Dans sa chronique
mensuelle d'octobre 2012, consacrée à la corrida qu'il considère à
juste titre comme un acte de barbarie, Michel Onfray écrivait :
" Toute la
civilisation est effort d’arrachement de la barbarie pour aller
vers la culture ".
J'aime cette phrase parce
qu'elle exprime en quelques mots l'enjeu principal de la société
d'aujourd'hui, une société au bord du gouffre qui doit chercher, si
elle veut survivre, une autre voie que celle qu'elle a prise il y a
150 ans.
D'une autre façon,
certains expriment leur crainte du présent et surtout de l'avenir en
cherchant refuge ailleurs, par exemple en préférant la compagnie
des animaux à celle des humains. Je peux comprendre qu'une personne
qui a été victime de la brutalité, de la lâcheté, du mépris, de
la bêtise, d'une ou plusieurs personnes, puisse trouver un certain
réconfort auprès de ses chats ou de ses chiens. Je fais partie de
ceux qui aiment les animaux, je dénonce les souffrances qu'ils
subissent et je pense que leurs droits doivent être reconnus. Mais
je n'oublie pas les souffrances des gens sans emploi, des peuples
affamés, de ceux qui vivent sous un régime dictatorial.
Notre devoir est de les
aider, de les soutenir.
Depuis l'enfance, j'ai eu
la chance d'être entouré de personnes de grande qualité :
grands-parents, parents, femme, enfants, amis ; j'ai eu la chance de
côtoyer des gens formidables : des professeurs passionnants, des
militants motivés, des élus dévoués, des femmes africaines
combatives, des bénévoles sur qui on peut compter, des
intellectuels simples et modestes...Autant de personnes qui ont
contribué à me donner une image positive de l'humanité.
Mais l'Histoire est
remplie de personnages détestables et l'actualité nous montre
chaque jour la face sombre de gens peu recommandables :
lâches, menteurs, méprisants, racistes, xénophobes, homophobes, misogynes,
exploiteurs, prétentieux, charlatans...
La nature de ces gens ne
changera pas miraculeusement mais il appartient à la société de se
donner les moyens de protéger les plus faibles, de créer les
conditions pour que les rapports avec les autres, avec la nature,
changent.
Et - c'est ce qui me
ramène à la phrase de Michel Onfray - cela ne sera possible que si la
civilisation évolue en continuant de faire reculer la barbarie et de faire progresser la culture, c'est-à-dire les idées humanistes :
une morale basée sur le respect des autres, la solidarité, la
convivialité.
Et nous sommes de plus en plus nombreux aujourd'hui à travailler dans ce sens.
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