LE FAIT
MARQUANT (1)
Ecouter
la rumeur du temps présent c'est
être attentif à tout ce qui touche l'humanité et la planète qui
l'héberge : questions sociales, économiques,
environnementales. Les objectifs peuvent être divers et se rejoindre
parfois : les uns observent en tant que scientifiques ou
journalistes, les autres en tant qu'artistes ou écrivains ;
certains le font en tant que citoyens engagés, d'autres encore le
font en mélangeant les genres.
Dans
cette nouvelle rubrique dénommée Le fait marquant, je
m'attacherai à signaler un fait ou un évènement qui me semble
important et sur lequel évidemment je donnerai mon avis, en toute
liberté comme d'habitude.
La
poussée végétarienne
C'est
la lecture du magazine Le Point du 10 janvier qui a lancé le débat
sur les « vérités et mensonges » concernant la viande,
à l'occasion de deux livres écrits sur cette question :
« Halal
à tous les étals » de Michel Turin et « No steak »
d'Aymeric Caron, sorti le 16 janvier.
Plusieurs
télés et radios ainsi que la presse écrite se sont aussi emparées du
sujet.
Poser
le problème de la viande il y a 40 ans aurait sans doute provoqué
de nombreuses moqueries comme ce fut le cas lorsque des
scientifiques, des philosophes et des militants, annonçaient au
milieu des années 70 les difficultés auxquelles les gens des pays riches seraient confrontés s'ils ne modifiaient pas leur mode
de vie. On a pu constater depuis la justesse de leurs prévisions.
En
2013, le discours des végétariens et végétaliens, des défenseurs
des animaux, qui consiste à dénoncer les souffrances subies par les
animaux destinées à la boucherie et à demander de ne plus manger
de viande (ou au minimum de réduire sa consommation), est pris
très au sérieux d'une manière générale.
Les
arguments des opposants au régime carné sont irréfutables et
poussent déjà certains défenseurs du bifteck à en reprendre
quelques-uns ( notamment ceux concernant les pratiques de l'élevage
industriel et le danger pour la santé d'un abus de viande).
Ces
arguments sont de plusieurs ordres : motifs écologiques (
consommation d'eau nécessaire, surface de terres requise ,
pollutions, motifs éthiques ( refus de la souffrance animale et du
droit de tuer des êtres sensibles), motifs liés à la santé ( à
cause des pratiques dans les élevages en batterie).
Il
est d'ailleurs étonnant de noter l'absence de discours clair des
responsables de l'écologie politique sur cette question alors que
ces trois thèmes ( environnement, santé, respect de la vie) qui
les concernent de près auraient dû les faire réagir.
D'autant
plus que l'écologisme s'est fondé sur la contestation d'une société
qui enferme l'individu dans certains préjugés, qui énonce des
idées fausses pour imposer sa logique.
C'est bien ce qui se produit avec la consommation de la viande ( recommandée par beaucoup de médecins, imposée dans les cantines à l'école, soutenue par les gouvernements).
Comme
je l'écrivais dans un autre billet : « Choisir
de devenir végétarien est un acte de liberté qui permet de
s’émanciper du discours entendu dès l’enfance, dans la famille,
à l'école, dans l'entreprise, afin d'être en harmonie avec ses
convictions ( respect des animaux, protection de l'environnement) ».
C’est
donc un choix profond lié à un engagement qui concerne l'ensemble de la société.
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