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lundi 13 mai 2013

Devant la mer




Hier après-midi, sur la Côte d'Opale, entre Boulogne et le cap Gris-Nez. Malgré le soleil qui se montre timidement, il fait un temps de novembre.
Le vent souffle avec force. Les rares promeneurs qui arpentent les ruelles du petit village d'Audresselles ont ressorti gros pulls et parkas. Aucun vacancier sur la plage de galets.
Je suis devant la mer. 
C'est par un temps comme celui-là que la mer est la plus belle,qu'elle montre le mieux sa puissance et que notre côte mérite vraiment son nom d'Opale : sous le vent violent, les vagues qui viennent se fracasser sur les rochers ont la couleur de l'opale, cette pierre d'un blanc laiteux aux reflets irisés ; et l'écume qui vient  se déposer a la pureté de la neige.


Je suis devant la mer, la mer changeante qui me surprend toujours.
" Mais quand donc l'ai-je vue pour la première fois? Je ne saurais le dire. Elle m'est familière comme ces visages qu'on a toujours connus. Et je reviens vers elle subir l'envoûtement." écrivais-je dans Le chant de la mer. 
Aujourd'hui, je ne changerai  rien à ces lignes. J'ajouterai seulement que c'est le regard porté sur la beauté du spectacle offert par la nature qui provoque cet enchantement et que c'est la possibilité de découvrir chaque fois quelque chose de neuf qui renouvelle celui-ci.

" La mer, la mer, toujours recommencée
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux!"
écrivait Paul Valéry ( le Cimetière marin).

Oui, regarder la mer pour mieux la comprendre est une joie dont on ne se lasse pas. Et je plains ceux qui s'allongent paresseusement sur le sable et qui n'ont jamais vu la poésie de la mer.

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