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lundi 29 octobre 2012

Les droits de l'animal



Il y a une vingtaine d'années, quand je défendais l'idée que les animaux doivent avoir, en tant qu'êtres vivants, des droits, quand je dénonçais les souffrances subies par les taureaux lors des corridas ou celles des canards et des oies auxquels on impose le supplice du gavage, on me disait souvent que je faisais preuve d' « une sensiblerie exagérée ».
Les choses ont peut-être légèrement évolué depuis 20 ans grâce à la mobilisation des défenseurs des animaux, mais beaucoup reste encore à faire.

Quand on lit des ouvrages se rapportant à l’écologie, que leurs auteurs soient des scientifiques, des philosophes ou des politiques, une chose est frappante : c’est le peu de place accordée aux droits de l’animal.
Les mouvements écologistes s’intéressent peu à la question. S’ils se prononcent pour le respect de la vie, s’ils défendent la biodiversité ( dans un souci d’équilibre écologique), on les entend peu s’exprimer sur les souffrances que l’homme fait subir aux animaux d'élevage et aux animaux sauvages. Certains de leurs leaders défendent même la corrida ou se prononcent en faveur de la chasse au loup.

Dans la période contemporaine, les philosophes, scientifiques et personnalités du monde de la culture, prenant publiquement la défense des animaux sont heureusement de plus en plus nombreux.
Après Théodore Monod, l'homme du désert disparu en 2000, Pascal Picq, auteur notamment d'une Nouvelle histoire de l’Homme, dans laquelle il traite de ce problème,  Hubert Reeves dont on connaît l’engagement au sein du ROC devenu Humanité et Biodiversité, Michel Onfray, le philosophe engagé dans la lutte contre la corrida,et d'autres encore, ont écrit de superbes pages pour rappeler que les animaux sont des êtres sensibles qui connaissent la douleur et le plaisir et qu'à ce titre ils méritent d'avoir  des droits bien définis.

On sait que le comportement humain vis-à-vis de l’animal s’explique par son évolution à travers les siècles. Comme l’a écrit Théodore Monod, « à partir d’un certain degré de puissance l’homme (ne s’est plus senti) une des parties prenantes de la chaîne écologique. » Il s'est cru autorisé à accomplir les actes les plus barbares.
L’esprit de domination, le sentiment de supériorité, colportés par la civilisation occidentale, par les religions monothéistes, par les progrès scientifiques et les thèses de certains philosophes tels que Descartes sévissent depuis des siècles.

L’homme du 21e siècle s’honorerait en révisant sa position vis-à-vis de l’animal et en lui reconnaissant les droits que l’éthique impose. Va-t-on « vers un modèle européen de protection de l'animal ?» s'interroge Le Monde dans son édition du 27 octobre. Plusieurs pays sont sur la bonne voie.
La France restera-t-elle à la traîne en matière de protection animale ? Il faut espérer que non.

Sur le même sujet : Ethique et Animaux


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