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mercredi 24 octobre 2012

Réflexion : Démocratie et tolérance




Il y a quarante ans, séjournant aux Pays-Bas en pleine campagne électorale, je fus surpris de voir, fixées sur les vitres des maisons, les affiches des candidats. Dans certaines rues, on remarquait ainsi une majorité écrasante de portraits représentant la même couleur politique, dans d'autres, les tendances étaient plus équilibrées. Cette pratique offrait l'avantage d'éviter l'affichage sauvage et prouvait que les gens ne craignaient pas de montrer leurs opinions. Elle m'étonna ; je pensais en effet à l'époque ( et encore aujourd'hui) qu'une telle initiative était impossible en France :  certains osant faire la même chose auraient sans doute été victimes de représailles.

Pourquoi évoquer ce souvenir maintenant ? Parce que nous constatons chaque jour des faits consternants qui démontrent que nous vivons  dans une démocratie encore balbutiante.
Au cœur de l'expression démocratique, il y a le débat. Celui-ci doit concerner tous les citoyens et garantir la liberté de parole de toutes les parties concernées. Le débat fécond opposant deux idées ou deux groupes suppose d'abord qu'il ait lieu dans une ambiance sereine, chacun apportant des arguments sincères et vérifiables ; il suppose aussi  que chacun respecte l'autre et, au final, que la décision soit prise en connaissance de cause.

On est loin de ces conditions dans les débats d'aujourd'hui. L'utilisation des nouveaux modes de communication, en particulier à travers les réseaux sociaux, ne fait que renforcer l'idée qu'on se dirige vers une dérive inquiétante. Le recours aux petites phrases tendant à stigmatiser telle partie de la population de la part de responsables politiques, les invectives, les injures, les propos nauséabonds visant des politiques, des journalistes, des minorités, sous la plume ou dans la bouche de militants ou d'anonymes qui se cachent derrière un écran, constituent un grand danger pour la démocratie car ils expriment la haine. Et on sait jusqu'où celle-ci peut entraîner des personnes exaltées.
La démocratie gagnerait à ce que  ces pratiques disparaissent  et que chacun respecte les règles qui permettent de vivre ensemble de manière apaisée.

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