Pendant
quatre semaines, le Carnet de Bord se met à l’heure des vacances,
en abordant un seul thème.
Durant
cette période, les sujets d'actualité sont donc abandonnés pour
laisser place à une série de billets sur l'été.
Aujourd'hui
: Les grandes vacances ( les années 50)
Que reste-t-il dans nos
souvenirs des années 50 ?
La France d'après-guerre
se reconstruisait peu à peu. La IVe République était le symbole de
l'instabilité ; les gouvernements tombaient les uns après les
autres.
La pauvreté touchait
beaucoup de gens : en 1954, l'abbé Pierre lançait un appel en
leur ferveur. Cette année-là, Pierre Mendès-France réussissait à
mettre fin à la guerre d'Indochine.
Peu après, la situation
en Algérie s'aggravait. En 1956, les soldats français intervenaient
sur le sol algérien ; une nouvelle guerre débutait.
1958 voyait le retour du
général de Gaulle.
La France avait encore
le visage rural d'autrefois. Dans les villages, seuls les plus riches
possédaient une voiture, la plupart des familles n'avaient pas
encore la télévision. C'était une autre époque.
Pour les écoliers, les
« grandes vacances » commençaient le 14 juillet.
Jacques raconte quelques
souvenirs des étés d'alors :
« Dans mon village,
tous les élèves défilaient le 14 juillet. À la fin de la
cérémonie, chacun de nous recevait une brioche. Cela marquait le
début de nos vacances.
Nous étions quatre
enfants à la maison et nous faisions rarement des voyages tous les six. Je crois
que nous sommes partis deux fois ou trois fois dans les années 50. Nous
allions dans la famille. Pour moi, c'était une joie de prendre le
train et de voir d'autres paysages. J'ai découvert Paris à
sept ans, la montagne à neuf ans.
Mais j'avais la chance
d'avoir un oncle paysan et j'allais souvent passer une quinzaine de
jours dans sa ferme. Je crois que ce sont mes meilleurs souvenirs
d'enfant. Mon oncle avait un cheval, des vaches, deux ânes et des
moutons. J'aimais leur compagnie. La période de la moisson
m'impressionnait, on sentait une excitation forte dans la ferme !
J'ai aussi connu les
colonies de vacances. Mes parents m'y ont envoyé deux fois. Je n'en
ai pas gardé un très bon souvenir, sans doute à cause de moniteurs
que je ne trouvais pas très sympathiques !
Quand je ne quittais pas
la région, il y avait de bons moments. Pendant le Tour de France,
nous étions près du poste pour écouter l'arrivée de l'étape. Mon
père admirait Louison Bobet, quelques années plus tard je me suis
enflammé pour les exploits de Jacques Anquetil.
De temps en temps, nous
allions à la plage. Ma mère m'avait offert pour mon anniversaire (
le jour de mes neuf ans) un jeu de jokari. Avec mes frères, pendant
des heures, sur le sable mouillé, on envoyait la petite balle de
caoutchouc à tour de rôle.
Mes vacances étaient
banales. J'en conserve cependant de très bons souvenirs. »
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