégie. Tous ceux qui agissent dans des
domaines où la créativité est indispensable seront amenés à
mieux connaître le processus qui, dans l'invention et l'innovation,
mêle l'intelligence collective et le hasard et qui consiste à
« faire par hasard, lors d'une recherche, une découverte
inattendue et à en saisir la portée. » ( Petit Robert)
Quant
aux pédagogues qui dans le passé ont découragé tant d'élèves en
soulignant les erreurs commises ( appelées aussi fautes !), ils
pourront tirer profit des travaux qui montrent comment l'erreur
intervient positivement dans le processus d'apprentissage.
Enfin,
tous ceux qui sont concernés par la création artistique et
littéraire et qui s'interrogent sur le cheminement chaotique que
prend la pensée depuis le jaillissement d'une idée (dû à
l'inspiration, au hasard, à une lecture ou une rencontre...) jusqu'à
l'aboutissement de l'œuvre,
trouveront dans la sérendipité des éléments de réponse.
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