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dimanche 13 janvier 2013

Changer d'ère (6)


Nous vivons la fin d'une époque ; l'ère nouvelle reste à inventer. Dans ce sixième billet de la série, voici quelques réflexions sur une voie qui me paraît être la seule possible.

Aujourd'hui : l'Homme libre



La société qui émergera après l'ère industrielle aura pour but de rendre leur dignité aux hommes et aux femmes du 21e siècle et des siècles suivants, quel que soit le pays où ils sont nés.
Cela suppose que chaque être humain ait accès aux biens essentiels à la vie de tous les jours et qu'il jouisse de toutes les libertés.

En 1576, avec beaucoup beaucoup de clairvoyance, Jean Bodin écrivait qu' « il n' y a de richesses ni de forces que d'hommes. »
La société industrielle n'a pas entendu ce message : elle a donné la priorité aux capitaux et aux choses matérielles. Le véritable changement consistera à mettre l'être humain  au cœur du projet de l'ère nouvelle.

Au début du 20e siècle, alors que les dérives du système productiviste n'étaient pas à leur paroxysme, Max Weber affirmait : «  Nous sommes passés du monde enchanté des hommes au monde désenchanté des machines. »
Il faudra briser ce désenchantement qui provient d'une perte du sens du monde, de la réduction de chaque individu au statut de producteur / consommateur, et conduit à l'absence de perspectives qui donnent de l'espoir aux gens.

Le réenchantement doit concilier le bien-être individuel et le bien vivre ensemble, l'autonomie de chacun et la bonne santé de la collectivité.

Réenchanter l'être humain, c'est vouloir que chacun retrouve sa liberté après avoir eu  la force de réagir contre l'uniformité, contre le conformisme. C'est faciliter son intégration dans un groupe social qui n'étouffe pas son individualité et où les générations se mélangent, où les hiérarchies sont atténuées, où les différences sont acceptées et les minorités respectées.

Réenchanter l'être humain, c'est prendre en compte l'homme multidimensionnel, un homme dont la vie ne se borne pas au cadre du travail auquel est liée l'obsession du chômage, un homme qui s'épanouit dans ses relations sociales, dans ses loisirs, dans la créativité, dans l'attachement qu'il porte à tout ce qui vit.
C'est rendre à l'homme sa dimension poétique, lui permettre d'exprimer en toute liberté sa pensée, sa sensibilité, la richesse qui est en lui et qui fait de chaque être humain un être unique.

Prochain billet : EN GUISE DE CONCLUSION

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