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lundi 28 octobre 2013

Sur mon bloc-notes ( semaine 44 -2013)

Les Pensées éparses et Brèves que vous retrouvez chaque lundi
sont une

 autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

Celle-ci, chaque semaine, apporte son lot de drames et de joies.
 
Parmi eux, des signes d'espoir ...





L'ÉCOTAXE

Décidée en 2009 à la suite du Grenelle 1, l'écotaxe doit entrer en vigueur le 1er janvier 2014. Elle concerne les poids lourds de 3,5 tonnes et plus. Elle existe déjà dans d'autres pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse, la République tchèque, la Slovaquie.
Son but est de diminuer le nombre de kilomètres parcourus par les poids lourds. Elle servira à financer les projets contribuant à la réduction des pollutions (voies ferrées et  fluviales).
Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, l'écotaxe est donc justifiée.

LA COLÈRE DES BRETONS

C'est pourtant cette taxe qui a entraîné les mouvements de colère qui agitent en ce moment la Bretagne. Celle-ci traverse une crise économique grave dont sont victimes de nombreux salariés travaillant dans les secteurs de l'agroalimentaire. Celui-ci  fonctionne sur un modèle productiviste encouragé par l'Europe ; il est remis en cause aujourd'hui par la brutalité des faits ( échec économique, conséquences sur l'environnement) et la prise de conscience des consommateurs. 
L'élevage intensif des porcs et des volailles,  la pêche industrielle, sont l'objet de critiques sévères. Pollution des sols et de l'eau, condition de vie des animaux ne sont plus compatibles avec l'éthique et le respect des générations à venir.
 Le manque d'anticipation des décideurs économiques et politiques a conduit au drame que vivent aujourd'hui des milliers de personnes qui perdent leur emploi. À ces gens désemparés, il faut offrir un avenir.

LES DROITS DES ANIMAUX

Vingt-quatre intellectuels viennent de signer un manifeste pour demander un changement du statut juridique de l'animal. Il s'agit d'un geste médiatique qui ne  se substitue pas  à l'action menée chaque jour par des associations, des citoyens et des personnalités engagées fortement – et sous des aspects divers - dans la défense de la cause animale, mais on y voit un signe marquant le changement des mentalités. Au siècle dernier, un tel manifeste aurait eu peu de chances d'aboutir.
J'ai cependant noté quelques  réactions affligeantes de   commentateurs qui ont cru bon se moquer de cette initiative, pseudo-intellectuels incapables d'évoluer, arc-boutés sur des croyances héritées de Descartes. 

WELCOME ( LE FILM)

France 2 a eu la bonne idée de diffuser hier soir le film Welcome qui traite d'un sujet toujours au cœur de l'actualité : l'immigration.
Je m'étais rendu à plusieurs reprises dans le hangar de Sangatte pour y rencontrer des réfugiés et des membres d'associations apportant leur aide à ces personnes dont la plupart rêvaient de rejoindre l'Angleterre. En 2002, il fut décidé d'abattre ce lieu d'accueil. Onze ans plus tard, le problème persiste et régulièrement des migrants perdent la vie en cherchant à entrer sur le territoire européen.
Voici l'article écrit en  2009 à la sortie du film WELCOME.

vendredi 25 octobre 2013

Impressions d'un jour ordinaire

( Dans le brouillard - Sur le marché - Maud Fontenoy) 


Jeudi matin, sur la route qui mène de Boulogne à Hesdin. Une soixantaine de kilomètres à parcourir dans le brouillard. Un exercice que je n'affectionne pas particulièrement. Si les transports en commun étaient mieux organisés j'aurais pris le train, mais dans le cas présent, la voiture est obligatoire.
À plusieurs reprises dans le passé, c'est l'impression de perdre mon temps dans des déplacements trop longs à mon goût qui m'a décidé à arrêter certaines activités. Ce n'est pas le cas aujourd'hui : j'ai rendez-vous avec la presse locale pour présenter le dispositif mis en place par mon association pour aider des demandeurs d'emploi à retrouver un travail. Une action utile, concrète qui mêle la solidarité et la responsabilité vis-à-vis des générations futures ; une action collective menée avec enthousiasme, dans une période qui fait peur à beaucoup de gens car les certitudes du passé sont mortes. Une période qui peut être une chance si la créativité et l'audace permettent de faire bouger les choses et si toutes les énergies se rassemblent.

Dix heures du matin. C'est jour de marché, la place de l'hôtel de ville et les rues adjacentes sont pleines de monde. Je retrouve l'ambiance que j'ai connue lorsque j'étais enfant.
Les gens discutent devant les étals et les camionnettes des commerçants. On entend ici et là des rires. Cette petite ville dont on dit souvent qu'elle est endormie est bien vivante. Il faudrait peu de chose pour qu'elle reprenne espoir, un peu d'imagination pour éviter que les jeunes ne la quittent dans l'espoir de trouver du travail ailleurs.

Treize heures. Je reprends la route. Le brouillard s'est dissipé. J'écoute France Info ; Maud Fontenoy parle de son dernier livre, Ras-le-bol les écolos.
Maud Fontenoy est une jeune femme sympathique. Tout le monde a aimé ses exploits sur les mers. Aujourd'hui son action auprès des jeunes en faveur de la planète est appréciée. La navigatrice nous explique qu'elle en a assez d'entendre les écolos alarmistes, ceux qui ne cessent de culpabiliser les gens ; elle n'apprécie pas ceux qui voient dans l'écologie politique un moyen de faire carrière. Elle a raison de dire qu'«il faut valoriser ce qui fonctionne bien», qu'il faut mettre en avant les initiatives positives.*
Oui il est temps de reprendre confiance.

* Par contre je ne partage pas certaines de ses analyses. J'y reviendrai bientôt

lundi 21 octobre 2013

Sur mon bloc-notes ( semaine n° 43 - 2013 )

Les Pensées éparses et Brèves que vous retrouvez chaque lundi sont une

 autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

Chaque semaine, les drames et les joies reviennent. 
 
Il faut en permanence chercher des signes d'espoir.




LEONARDA ET LES AUTRES

L'affaire Leonarda est l'illustration  de dérives médiatiques de plus en plus fréquentes et a donné lieu à des réactions politiques curieuses.


Elle survient dans un climat malsain entretenu par des propos hostiles à l'égard d'une partie de la population, à un amalgame qui consiste, au nom de la sécurité, à stigmatiser des personnes selon leur religion ( les musulmans) ou leur origine ( en ce moment les Roms).

D'après Amnesty International, le nombre d'expulsions forcées est « en augmentation et des records ont été atteints pour l'année 2012 et l'été 2013 ». Cette politique du chiffre n'a pas beaucoup de sens : la plupart de ceux qu'on a contraint à partir finissent par revenir.

Il faut noter par ailleurs que la circulaire précisant que des solutions de relogement doivent être proposées aux personnes expulsées n'est pas toujours appliquée.

Il est urgent qu'une position claire sur la question de l'immigration et menée au niveau européen, soit prise sur des bases réalistes et humanistes

Du côté des médias, la dérive est dans l'exploitation abusive d'un fait divers certes choquant et déplorable mais ce n'est pas en traitant la question de l'immigration " par le petit bout de la lorgnette" qu'on fera avancer la compréhension du dossier.





LA DÉTRESSE DES PAYSANS

L'Institut de veille sanitaire vient de rendre public un rapport qui révèle que 485 paysans se sont donné la mort entre 2007 et 2009 : 417 hommes et 68 femmes. La plupart d'entre eux étaient des éleveurs.

Ces chiffres traduisent la détresse d'une partie de la profession confrontée aux problèmes nés de la mutation d'un secteur qui est passé au cours du siècle dernier d'une agriculture de petites exploitations respectant les sols, l'eau, le cycle des saisons et nourrissant sainement les gens, à une agriculture industrielle fortement subventionnée et produisant au moindre coût, sans se soucier de l'environnement et de la qualité.

Dans ce contexte, de nombreuses exploitations ont disparu et ceux qui continuent de se battre pour préserver une agriculture paysanne ont de plus en plus de mal à survivre.

Alors que se mettent en place de nouvelles politiques basées sur un développement soutenable et responsable, il est indispensable de mettre l'agriculture au cœur des nouveaux projets et rappeler le rôle prépondérant qu'elle doit prendre  dans cette période de transition. 
Si la mue industrielle est importante, n'oublions pas que nous avons besoin des paysans.



UN LIVRE : LIBÉRATION

Ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'histoire de la presse liront avec plaisir le livre d'Alain Dugrand Libération, un moment d'ivresse.

L'auteur a vécu la naissance du journal en 1973 et avoue d'entrée qu'il ne lit plus Libé parce qu'il a « trop aimé Libération »

En contant (de 1973 à 1981) l'aventure du journal porté par les utopies de 1968 et l'inventivité de l'équipe des premières années, Alain Dugrand dresse en même temps un panorama truculent de la société des années Pompidou, Giscard et Marchais. 
Avec le recul du temps, on observe avec amusement l'évolution de certains personnages ayant contribué au succès du journal et leur passage de l'utopie aux sirènes de la modernité.



LA TRANSITION EN MARCHE

C'est par la multiplication des initiatives prises dans les villes et les villages pour repenser notre façon de vivre que nous réussirons à changer la société.

La ville de Bayonne qui a prévu de construire 1 000 logements par an entre 2010 et 2015 en faisant face à la flambée des prix de l'immobilier est en train de réussir ce challenge. L'écoquartier du Séqué comprendra dans sa première phase 380 logements économes en énergie (pratiquement achevés) et 260 autres par la suite. Une initiative qui mérite d'être saluée.

mercredi 16 octobre 2013

Une économie nouvelle pour la transition

Retour sur la Convention nationale du parrainage pour l'emploi organisée ce week-end à Boulogne-sur-mer :
Comment est née l'idée de mettre en place une forme nouvelle d'économie en ce début de siècle. 

                                   oOo

J'ai longtemps cru que la politique était le levier indispensable pour résoudre les problèmes de société. Les trois dernières décennies ont révélé l'impuissance des dirigeants du monde face aux dérives financières, à la crise économique et à l'aggravation de l'état de la planète. Par contre, au niveau local, de nombreux maires réussissent à rendre plus agréable la vie des habitants dans leur commune.
Cela montre que les actions concrètes de proximité sont pertinentes : elles permettent un réel changement. La commune est le bon échelon pour agir.

De 1992, année du sommet de Rio, à ce jour, je n'ai cessé de promouvoir une nouvelle forme de développement axée sur le respect des hommes et de la nature : le développement soutenable. Les rapports du GIEC sur le réchauffement climatique, la montée constante du chômage, la persistance de la faim dans les pays du Sud, m'ont persuadé que poursuivre dans cette voie ne permettrait pas de réduire les déséquilibres sociaux, économiques et environnementaux.
J'en ai conclu que le système né de la révolution industrielle était à bout de souffle et qu'il fallait dès à présent préparer l'ère nouvelle. Avis partagé par beaucoup de gens venus d'horizons divers : l'idée de transition a commencé à se répandre à partir de 2005.
Cette idée est au cœur de la réflexion que nous avons menée ce week-end. Elle a été développée avec enthousiasme par Jean-Paul Delevoye président du Conseil économique, social et environnemental qui réclame « une métamorphose culturelle ».

Enfin, depuis une quinzaine d'années, pour aider les personnes sans emploi, des associations se sont créées en France. Elles accompagnent les demandeurs d'emploi dans cette période difficile qui conduit souvent à une perte de confiance en soi. Cette forme de parrainage donne des résultats probants. Parrainer est un acte de solidarité dont bénéficie le chômeur mais aussi la collectivité. En ces temps où les fonds publics ne sont plus suffisants pour régler les problèmes sociaux, le bénévolat mérite d'être développé.

C'est à partir de ces trois constats qu'est née l'idée d'une nouvelle forme d'économie sociale, solidaire, écologique.
Sur quelles bases doit être envisagée cette économie de la transition ?
  • Il ne faut pas s'enfermer dans un dogmatisme stérile mais définir les règles claires sur lesquelles les citoyens s'engageront dans les projets.
  • La situation actuelle résulte de déséquilibres, de ruptures ( entre le manuel et l'intellectuel, le rural et l'urbain, le Nord et le Sud...) Il s'agit d'opérer les métissages (ou réconciliations) nécessaires afin de rétablir les équilibres. Dans cet esprit, il faut concilier les sagesses du passé et le développement des connaissances indispensables pour mieux comprendre les processus naturels et prendre des décisions pertinentes.
  • Toute activité économique doit être utile à la société.
  • L'économie de la transition s'appuie sur la vitalité (qui exige le développement de certaines activités) et la sobriété qui permet d'économiser les ressources naturelles et l'énergie.
  • Une nouvelle logique est nécessaire : il faut passer de l'idée de compétition à la coopération, de l'idée de concurrence à la complémentarité.
  • Il faut penser autrement en tissant des liens entre les questions économiques, sociales et l'environnement, en ayant une vision sur le long terme.
  • Il faut un autre rapport à la nature : passer d'une exploitation destructrice à l'idée de tirer parti de la nature en préservant les écosystèmes.
  • En ce qui concerne les rapports entre les hommes, ils sont basés sur l'égalité, le partage, la solidarité.

Cette nouvelle forme d'économie qui profite à tous n'est pas une utopie ; des initiatives allant dans ce sens existent déjà en Europe. Elle se développera grâce à l'implication des citoyens.

lundi 14 octobre 2013

Sur mon bloc-notes ( semaine 42 - 2013)

Les Pensées éparses et Brèves que vous retrouvez chaque lundi sont une

 autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

Chaque semaine, les drames et les joies reviennent. 
 
Il faut en permanence chercher des signes d'espoir.





TRAITER LA CAUSE

Deux évènements ont marqué la semaine écoulée. Le premier est le nouveau drame qui s'est déroulé au large de Malte et de la Sicile. Ce naufrage d'un bateau trop chargé emportant des migrants africains a une nouvelle fois été suivi de commentaires que je juge peu utiles. Dénoncer les passeurs profitant de la détresse de personnes sans espoir n'apportera aucune solution durable au problème. Ceux-ci existent parce que des gens ne trouvent pas dans leur pays les conditions leur permettant de vivre décemment. De tels drames existeront tant que le fossé entre pays riches et pauvre persistera.
L'autre fait est la victoire de l'extrême droite à Brignoles. Là encore, il ne suffit pas de dénoncer les thèses d'un parti qui axe son discours sur la peur de l'étranger et le repli sur soi, idées contraires non seulement aux droits de l'Homme mais aussi à  l'histoire de notre pays qui a toujours tiré parti  de l'accueil de gens venus de pays étrangers.
Il faut se demander pourquoi des électeurs qui n'adhèrent pas tous aux idées nationalistes boudent les partis majoritaires qui gouvernent la France depuis des décennies.
Dans les deux cas, il faut retourner aux racines du problème et traiter la cause.

HISTOIRE DE FRANCE
Un livre vient de sortir et suscite des controverses : il s'agit d'Hexagone de Laurent Deutsch.
Parmi les critiques entendues, il en est une que je ne retiendrai pas. Certains reprochent à Laurent Deutsch de ne pas être historien. Pour moi, cela n'est pas une tare. On peut ne pas être spécialiste d'une question et aborder celle-ci avec sérieux, avec un regard neuf qui peut être intéressant.
Mais pour entreprendre un tel travail, il faut cependant respecter les règles de la discipline.
Or, s'agissant de l'histoire, le but n'est pas de raconter, en les embellissant, en les déformant, des évènements, des histoires mettant en scène des personnages du passé. L'étude de l'histoire doit permettre de connaître et d'analyser les faits du passé pour comprendre l'évolution de l'humanité.
Connaissance indispensable si nous voulons comprendre le présent et préparer le futur.
La vérité historique ne peut se satisfaire de récits approximatifs ou tronqués.

SOLIDARITE ET EMPLOI
J'ai participé ce week-end à la première convention nationale pour l'emploi organisée à Boulogne-su-mer, au Centre de la Mer (Nausicaá)
Dans la période morose que nous traversons, les messages d'espérance et de solidarité envoyés par tous les participants à cette convention, venant des personnalités ( Frédéric Cuvillier, ministre, Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental, Philippe Vallette, océanographe...) des représentants des associations ou des chercheurs, ont montré qu'un futur équitable, responsable, solidaire pouvait se construire sur des bases nouvelles. J'y reviendrai dans un prochain billet.

jeudi 10 octobre 2013

TGV et aménagement du territoire


Depuis 30 ans, les TGV relient la plupart des grandes villes françaises à une vitesse qui leur permet de concurrencer l'avion et l'automobile.
Le TGV est un mode de transport sûr ( les accidents sont très rares ) et moins polluant que la voiture. On ne peut qu'y être favorable, à condition de fixer des limites à la volonté d'aller toujours plus vite.

Cela dit, il faut aussi évoquer ses aspects négatifs.
Comme on pouvait le craindre, la SNCF a beaucoup investi dans le TGV au détriment des autres trains. Cet été, l'accident de Brétigny a mis en évidence des défaillances au niveau des voies : les trains Corail mériteraient un effort financier plus fort afin de garantir la sécurité des voyageurs.
D'autre part, certaines lignes risquent de disparaître, au nom de la rentabilité.
Avant la prise en charge des TER par les Régions, le matériel était d'une vétusté affligeante et, pour rattraper le retard pris, il a fallu que les conseils régionaux investissent massivement. Malgré cela, à certaines heures de la journée et à certaines périodes, les voyages se font dans des conditions pénibles.

Du point de vue social, il faut remarquer, qu'en dehors de promotions aléatoires, les tarifs des TGV sont supérieurs à ceux des autres lignes et sont un frein à leur fréquentation.
Enfin, en ce qui concerne l'aménagement du territoire, il faut regretter que de nombreuses communes qui possédaient une gare il y a 30 ans (et qui souvent n'en ont plus aujourd'hui) pâtissent de l'effet TGV : celui-ci profite essentiellement aux grandes métropoles et accélère les déséquilibres entre territoires.
Pour combattre le réchauffement climatique et réduire la fracture sociale, le train reste un outil indispensable. Il est urgent d'accorder une attention plus grande aux trains hors TGV , en renouvelant le matériel roulant et les infrastructures. Améliorer le maillage des transports en commun, en priorité dans les zones dites peu rentables est une nécessité.
Le ministre des transports a affirmé cette année qu'il voulait agir en ce sens. Souhaitons qu'il ait les moyens de concrétiser cette volonté.

mercredi 9 octobre 2013

CHANGER LA VIE



REFLEXION


Ils sont nombreux ceux qui ont un jour proclamé qu’il fallait changer la vie. Il y eut d'abord les poètes, visionnaires cherchant à inventer le futur. Le plus célèbre d'entre eux fut sans aucun doute Rimbaud.



Cette expression poétique devint ensuite un slogan qui fut utilisé par les contestataires de mai 1968 manifestant pour une société nouvelle. Leur discours avait parfois des accents poétiques. Je pense en particulier à l'expression «  sous les pavés, la plage ».

Puis les politiques à leur tour reprirent le slogan en promettant des lendemains qui devaient chanter.



Aucun n’a réussi à changer le monde. Les révolutionnaires de 68 se sont intégrés doucement dans la société qu'ils dénonçaient, les promesses ne furent pas tenues.



Et l’on continue aujourd’hui de s’indigner, de se révolter, de résister, en dénonçant à juste titre les travers de la société, les injustices, les comportements inadmissibles en oubliant trop souvent  de se remettre soi-même en cause — ce qui me semble essentiel.
Tolstoï a très bien traduit la chose en écrivant :

« Chacun rêve de changer l’humanité mais personne ne pense à se changer soi-même. »

lundi 7 octobre 2013

Sur mon bloc-notes ( semaine 41 - 2013)

Les Pensées éparses et Brèves que vous retrouvez chaque lundi sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.
Chaque semaine,les drames et les joies reviennent, les faits et propos honteux, les paroles et les actes humanistes se croisent.
Il faut en permanence chercher des signes d'espoir.



LAMPEDUSA
500 migrants venant pour la plupart de Somalie et d'Erythrée avaient pris place sur un navire pour fuir, dans des conditions périlleuses, une région ravagée par la famine et les conflits. Au large de la petite île de Lampedusa, au sud de la Sicile, le bateau a coulé. On ne connaît pas à ce jour le nombre de morts ; ils seront sans doute plus de 300 à avoir perdu la vie. Ce drame n'est pas le premier : de tels faits sont nombreux dans le détroit de Sicile. Une nouvelle fois, l'émotion est forte et de toutes part des messages de compassion se font entendre. Mais cela ne changera rien à la situation tragique des populations de la Corne d'Afrique. Tant qu'une politique de solidarité et d'équité ne sera pas mise en place au niveau international pour réduire les déséquilibres entre pays du Nord et du Sud, de tels drames se produiront dans une indifférence presque générale.

LES CLIMATO-SCEPTIQUES
Quelques jours après la publication du 5e rapport du GIEC basé sur des faits scientifiques et faisant état d'un dérèglement climatique grave, je lis dans le Monde, sous la plume de Stéphane Foucart,qu'« un récent baromètre donne 35% de climato-sceptiques parmi les Français ». Ce chiffre me paraît énorme et très inquiétant. J'y vois plusieurs causes : un manque d'information lié à un désintérêt de la part de certains citoyens, un refus de voir la vérité en face (par irresponsabilité), et aussi au conditionnement lié au mode de vie dominant qui pousse certaines personnes à ne pas remettre en question leurs habitudes.

« VIVRE AVEC CAMUS »
C'est le titre d'un documentaire proposé par Arte ce mercredi, dans le cadre du centenaire de la naissance de l'écrivain ( le 7 novembre 1913).
Les personnes interrogées pour cette émission sont originaires de plusieurs pays et exercent des professions très variées.
Toutes partagent la même passion : lire Camus les aide à vivre. Elles trouvent dans ses livres des raisons de lutter, de s'engager. Leur comportement ne s'apparente pas à de l'idolâtrie mais reflète un besoin de trouver des raisons d'espérer.
Il est vrai que, dans le monde d'aujourd'hui, la lecture de Camus a quelque chose de réconfortant.

THĖÂTRE : Crève Bouffon, la dernière heure de Molière

Quand j'assiste à un spectacle, je suis très souvent étonné de voir qu'il y a dans notre pays des artistes pleins de talent qui mériteraient d'être davantage reconnus.
Cette réflexion, je l'ai faite encore ce week-end en voyant la pièce Crève Bouffon écrite par Franck Delorme qui joue en compagnie de Laurent Cappe.
La pièce raconte les derniers moments de la vie de Molière, après le malaise qu'il a fait sur scène en jouant le Malade imaginaire. Des personnages réels, d'autres nés de son imagination, et qui ont marqué la vie de l'artiste : Lully, La Fontaine, Armande, Alceste... sont évoqués à tour de rôle, avec drôlerie et truculence.
Le texte est d'une grande qualité, les deux acteurs jouent admirablement.
Cette pièce est une belle réussite.

vendredi 4 octobre 2013

" On vit avec quelques idées "


" On vit avec quelques idées familières. Deux ou trois.
Au hasard des mondes et des hommes rencontrés, on les polit, on les transforme. Il faut dix ans pour avoir une idée bien à soi ─ dont on puisse parler.
Naturellement, c'est un peu décourageant."
écrit Camus dans sa nouvelle Le vent à Djémila extraite de Noces.
A première vue, cette réflexion peut surprendre.
La nature complexe d'un être humain, en particulier celle d'un écrivain ou d'un philosophe qui a développé sa pensée à travers de nombreux ouvrages, peut-elle être réduite à deux ou trois idées ?
Ce sont les auteurs eux-mêmes qui répondent.
Daninos a un jour écrit que les écrivains refaisaient toujours le même livre.
Interrogé par François Busnel pour la revue Lire, Patrick Modiano avait tiré la même conclusion. Après chaque livre, avait-il déclaré, «  je pense avoir abordé quelque chose de nouveau. »
Mais il avait ajouté qu'il s'agissait d'une illusion.

L'auteur doit-il pour autant en tirer un sentiment de découragement ? Je ne pense pas. La comparaison de deux textes d'un même auteur écrits à trente ou quarante ans de distance montre généralement une évolution du style, un approfondissement de la pensée qui différencient l'œuvre de jeunesse et celle de la maturité.
Cela est vrai pour la plupart des auteurs. L'idée qu'ils ont exprimée est la même et nombreux sont ceux qui trouvent dans le livre écrit quand ils avaient vingt ou trente ans une maladresse dont ils ne sont généralement pas fiers.

Il faut s'appeler Arthur Rimbaud pour faire figure d'exception. Chez lui le génie avait éclaté à l'adolescence et on peut se demander ce qu'aurait été sa poésie s'il avait continué à écrire.

mercredi 2 octobre 2013

Parrainage et convivialité

La première convention nationale du parrainage pour l'emploi aura lieu les 11 et 12 octobre à Boulogne-sur-mer.
Comment  le parrainage peut-il agir au service de l'emploi ?
Voici quelques éléments de réponse qui seront développés la semaine prochaine :



J'ai la conviction que le parrainage est un outil qui permet d'améliorer la situation de l'emploi et dont les valeurs peuvent être utiles si nous voulons réussir la transition entre l'ère industrielle qui s'achève et l'ère nouvelle qui s'annonce;
Pour cela il faut s'appuyer sur deux socles : 
- la solidarité, représentée par le parrainage fait par des bénévoles, acte de partage des savoirs et d'entraide.
-  le développement soutenable, indispensable pour rétablir les équilibres sociaux, économiques et environnementaux.

Aujourd'hui, les scientifiques, de plus en plus d'économistes, de décideurs, de citoyens, sont d'accord pour affirmer que le modèle sur lequel nous nous appuyons depuis deux siècles ne répond plus aux besoins du monde actuel.
Nous sommes entrés dans une période de transition qui s'étalera jusqu'en 2050.
La disparition programmée des énergies fossiles – surtout celle du pétrole – fait que les premières initiatives sont axées sur la transition énergétique qui va entraîner des changements dans nos modes de vie. Pour réduire les déplacements, il faudra par exemple relocaliser l'économie.
Les initiatives locales, portées par des communes et des associations, conduiront à créer de nouveaux emplois et à renforcer les liens sociaux.

Dans plusieurs pays d'Europe, certaines expériences sont engagées depuis huit ans. La plupart d'entre elles ont déjà donné des résultats probants.
La réussite de la transition nécessitera l'engagement de toutes les forces ; les citoyens et les associations en seront des acteurs importants. 
Des valeurs telles que la solidarité, le partage, la coopération, associées à l'envie d'entreprendre et d'innover permettront de changer de cap.
En France, comme dans la plupart des pays d'Europe, nous ne partons pas de zéro. Nous pouvons nous appuyer sur trois  concepts pour réussir ce challenge :
En premier lieu, il y a le savoir-faire de l'économie sociale et solidaire, née au 19e siècle, avec les belles réussites qu'on connaît ( coopératives, mutuelles, associations ouvrières...)
Plus récent, le concept de Responsabilité Sociétale des Entreprises, traduction concrète du développement soutenable, s'appuie sur le respect des hommes et de l'environnement et introduit la notion d'éthique dans l'économie.
Enfin, le parrainage associatif ( exercé par des bénévoles) constitue un des aspects de l'économie conviviale, basée sur le don et le partage.
C'est en regroupant ces trois concepts, et en développant fortement le parrainage associatif pour l'emploi, que nous pourrons créer de vrais emplois, dans un esprit de coopération et dans le respect de la nature et de l'environnement.
Ainsi pourra se développer une économie de convivialité. Celle-ci n'est pas une utopie puisqu'elle existe déjà dans certaines associations.
En effet, dès que celles-ci veulent améliorer les services rendus, elles sont obligées de se professionnaliser afin de renforcer  l'action des bénévoles.
En faisant cohabiter dans une même structure des bénévoles et des salariés aux qualifications diverses ( secrétariat, informatique, maîtrise des réseaux sociaux...), on crée des emplois.

Dans le domaine de l'emploi, la convivialité ne se réduit pas au parrainage de demandeurs d'emploi désirant retrouver un travail  salarié. Elle peut être le moteur de la création d'emplois sous des formes diverses : parrainage de projets, parrainage et suivi de créateurs d'entreprises.
Et elle s'applique à tous les secteurs d'activités. Mais bien sûr, ce sont les métiers liés à la nécessité de réussir la transition qui doivent être privilégiés, c'est-à-dire ceux qui vont permettre de dépenser moins d'énergie ( transport, logement, relocalisation des activités...) , d'améliorer la qualité des produits, il faudra développer  les secteurs qui contribuent au bien-être : culture, santé, qualité du cadre de vie...

Développer le parrainage pour l'emploi en l'inscrivant dans la démarche de la transition écologique pour créer des emplois n'est pas une utopie. C'est une possibilité qu'il faut convertir en réalité.





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