La
question agricole est l’une des plus importantes de ce siècle.
L’enjeu est de nourrir sainement l’ensemble des habitants de la
planète tout en respectant l’environnement.
Dans
un premier article (10 janvier) nous avons vu que l’agriculture
biologique est une solution fiable, capable de répondre à l’enjeu
cité plus haut.
Le
second article (15 janvier) a défini les objectifs à atteindre à
l’horizon 2050 qui correspond à la fin de la transition écologique
et sociale.
Faisons
maintenant le point sur l’agriculture d’aujourd’hui, telle
qu’elle est pratiquée en France et en Europe.
On
sait qu’elle est largement dominée par l’agriculture
industrielle, intensive, polluante et responsable de la disparition
de nombreuses exploitations familiales.
En
France viennent de s’achever à l’Assemblée Nationale les débats
sur la loi d’avenir pour l’agriculture.
Le
ministre en charge du dossier a beaucoup communiqué à cette
occasion sur le virage qui serait pris. Notre pays, selon lui, allait
se convertir à l’agroécologie.
Comme
son nom l’indique, l’agroécologie s’appuie sur la démarche
globale qui caractérise l’écologie scientifique. Elle cherche à
réconcilier le développement économique et la protection de
l’environnement ; elle respecte donc la biodiversité. Elle
reconnaît par ailleurs les savoirs paysans.
Dans
le passé, René Dumont, agronome et écologiste, l’a promue. De
nos jours, Pierre Rabhi la défend. Il la définit comme “ une
technique inspirée des lois de la nature”.
Si
le projet de loi apporte quelques avancées ( encadrement de la
délivrance d’antibiotiques, suivi permanent de l’impact des
pesticides…) il est encore très éloigné des principes de
l’agroécologie.
On
peut s’étonner aussi du manque de cohérence de la politique
environnementale : en ce qui concerne les pesticides par exemple, un
projet de loi du 23 janvier prévoit leur interdiction dans les
espaces verts et les jardins des particulier mais les maintient dans
l’agriculture ( qui représente actuellement 90% de la
consommation).
Le
tournant agricole
Pourtant
des signes qui montrent un désir de changement existent.
Dans
la Somme, le projet démentiel de ferme “des mille vaches”,
symbole d’un élevage industriel qui se fourvoie, a été combattu
avec force par de nombreux citoyens, des associations, des syndicats.
L’Etat vient de demander la démolition des bâtiments construits
illégalement. C’est une belle victoire !
Le
18 janvier 2014, 30 000 manifestants se sont retrouvés à Berlin pour
dénoncer l’agriculture industrielle et l’accord de libre échange
en cours de négociation entre l’Union européenne et les
Etats-Unis. Ils ont réclamé un “tournant agricole” sans OGM,
l’abandon de la monoculture, la fin de la dépendance envers les
semenciers...
Le
« tournant agricole » est désormais possible.
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