(
Dans le billet du 1er octobre, nous avons fait connaissance
avec Platon, un chat qui vit depuis dix ans dans une famille composée
de Sylvie, une sophrologue, Boris, prof de français, et leurs deux
enfants Emma et Jules)
SYLVIE
" Bonjour, c'est moi, Platon, le chat.
" Bonjour, c'est moi, Platon, le chat.
Depuis
quelque temps, je trouve Sylvie beaucoup plus énervée que
d'habitude. Je me demande si cela ne serait pas lié au fait que
Boris s'absente souvent en ce moment pour des raisons que sa femme ne
trouve pas très claires.
De
toute façon, leurs disputes ne sont pas nouvelles. L'année
dernière, par exemple, quand Sylvie est devenue végétarienne, il y
eut pendant des semaines des discussions acharnées entre eux. Je me
souviens très bien de cet épisode : Sylvie avançait sans
cesse ses arguments pour essayer de convaincre son mari. Elle lui
expliquait qu'elle ne supportait plus la façon d'élever les
animaux, les souffrances qu'on leur faisait subir dans les élevages
industriels puis dans les abattoirs. Moi, par solidarité avec mes
semblables, j'étais plutôt d'accord avec elle. Boris, de son côté,
disait qu'il voulait bien faire un effort mais souhaitait rester libre
de manger un steak ou une volaille quand il en avait envie.
─
Tu feras ce que tu veux,
lui avait-elle répondu, mais tu iras acheter ta viande toi-même.
La
situation empira quand Sylvie décida de me priver de viande.
─
Tu es complètement
folle, dit Boris ; le chat est un carnivore, tu n'as pas le
droit d'aller contre la nature !
Sylvie
ne l'avait pas écouté. Pendant plusieurs jours, j'eus droit à une
ration de riz et de légumes ; je fus obligé de faire la grève
de la faim.
Elle
finit par se rendre à l'évidence et j'eus droit à nouveau à ma
pâtée habituelle.
Ainsi
est Sylvie, une femme qui est gentille avec moi, comme elle l'est
avec ses enfants, mais qui s'emporte vite. Je lui pardonne ses
colères, ses sautes d'humeur car je sais que la vie de la femme
moderne n'est pas facile tous les jours."
(
à suivre)
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